La nouvelle circulaire du CDVM, qui entrera en vigueur le 1er août, fixe les méthodes de valorisation des titres contenus dans le portefeuille des OPCVM. Cette méthode permet daméliorer significativement la comparabilité des performances affichées par les OPCVM. Ceux qui ne se conforment pas aux règles dévaluation sexposent à une peine demprisonnement de 3 mois à 1 an et à une amende de 10.000 DH à 200.000 DH. Dès le 1er août prochain, les conditions dévaluation des valeurs apportées à un OPCVM ou détenues par lui vont changer. Cest ce que stipule, en effet, la nouvelle circulaire (n° 02/04) du CDVM (Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières), qui «précise et clarifie les méthodes de valorisation des titres contenus dans le portefeuille des OPCVM en vue de les adapter à lévolution du marché». À travers sa démarche, le gendarme du marché veut tenir compte non seulement de la prépondérance accrue des titres de créances dans lactif des OPCVM, mais également de lélargissement de la nature des titres quils peuvent détenir, dautant que les OPCVM peuvent aussi investir en fonds de placement collectifs en titrisation (FPCT) et en organismes de placement collectifs en risques (OPCR). Dans ce sens, estime le CDVM, «pour permettre une meilleure harmonisation des méthodes de valorisation, il devenait nécessaire de développer un référentiel de taux dintérêts commun, utilisé par lensemble des OPCVM et tenant compte des spécificités du marché». Ainsi, un groupe de travail, sous la houlette du CDVM et comprenant des représentants de lASFIM, BAM (Bank Al-Maghrib), la Direction du Trésor, ainsi quun membre dune société intervenant en valeurs du Trésor, a élaboré une courbe de taux dintérêts utilisant un algorithme précis et formalisé, qui va être publiée quotidiennement par BAM et qui servira de base à la valorisation des titres de créance détenus par les OPCVM. «Ainsi, la normalisation renforcée de la méthode de valorisation des actifs détenus par les OPCVM permettra daméliorer de manière significative la comparabilité des performances affichées par ces derniers», précise le CDVM. Il faut, à ce niveau, avouer que les performances des OPCVM rendues publiques régulièrement ne permettent pas, du moins pour les épargnants, de procéder à une lecture critique, sinon objective, des données dont ils disposent. Doù la nécessité de mettre en place des outils dinformation et de mesure de performance crédibles et pointus. La mesure de performance a pour objectif de déterminer, entre autres, la rentabilité dun fonds sur une période donnée. Néanmoins, le rapport de la valeur finale du fonds, augmentée des dividendes éventuellement perçus, à la valeur initiale du fonds ne donne pas forcément au gestionnaire du fonds la rentabilité correcte réalisée. Evaluation des titres Appréhendé sous cet angle, il reste difficile de procéder à une comparaison des performances puisque cette dernière comporte plusieurs limites liées, entre autres, aux différences de calendriers, aux écarts entre les heures et les jours de valorisation, ainsi quaux erreurs éventuelles liées à la collecte de données. Lapproche prônée actuellement par le CDVM a cependant le mérite daméliorer significativement la comparabilité des performances affichées par les OPCVM. Selon la nouvelle circulaire du CDVM, «les actions cotées à la Bourse des valeurs sont évaluées à leur dernier cours coté sur le marché central». Si la valeur évolue à la hausse ou à la baisse, le cours de référence donné par la Bourse est retenu pour lévaluation. Pour les actions non cotées, la valorisation, réalisée selon les méthodes financières reconnues (méthode dactualisation des flux de trésorerie, méthode des multiples, méthode patrimoniale ), est validée au préalable par le commissaire aux comptes des OPCVM et soumise à lavis du CDVM. Les parts ou actions dOPCVM ou dOPCR sont évaluées à leur dernière valeur liquidative connue (quelle que soit la périodicité de calcul de cette dernière), tandis que les parts de FPCT sont évaluées à la dernière évaluation connue prévue par larticle 49 ter de la loi n°10-98 relative à la titrisation de créances hypothécaires, qui précise que «lévaluation des parts émises par les FPCT consiste dans le calcul périodique, par létablissement gestionnaire, dune valeur théorique du FPCT. Les méthodes et périodicités dévaluation des parts émises par les FPCT doivent figurer au niveau du règlement de gestion». En ce qui concerne les titres de créances émis par les émetteurs publics ou privés, ils sont évalués sur la base de la courbe des taux de référence, publiée quotidiennement par BAM. «Ladite courbe est déterminée à partir des taux de rendement des dernières transactions sur les bons du Trésor émis par adjudication effectuées, sur les marchés primaire et/ou secondaire afférents à ces bons, majorés, le cas échéant, dune marge représentative des caractéristiques intrinsèques de lémetteur des titres», précise la circulaire. Par ailleurs, les titres de créances à coupons annuels et à taux fixe remboursables in fine sont évalués en actualisant lensemble des montants restant à percevoir sur la durée de vie restante à courir jusquà léchéance de ces titres. Au cas où les règles dévaluation édictées dans la circulaire ne sont pas respectées, lOPCVM est tenu den informer, sans délai, le CVDM en lui précisant les causes du non-respect et les mesures éventuelles prises pour régulariser la situation. Obligations et sanctions LOPCVM peut toutefois proposer une modification desdites règles sil estime quelles sont inadaptées aux réalités du marché. Cette modification, qui devra faire lobjet dune information des porteurs de parts dudit OPCVM avant son entrée en vigueur, ne devient effective quaprès son approbation par les commissaires aux comptes et le CDVM. Dans le même sens, les principes dévaluation de chaque OPCVM doivent être mentionnés dans les statuts ou le règlement de gestion dudit OPCVM ainsi que dans sa note dinformation. En ce qui concerne les sanctions, les dirigeants de SICAV et détablissements de gestion de FCP et/ou détablissements dépositaires sexposent à une peine demprisonnement de 3 mois à 1 an et à une amende de 10.000 DH à 200.000 DH sils ne se conforment pas aux règles dévaluation Il est, en outre, précisé que «( ) dans le cas où les pratiques relevées constituent un non-respect dune règle de pratique professionnelle ( ), le CDVM est habilité à prononcer à lencontre des auteurs de ces pratiques une sanction pécuniaire dont le montant est fonction de la gravité des manquements commis et en relation avec les avantages ou les profits tirés de ces manquements. Cette sanction ne peut excéder deux cent mille (200.000) dirhams ou, lorsque des profits ont été réalisés, le quintuple du montant desdits profits».