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Entretien : «10 millions de bénéficiaires en trois ans !»
Publié dans Finances news le 13 - 04 - 2009

* Le financement, qui était de l’ordre de 1,4 milliard de dirhams avant l’entrée en vigueur de l’AMO, s’est inscrit à 5,9 milliards à fin 2008.
* La liste de médicaments admis au remboursement est passée de 1.001 à plus de 2.500.
* La CNOPS et la CNSS ont adopté plusieurs mesures pour atténuer la part qui reste à la charge des assurés au titre des affections chroniques, conformément aux dispositions légales et réglementaires.
* Chakib Tazi, Directeur général de l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie, dresse le bilan des trois ans de l’AMO.
- Finances News Hebdo : Quel bilan tirez-vous de ces trois années depuis le lancement de l’Assurance Maladie Obligatoire ?
- Chakib Tazi : Le bilan triennal 2006-2008 de l’Assurance Maladie Obligatoire est très positif à plusieurs égards :
• D’abord, il convient de constater la mise en place des institutions chargées d’encadrer, de réguler et de gérer le chantier, à savoir l’organe d’encadrement et de régulation l’ANAM, et les organismes gestionnaires la CNSS et la CNOPS, qui ont mis en œuvre à temps les structures, l’organisation et les procédures requises et les systèmes d’information évolués pour la bonne prise en charge de l’AMO ;
• La population couverte au titre de l’AMO des salariés est passée de 16 à 34% dans l’intervalle de 3 ans. Soit plus de 10 millions de bénéficiaires.
• Le financement qui était de l’ordre de 1,4 milliard de dirhams avant l’entrée en vigueur de l’AMO s’est inscrit à 5,9 milliards à fin 2008.
• Durant cette période, plusieurs outils majeurs de la régulation du chantier AMO ont été réalisés. On peut citer, à titre d’exemple, les conventions nationales qui régissent les rapports entre professionnels de santé et organismes gestionnaires, la tarification nationale de référence, la liste de médicaments admis au remboursement qui est passée de 1.001 médicaments à plus de 2.500, ainsi que l’allègement de la part qui reste à la charge des assurés en ce qui concerne les maladies chroniques et coûteuses.
• Il est important de citer l’élaboration en cours d’un ensemble d’outils et mécanismes structurants, qui auront dans un avenir proche un réel impact et sur la qualité des soins, et sur la maîtrise médicalisée des dépenses maladie. Le chantier-phare à ce niveau est celui de l’élaboration des référentiels de prise en charge des maladies.
• Enfin, le Conseil d’Administration de l’ANAM vient de prendre deux décisions de taille lors de sa dernière session du 20 mars : la première est de proposer au gouvernement l’extension du panier de soins de la CNSS aux soins ambulatoires, et la seconde consiste en l’application par la CNOPS du tarif national de référence pour les consultations médicales.
Ceci dit, nous constatons avec une certaine appréhension l’émergence d’une multitude de régimes et couvertures parcellaires relatives à la population des indépendants, dénuées de toute approche de solidarité et d’équité, principes sur lesquels repose l’AMO de base, et qui de ce fait, présentent des degrés de solvabilité et sont techniquement non solvables.
- F. N. H. : Aujourd’hui, le chiffre qui circule fait état de plus de 6,5 millions d’affiliés. Cela est-il conforme à vos objectifs ?
- C. T. : Le chiffre de 6,5 millions de bénéficiaires de l’AMO correspond à la population couverte auprès de la CNSS et de la CNOPS. À cela, il faut rajouter une population de l’ordre de 1.850 personnes couverte auprès des assureurs privés, ainsi qu’une population de 1.328 personnes couvertes auprès de mutuelles et caisses internes. Ces deux populations de salariés sont aussi soumises à l’obligation de l’assurance maladie, en vertu de la loi portant code de la couverture médicale de base, mais préfèrent maintenir leur couverture contractée avant le démarrage de l’AMO en vertu des dispositions de l’article 114 de la loi.
- F. N. H. : Le collectif «Printemps du patient» a dévoilé récemment les résultats du sondage d’opinion «Perception de l’assurance maladie par les salariés au Maroc». Près de la moitié des personnes ayant déposé un dossier AMO déclarent avoir eu des difficultés à avancer l’argent pour leurs soins. Qu’en pensez-vous ?
- C. T. : Je prends ces assertions avec beaucoup de précaution. La méthodologie adoptée pour le sondage doit être déclinée pour s’assurer de la réelle représentativité de l’échantillon sondé par rapport à la population AMO et ses spécificités socio-économiques.
En l’absence d’une méthodologie scientifique, on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui.
Toutefois, la réalisation du premier baromètre de l’AMO en 2008 par l’ANAM (voir : www.assurancemaladie.ma), nous renseigne sur une multitude d’indicateurs relatifs à l’accès aux soins et au suivi médical des assurés AMO.
Ce baromètre réalisé auprès de 5.225 assurés et 263 professionnels de santé, a révélé que 31% des personnes interrogées invoquaient le déboursement direct comme principal frein à l’accès aux soins.
A ce niveau, la CNOPS et la CNSS ont adopté plusieurs mesures pour atténuer la part qui reste à la charge des assurés au titre des affections chroniques conformément aux dispositions légales et réglementaires. Ces mesures ont, d’autre part, fait l’objet d’une décision de régulation du Conseil d’Administration de l’ANAM pour plafonner le ticket modérateur pour les affections de longue durée à un niveau de l’ordre de 250 DH par mois, de sorte à ne pas constituer un frein à l’accès aux soins. Cette mesure appliquée par la CNSS depuis juillet 2008 pour certaines affections longue durée (ALD), sera progressivement généralisée à toutes les ALD.
- F. N. H. : Si 71% des bénéficiaires jugent le système de l’AMO crédible, 67% des personnes interrogées n’ont jamais déposé de dossiers de remboursement par manque d’information. Cet avis tient-il la route vu l’effort de communication fait autour de l’AMO ?
- C. T. : Ces pourcentages n’ont aucun sens si les hypothèses de base ne sont pas déclinées conjointement ; donc je ne peux les confirmer.
Ceci dit, nous avons constaté que le niveau de l’accès aux soins pour la population nouvellement couverte auprès de la CNSS reste très faible. Des actions de sensibilisation et de proximité ont été engagées par le management de la CNSS auprès des entreprises concernées, et de façon très ciblée dans différentes régions du Royaume.
Nous mettons à la charge de cette situation le niveau de l’éducation sanitaire de cette population, mais aussi la composition du panier de soins CNSS.
Sans nul doute que l’extension du panier des soins aux soins ambulatoires va lever l’incompréhension qui entourait la couverture.
Ce postulat est loin d’être le cas de la CNOPS dont 55% des bénéficiaires déposent des dossiers.
- F. N. H. : Ne pensez-vous pas qu’une simplification des procédures s’impose actuellement ?
- C. T. : Le baromètre a, en effet, révélé que dans le cadre des affections de longue durée la priorité des assurés est la simplification des procédures de prise en charge et ce pour 38 % des cas.
Les organismes gestionnaires, les représentants des cliniques et l’Agence ont déjà entamé l’étude de l’allègement du dossier de la demande de prise en charge. Ceci dit, la solution optimale à ce niveau consiste à dématérialiser les flux d’informations entre les acteurs de l’assurance maladie, y compris l’assurance maladie complémentaire. Là aussi, un chantier vient d’être ouvert.


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