* La vague de chergui a impacté plusieurs branches alimentaires, notamment les primeurs et laviculture. * Les MRE et la hausse des revenus des ménages ruraux vont booster la demande. Moins dun mois nous sépare du Ramadan. Le mois sacré est connu chez les Marocains pour ses habitudes alimentaires exceptionnelles. La demande augmente sensiblement ce qui a un impact direct sur les prix en labsence dune offre adéquate. Le discours officiel du gouvernement qui a été véhiculé par lagence MAP, annonce comme dhabitude que les marchés sont bien approvisionnés et que les autorités ont pris toutes les mesures nécessaires pour contrer la flambée des prix et la spéculation. Il est clair que la période du Ramadan coïncide cette année avec une bonne campagne agricole marquée par de bonnes récoltes. Les prix de certains produits ont nettement baissé, surtout les céréales, les féculents et autres fruits et légumes. Mais dautres facteurs devraient contribuer largement à renchérir les prix. Les ménages ruraux ont bénéficié des effets favorables de la bonne campagne agricole. Ils représentent près de la moitié de la population marocaine. Leur revenu a nettement augmenté par rapport à la moyenne des saisons précédentes. Ce qui implique une forte incitation à la consommation en dopant la demande interne. Il faut rappeler que la période estivale coïncide également avec larrivée des MRE et lorganisation des festivités et autres célébrations officielles ou privées comme les moussems ou les mariages. Parmi les facteurs qui vont contribuer également à la hausse des prix figure la vague de chergui qui a impacté la production de plusieurs branches dactivité comme les primeurs ou laviculture. «Plusieurs champs de tomates ont été fortement endommagés dans la région du Souss. Les serres ont occasionné des effets nuisibles sur les produits. Le risque de perturbation de loffre pendant le Ramadan est très grand», souligne une source de lAssociation des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL). «Une partie des produits commercialisés devrait provenir des unités frigorifiques, ce qui implique un surcoût dans le prix final», souligne la même source. La même tendance est à prévoir pour tous les autres fruits et légumes. Par ailleurs, laviculture reste la branche la plus touchée par la vague de chergui. Les pertes ont atteint dans certaines exploitations, notamment du sud, plus de 50 pour cent. Déjà le poulet de chair se négocie à plus de 20 DH le kilo. «Le cycle de production nécessite au minimum 45 jours. Il faut attendre au moins la deuxième quinzaine du Ramadan pour avoir une offre adéquate et répondant à la demande. Entre-temps, la flambée devrait continuer», souligne Ahmed Adioui, président de lassociation des producteurs de volaille (APV). Il a précise que «certains éleveurs ont arrêté leur production pour y voir plus clair. Car ils sont déjà sous le coup des pertes subies et ils ne veulent pas prendre davantage de risque». La flambée a touché également la viande rouge dont les prix ont augmenté dune moyenne de 5 à 10 DH selon les zones de commercialisation. Cela est dû à une faible offre de la viande ovine. «Les éleveurs ont préféré garder leurs moutons pour lAïd El Kébir où ils pourront réaliser une bonne marge, ce qui explique cette pression sur les marchandises existantes et qui sest propagée à la viande bovine», explique-t-on auprès de lAssociation nationale ovine et caprine. Le poisson sera également fortement sollicité durant le mois du jeûne. Une bonne parties des pêcheurs font des arrêts de travail fréquents. Le seul facteur qui pourrait contrer la flambée des produits concerne les bonnes conditions météorologiques entre fin août et début septembre qui permettront de bonnes captures.