* Depuis son entrée en vigueur en août 2005, la couverture médicale de base compte plus de 6.5 millions daffiliés à lAMO. * Daprès un sondage dopinion, près de la moitié des personnes ayant déposé un dossier AMO déclarent avoir eu des difficultés à avancer largent pour leurs soins. * 67% des personnes interrogées nont jamais déposé de dossiers de remboursement pour plusieurs motifs, notamment le manque dinformation. Après la signature de la Charte pour la mise en uvre de la loi portant code de la couverture médicale de base, le champ social au Maroc a été renforcé en août 2005, par une avancée majeure, matérialisée par lentrée en vigueur de lAssurance Maladie Obligatoire de base, suite à la publication des décrets dapplication. Notamment la loi 65-00. Cette loi qui procède dune progressivité de l'universalisation de la couverture maladie, consacre le droit à la santé pour tous, et le respect des principes d'équité et d'égalité des citoyens à l'accès aux services de santé de qualité, au regard des contraintes tant géographiques que financières, et compte tenu des ressources disponibles. Trois ans plus tard, le collectif associatif du «Printemps du Patient» vient de réaliser une étude sur la connaissance et la perception de lAssurance Maladie Obligatoire auprès des salariés et des retraités marocains. Rappelons, à juste titre, que la réussite de ce chantier national denvergure repose sur limplication de chaque intervenant, assuré, employeur, professionnel de santé, organisme gestionnaire ainsi que les médias pour agir au quotidien avec le sens de la responsabilité. À la suite de ce sondage dopinion, il est clair quil reste encore du travail à faire pour faire sauter les embûches qui empêchent lAMO de réaliser lun des objectifs-phares, à savoir étendre cette assurance progressivement à lensemble des citoyens, toutes catégories sociales confondues. Les résultats viennent confirmer une réalité tant dénoncée par les associations de patients depuis plusieurs mois : lavance des frais constitue un frein majeur à lachat des soins et des traitements nécessaires à une prise en charge médicale adéquate. En effet, plus de 40% des personnes ayant déposé un dossier déclarent avoir eu des difficultés à avancer largent pour la consultation ou pour dautres frais médicaux. Ce sondage, réalisé en mars 2009 par le cabinet détudes Sunergia auprès de 600 salariés et retraités de lensemble du territoire, révèle une forte méconnaissance des assurés par rapport à lAMO. En effet, 77% des bénéficiaires déclarent ne jamais avoir été informés de leurs droits relatifs à cette assurance maladie. Pour le Pr Driss Jamil, président de SOS Hépatites et porte-parole du collectif «Printemps du patient» : «Cette étude démontre limportance de communiquer sur lAMO dune façon plus intensive. Dans cette optique, les acteurs de lAMO devraient conjuguer leurs efforts avec les associations de malades et les médias pour relayer une information de proximité, à même de faire connaître lAMO aux patients, doù limportance dorganiser des journées déchange et des campagnes dinformation similaires au «Printemps du patient». Si 71% des bénéficiaires jugent le système de lAMO crédible, 67% des personnes interrogées nont jamais déposé de dossiers de remboursement. Parmi les principales raisons avancées par les sondés, figure le manque dinformation. Ainsi, les assurés disent ne pas connaître les procédures, ni les maladies prises en charge. Pire encore, certains nont pas confiance dans le système de santé et estiment quils ont peu ou pas de chance dêtre remboursés. Autre problème récurrent : la complexité des procédures. Sil y a des conclusions à tirer de ces premiers éléments de réponse, cest bel et bien que lAMO nest pas encore très bien comprise par la population-cible et que des efforts en matière dinformation et daccès aux soins sont à entreprendre, notamment en mettant en place des mécanismes à même de soulager les patients des lourdeurs administratives et des gros montants à avancer en attendant un éventuel remboursement. Le «Printemps du patient», qui aura lieu le 16 avril 2009, sera loccasion den débattre avec les professionnels de la santé, les organismes de remboursement, les institutionnels et les patients et de proposer des recommandations concrètes pour soulager ce chantier de grande envergure de ces obstacles qui, trois ans après, se posent toujours avec acuité.