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Faut-il dévaluer le Dirham ?
Publié dans Finances news le 24 - 07 - 2009

* Une dévaluation ne devrait pas permettre de booster les exportations dans un contexte économique caractérisé par une baisse de la demande mondiale.
* Dette publique extérieure, facture pétrolière… : des paramètres non négligeables dont il faut également tenir compte.
Le Dirham est-il trop cher ? Faut-il le dévaluer ? Il ne faut certainement pas poser cette question à l’argentier du Royaume. Car la réponse est connue d’avance. Un catégorique niet. Suivi de l’argumentaire traditionnel, jadis et souvent brandi par son prédécesseur à la tête du ministère de l’Economie et des Finances, Fathallah Oualalou : il faut préserver les équilibres macroéconomiques. Un argumentaire brandi en toute circonstance, même quand l’économie allait mal.
Néanmoins, pour les observateurs avertis, il ne faut pas avoir une réponse tranchée sans avoir procédé, au préalable, à une analyse prospective et profonde de l’économie nationale. Car beaucoup de paramètres, tant endogènes qu’exogènes doivent être pris en compte. Cela pour dire qu’il ne faut pas se limiter à une lecture linéaire des agrégats macroéconomiques actuels qui pourrait, effectivement, militer pour une dépréciation de la monnaie nationale.
Il faut rappeler, à ce titre, que la balance commerciale est au plus mal, fortement impactée par la conjoncture internationale défavorable. Ainsi, selon la dernière note de conjoncture de la Direction du Trésor et des Finances extérieures, elle «s’est soldée, au terme des cinq premiers mois de l’année 2009, par un déficit de 60,4 Mds de DH contre 62,1 milliards un an auparavant». Cette situation, est-il souligné, «recouvre des baisses, à la fois, de 26,6 Mds de DH ou 20% des importations, et de 24,9 Mds de DH ou 35,1% des exportations, ce qui a ramené le taux de couverture de 53,3 à 43,2% à fin mai 2009. Cette baisse des exportations s’explique tant par la contraction du chiffre d’affaires de l’OCP (-12,4 Mds de DH ou -62,6%) que par le recul des exportations hors OCP (-12,5 Mds de DH ou -24,4%), notamment les exportations des produits alimentaires (-4,1 Mds de DH ou -29,1%), des fils et câbles pour l’électricité
(-1,7 Md de DH ou -36,9%) et des composants électroniques (-875 MDH ou -40,2%)». Sur un autre volet, plusieurs opérateurs, particulièrement ceux du textile, s’estiment lésés par le taux de change actuel du Dirham, surtout face aux opérateurs chinois qui bénéficient d’une monnaie (Yuan) maintenue à un niveau délibérément bas par les autorités chinoises. Tout autant, fustigent-ils, tout comme l’Organisation mondiale du commerce, la concurrence déloyale chinoise du fait du dumping.
Mais tout cela suffit-il pour opérer une dévaluation du Dirham. Surtout, une dévaluation aura-t-elle effectivement l’impact escompté ?
Pas si sûr. Selon un observateur averti, «le moment n’est pas du tout opportun pour une dévaluation de la monnaie nationale». Et pour cause, «si elle peut permettre, d’une manière ponctuelle, de booster les transferts de devises ou encore le tourisme (ce qui n’est pas d’ailleurs garanti), elle ne constitue pas pour autant une solution durable dans une pareille conjoncture où la crise a comme conséquence une baisse de la demande mondiale», estime-t-il. De plus, martèle-t-il, «la force de frappe du Maroc en tant que pays exportateur reste limitée, voire faible, hormis dans certaines activités comme le notamment le phosphate et, à des degrés moindres, le textile et les produits agricoles».
«Aujourd’hui, les difficultés rencontrées par le Maroc au niveau de l’export tiennent plus aux phosphates dont la baisse contribue à hauteur de pratiquement 50% à la régression des exportations globales de marchandises. Une dévaluation ne servirait cependant à rien, d’autant plus que l’OCP est davantage confronté à une baisse de la demande mondiale», soutient-il.
«S’il faut dévaluer, il faudra nécessairement attendre de dépasser toutes ces turbulences économiques et le faire dans une optique «long-termiste»; et, dans ce cas, il est impératif de procéder à une analyse profonde de l’économie nationale, conclut-il.
Quid de la dette extérieure publique ?
Autres éléments qui ne plaident pas en faveur d’une dévaluation du Dirham : la dette extérieure publique, la facture pétrolière, mais également les importations de céréales.
En effet, le poids de la dette libellée en dollars est encore conséquent, même si ces dernières années le gouvernement a privilégié le recours à l’endettement interne. En cela, l’encours de la dette publique a été estimé, à fin mars 2009, à 137,6 Mds de DH contre 133,9 Mds de DH à fin 2008, enregistrant ainsi une augmentation de 3,7 Mds de DH ou 2,7%.
Une dévaluation dopera donc à coup sûr la dette, mais participera également à un renchérissement de la facture pétrolière, même si cette dernière a considérablement diminué du fait de la baisse du cours du pétrole qui a atteint, le 03 juillet 2008, le pic historique de 144,22 dollars le baril. Pour dire qu’il ne faudrait pas que les 18 milliards de DH d’économie attendus par le gouvernement de l’allègement de la subvention des prix des produits pétroliers liquides et du gaz butane, passent à la trappe à cause d’une dépréciation de la monnaie nationale.
Dans le même ordre d’idées, même si les autorités se targuent d’une campagne agricole record avec 102 millions de quintaux, il n’empêche que le Maroc ne pourra s’exonérer d’importer, notamment le blé tendre.
C’est dire qu’en l’état actuel des choses, la dévaluation ne semble guère être une solution viable et susceptible de soutenir valablement la compétitivité des activités exportatrices. Au contraire, devrait-elle participer à déséquilibrer les fondamentaux économiques. Le gouvernement l’a certainement compris à travers notamment le lancement du plan Maroc Export Plus visant à promouvoir les exportations marocaines. Un plan dont, pourtant, il semble légitime de s’interroger sur la réussite lorsque l’on sait que la compétitivité des produits nationaux souffre d’un problème structurel que ne peut résorber une initiative ponctuelle.


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