l Le bilan détape de loffre de la «Microfinance en milieu rural» confirme la persistance de certaines contraintes majeures pour lamélioration des produits. * 13 associations de micro-crédit servent potentiellement 1,4 million de clients. Le nombre des micro-entrepreneurs financés na pas dépassé 14.000. * Avec un milieu rural encore isolé, la microfinance a quand même un rôle important à y jouer dans la lutte contre la pauvreté qui avoisine 27%. Lancé il y a 3 ans avec le soutien de la Commission européenne, Planet Finance Maroc et 7 associations de micro-crédit, «Microfinance en milieu rural» a permis de «servir 1.400 micro-entrepreneurs pour diversifier leurs activités», a affirmé Mohamed Maarouf, Directeur exécutif de Planet Finance. Tout en admettant les bons résultats atteints jusquà présent, M. Maarouf constate que «loffre de la microfinance dans le milieu rural ne représente pas encore une réponse massive». «Le micro-entrepreneur rural a très peu accès aux sources de refinancement au même titre quil est confronté à des produits génériques peu adaptés au contexte rural marocain». «Le plan Vert, a souligné le Directeur de Planet Finance en évoquant les perspectives du secteur, reste une opportunité avec les axes quil a proposés» et que la microfinance peut financer. Mohamed Kairouani, de la Fondation Banque Populaire pour le micro-crédit a évoqué la persistance de quelques «préjugés» chez certains micro-entrepreneurs qui confondent encore dons et micro-crédit. Faisant allusion à certaines difficultés en terme de recouvrement. La menace de fraude figure aussi parmi celles qui causent encore des soucis aux bailleurs de fonds. Il faut dire quavec le système de contrôle mis en place actuellement, le risque de fraude demeure inquiétant. «Le transport dargent en zones rurales reste une problématique, a admis M. Maarouf, qui a cité dautres contraintes qui pèsent encore sur la micro-finance rurale, comme «les aléas climatiques qui menacent la solvabilité des clients ainsi que la saisonnalité de leurs revenus». Il faut remarquer que la situation particulière des demandeurs de micro-crédit, dont le revenu saisonnier est une garantie pour lobtention du financement, est accentuée par un risque de sous-financement. En fait, les associations ne financent quen fonction des activités avérées des micro-entrepreneurs. Ce qui ne permet pas davoir une assistance financière complète. Il faut aussi souligner que, paradoxalement, le micro-crédit en milieu rural est plus cher quen milieu urbain. Lusage des T.I.C pour réduire certaines charges est actuellement en cours détude pour ramener au moins le coût du micro-crédit en zone rurale au même niveau quen milieu urbain. Mohamed Maarouf reste confiant quant à lavenir des programmes en cours ou ceux projetés. «Le programme a atteint ses objectifs, conclut-il en terme de chiffres. Il sagit maintenant daller plus en profondeur et améliorer la qualité de loffre du micro-crédit dans le monde rural».