* L'offensive lancée par Nicolas Sarkozy pour contrôler les bonus et les rémunérations des banquiers a fait bouger les lignes lors de la réunion des ministres des Finances du G20 réunis ce week-end à Londres. Les bonus excessifs sont désormais dans le collimateur de tous les ministres du G20. l Cependant, le plafonnement de ces bonus reste un point de divergence entre Américains et Européens. Les yeux de la communauté économique et financière mondiale étaient rivés sur le sommet des argentiers du G20 qui se sont réunis à Londres. Les premiers débats de cette rencontre planétaire se sont distingués par les divergences entre les pays riches et ceux en développement qui ont empêché, samedi dernier, les ministres des Finances du G20 de s'entendre sur les moyens de financer la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui augure mal des efforts des Nations Unies pour qu'un nouveau traité mondial soit signé en fin dannée à la conférence de Copenhague. En effet, les grands pays industrialisés avaient tenu à ce que le financement de la lutte contre le réchauffement soit au menu des discussions à Londres, mais ils se sont heurtés aux pays émergents, comme la Chine, qui craignent que les propositions actuelles ne brident leur croissance économique, annonce -t-on dans la presse internationale. Cependant, le réchauffement climatique na pas été la seule préoccupation soulevée lors de ce G20. Car 2009 est surtout une année où le mot «crise» est le thème incontournable de toute réunion. De lavis des ministres des Finances présents à Londres, léconomie mondiale est certes en voie guérison, mais la période de convalescence risque dêtre longue. Doù le consensus de Londres qui vise à mettre en place un ensemble de mesures communes aux pays des deux rives de lAtlantique. A commencer par le maintien des plans de relance élaborés pour juguler la crise. Car si les marchés financiers se stabilisent et léconomie mondiale saméliore, il nen demeure pas moins que la prudence est toujours de mise si lon se penche sur les perspectives de croissance et demploi. Les ministres des Finances continueront d'appliquer les mesures de relance jusqu'à ce que la reprise soit assurée ; cependant, ils veulent un processus transparent et crédible pour le retrait de ces mesures une fois la reprise solidement établie, et s'engagent à développer des stratégies de sortie coopératives et coordonnées, variant selon les pays. La question des bonus a aussi occupé le devant de la scène à Londres. Les argentiers du G20 ont trouvé un terrain dentente après moult divergences à louverture des discussions. Les bonus des banquiers seront étalés dans le temps, et pourront ne pas être versé en cas de mauvaise performance de la banque. Il sagit donc dempêcher les banques de récompenser certaines pratiques qui amènent leurs employés à prendre des risques fatals pour léconomie. Si la France a fait figure dexemple en proposant un plafonnement des bonus, des désaccords demeurent avec certains pays, notamment les Etats Unis qui, soutenus par le Royaume-Uni, ont réitéré leur refus du plafonnement des primes demandé par la France et l'Allemagne. Londres et Washington ont repris à leur compte l'argument de la City et de Wall Street. Comme quoi pareilles restrictions risquent de faire fuir les meilleurs éléments de la haute finance vers des cieux moins réglementés comme Dubaï, Singapour ou Shanghaï. A leurs yeux, une telle mesure serait facilement contournée en augmentant le salaire de base ou les avantages en nature. En outres, les ministres des Finances du G 20 ont appelé le Conseil de stabilité financière (CSF) à présenter au sommet de Pittsburgh du G20, prévu les 24 et 25 septembre, des propositions spécifiques et détaillées sur ces questions. Par ailleurs, les ministres promettent, dans leur communiqué de la réunion de Londres, des progrès rapides pour renforcer la régulation des banques. Ces dernières devront détenir, une fois la reprise assurée, un capital plus élevé et de meilleure qualité, et consacrer une plus grande part de leurs bénéfices à la reconstitution de leurs fonds propres. Les ministres ont aussi appelé à une mise en uvre rapide des réformes de la gouvernance du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale décidées l'an dernier, et se sont engagés à achever les réformes de la Banque mondiale au printemps 2010 et celle des quotes-parts du Fonds monétaire international en janvier 2011, en faveur d'une plus grande représentation des pays émergents et de ceux en développement, y compris les plus pauvres. Enfin, il est à signaler que le G20 sest dit prêt à sanctionner à partir de mars 2010, les paradis fiscaux qui refuseraient de se plier aux règles internationales en matière d'échange d'informations fiscales.