l Si lannée 2008 était bien complexe pour le secteur des nouvelles technologies, le tableau nest tout de même pas exclusivement négatif. l Le Maroc fait office de «Business Case», car les réalisations ont dépassé les prévisions en matière dintroduction et dutilisation des systèmes dinformation dans les PME. * Le Plan Impact, qui sera prochainement présenté, vise à faire du secteur des TIC un des piliers de léconomie. * Le Maroc vient dentrer dans le top 30 de Gartner comme lune des destinations les plus prisées pour les métiers de loutsourcing. * Le point avec Soufiane Idrissi Kaitouni, Directeur de lAPEBI. w Finances News Hebdo : Quel commentaire pouvez-vous nous faire sur lactivité des Technologies de lInformation pour lexercice 2008, et quels en ont été les faits marquants ? w Soufiane Idrissi Kaitouni : Sil y a un constat sur lequel le monde des affaires conviendrait à lunisson, celui-ci serait : le monde de 2008 est bien complexe. Les turbulences financières et économiques par lesquelles nous passons nous poussent à essayer de comprendre ce qui se passe autour de nous. Si au début de lexercice 2008, les analystes des grands cabinets présentaient les grands défis pour lindustrie des TIC en termes de capacités de stockage de données plus fiables, ou encore de nouvelles applications qui exploiteraient pleinement les architectures modernes (multicur), la conjoncture nous a montré que la réalité en est tout autre. A linstar de grands groupes spécialisés dans les nouvelles technologies et lélectronique, tels que Samsung qui a annoncé des pertes sélevant à 500 millions deuros, la plupart des «pure players» se sont retrouvés touchés par la crise et ont communiqué des résultats en berne. Ainsi, Sony au Japon, Nokia en Europe ou encore Intel aux USA, ont communiqué des résultats financiers baissiers, souvent accompagnés de plans de restructuration massifs. Cependant, le tableau nest tout de même pas exclusivement négatif. Et ce nest pas le secteur marocain des nouvelles technologies qui le contredira. En effet, le secteur des télécoms affiche une santé financière enviable avec un parc dabonnés avoisinant les 23 millions, jouissant dune infrastructure technologique optimisée, tout en respectant les standards internationaux les plus stricts. En ce qui concerne les nouvelles technologies, lexpérience du Maroc fait office de «Business Case» car les réalisations ont dépassé les prévisions en matière dintroduction et dutilisation des systèmes dinformation dans les PME. Certains sous-secteurs affichent aussi des indicateurs au beau fixe. La monétique marocaine, par exemple, sérige en tant quun des foyers technologiques mondiaux au vu des contrats qui sont décrochés par les entreprises marocaines du fait de la disponibilité de compétences hautement spécialisées et de solutions performantes reconnues au niveau international dans les secteurs de la banque, de la grande distribution ou encore de le-gov. w F.N.H. : Avez-vous ressenti un changement du niveau dactivité lors du second semestre ? w S. I. K. : Je suis Directeur de lAPEBI depuis le 15 octobre 2008, je ne peux donc pas répondre à cette question. w F.N.H. : Comment sest comportée la demande (nationale et internationale) en terme de volume dans ce contexte difficile ? w S. I. K. : En dépit dune conjoncture internationale difficile, le positionnement du Maroc se poursuit, et nous sommes convaincus quil faut maintenir le cap, surtout dans le contexte dune économie mondialisée où les acteurs sont à la recherche permanente de localisations plus compétitives en terme de coûts. Tout ce que lon peut avancer aujourdhui, cest que le Maroc a réussi une première étape primordiale dans le métier de loffshoring : être visible sur la carte internationale des destinations offshore. A ce titre, le Maroc vient dentrer dans le top 30 de Gartner comme une des destinations les plus prisées pour les métiers de loutsourcing. Nous avons constaté un léger repli de la demande mais cela naltèrera pas la tendance, qui sinscrit dans un cycle plus long et pérenne pour le Maroc, en terme de donneurs dordre choisissant notre pays pour lexternalisation de leurs fonctions de gestion ou de services IT. w F.N.H. : Pour ces premiers mois de 2009, commentse porte globalement lactivité? Est-ce que vous avez noté un retour des grands donneurs dordre ? w S. I. K. : Les grands donneurs dordre ne sont pas partis pour pouvoir noter leur retour. Le secteur des Technologies de lInformation se porte relativement bien et la stratégie adoptée pour le secteur va de pair avec les plans stratégiques nationaux de développement à plus grande échelle et je pense notamment au Plan Impact qui sera présenté officiellement et prochainement. Il qui vise à faire du secteur des TIC un des piliers de léconomie marocaine, tout en positionnant notre pays comme un hub technologique régional. La composante offshoring est prépondérante dans ce plan et il sagira de fidéliser les donneurs dordre présents en continuant à mettre en place les facteurs de compétitivité du Maroc (formation des RH, infrastructures, incentives fiscaux ) et denrichir le leadership de notre pays en développant des spécialités sur lesquelles il est possible de se différencier dans la chaîne de valeur ajoutée. Avec le déploiement du plan Impact, la croissance sera au rendez-vous dans le secteur des TI avec lobjectif den faire une locomotive de développement pour lindustrie locale, mais aussi un moyen de rassurer les grands donneurs dordre européens à appréhender la crise.