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Entretien : «L’élan populaire a fait foirer les desseins d’Israël»
Publié dans Finances news le 05 - 02 - 2009

* La mobilisation populaire a joué un rôle majeur dans le déséquilibre du rapport de forces qui était en faveur d’Israël.
* Les objectifs de l’Etat sioniste n’ont pas été atteints et il n’a pas réussi à changer la carte politique à Gaza.
* Point de vue de Khalid Soufiani, coordonateur du Collectif National de Soutien à la Palestine et à l’Irak.
* Finances News Hebdo :Pendant les trois semaines qu’a duré l’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza, des centaines de manifestations ont éclaté dans le monde, également au Maroc, sans que cela ne puisse arrêter la machine de guerre israélienne. Finalement, on peut se demander quelle est l’utilité de ces manifestations ?
* Khalid Soufiani : Les manifestations de solidarité qui ont éclaté un peu partout dans le monde, ont mené à un changement des positions officielles à propos de l’attaque israélienne contre Gaza.
Deuxièmement, elles ont un impact psychologique indéniable auprès des résistants qui ne se sentent pas livrés à eux-mêmes. Vous ne pouvez pas imaginer l’impact de la marche de Rabat, le 4 janvier dernier, sur le moral des habitants de Gaza.
Nous avons reçu des appels de Gaza et de l’extérieur des diverses fractions de la résistance palestinienne, exprimant leur fierté et leur émotion vis-à-vis de la solidarité marocaine.
* F. N. H. : Mais concrètement, comment ces manifestations de solidarité ont-elles pu servir la cause palestinienne ?
* K. S. : Il ne faut pas nier que s’il n’y avait pas eu ces grands mouvements populaires de soutien, l’organisme sioniste aurait isolé le peuple palestinien. En ce sens que les populations auraient subi l’embargo et l’agression se serait poursuivie, n’eut été la ténacité de la résistance palestinienne à faire face à l’injustice.
* F. N. H. : Qu’est-ce qui explique un tel acharnement contre cette partie de la Palestine ?
* K. S. : Gaza a constitué la pierre angulaire de la résistance du peuple palestinien dans ses différentes composantes. Gaza est le symbole du refus d’abandon des revendications palestiniennes et du refus de capitulation face à la volonté israélienne et américaine. C’est pourquoi l’organisme sioniste avait entamé son acte de représailles par un embargo, croyant que le peuple allait abdiquer une fois privé de ses besoins de vie élémentaires. Et surtout que le peuple de Gaza encerclé allait se retourner contre la résistance. Les sionistes croyaient ne faire qu’une bouchée des habitants de Gaza. Mais ces derniers sont restés solidaires malgré la dureté de l’embargo. Mieux encore, ils ont résisté. C’est l’élément qui a, par la suite, déclenché l’offensive militaire israélienne.
* F. N. H. : On parle de victoire du Hamas, comment cela est-il possible au vu du nombre de victimes à déplorer ?
* K. S. : Au début de l’offensive, les membres du gouvernement israélien avaient arrêté comme objectif de cette opération sauvage le changement de la carte politique de Gaza et la mise à mort de la résistance palestinienne. Mais, le gouvernement israélien n’a pas atteint cet objectif parce qu’il croyait qu’avec la complicité de certains états arabes et européens, ainsi que le soutien inconditionnel des Etats-Unis d’Amérique, il pouvait complètement isoler la résistance pour mieux la détruire.
Et effectivement, le gouvernement a réussi, dans un premier temps, à maintenir Gaza dans l’isolement par la fermeture du passage terrestre de Rafah et, d’un autre côté, en choisissant l’Egypte comme intermédiaire exclusif dans cette affaire pour mieux imposer ses conditions. C’est ce qui a expliqué le refus catégorique de tenir un Sommet arabe parce que la tenue d’un tel sommet allait, dans tous les cas, constituer un moyen de pression sur l’Etat israélien, mais également sur l’Europe et les Etats-Unis.
Et même quand s’est tenue la rencontre des ministres arabes des Affaires étrangères, qui se sont adressés aux autres, sans toutefois prendre une décision traduisant la volonté des peuples arabes.
Ainsi, après des discours farouches à l’issue de cette réunion, les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé de faire appel au Conseil de Sécurité et au gouvernement suisse, dépositaire de la Convention de Genève, ce qui a laissé assez de temps à Israël pour continuer à massacrer la population de Gaza. Car il faut du temps pour que le Conseil de Sécurité prenne une décision pour arrêter l’offensive, sachant pertinemment qu’Israël n’allait pas s’y conformer.
Mais malheureusement, les ministres arabes des Affaires étrangères n’ont pas pris les décisions qui étaient pourtant en leur pouvoir, comme la suspension des relations avec Israël, l’ouverture du passage de Rafah, la suspension ou l’annulation du projet de paix, la suspension des rapports commerciaux et l’annulation des accords commerciaux avec l’Etat hébreu. Ou encore en exerçant une certaine menace sur l’Etat sioniste afin de l’amener à réaliser qu’il n’y a pas que la paix comme solution, mais la confrontation également, en activant à cet effet, la Convention de Défense Arabe. Mais ce type de décision n’a pas été pris.
* F. N. H. : L’Egypte est également intervenue, en dernière minute, avant que ces ministres arabes ne proposent un projet de résolution au Conseil de Sécurité…
* K. S. : En effet, l’Egypte a insisté pour que son projet soit le seul à être discuté, même si d’autres pays comme la Turquie ou la Syrie, avaient également des propositions quant à la voie à suivre.
Il y a eu une tentative de laisser plus de temps, trois semaines, aux Israéliens pour poursuivre leur offensive et pour atteindre leur objectif.
Et c’est là le rôle majeur joué par les populations à travers le monde pour activer les choses. Les manifestations qui ont eu lieu ont permis de créer un déséquilibre dans le rapport de forces qui était largement en faveur d’Israël et à la tenue du Sommet de Doha dont l’importance fut cruciale.
Puisque durant ce sommet, le Qatar et la Mauritanie avaient annoncé le gel de leurs relations avec Israël, une décision courageuse. En plus de cela, ce sommet a décidé de l’urgence d’ouvrir le passage de Rafah et du gel du projet de paix dans la région.
Pour revenir au rôle joué par les manifestations populaires, il ne faut pas oublier que ce fut un moyen de pression sur l’Egypte pour l’ouverture du passage de Rafah. Ce même mouvement populaire est à l’origine de deux décisions de suspension d’approvisionnement en gaz d’Israël par l’Egypte. Cette unanimité populaire à condamner l’acte barbare d’Israël a mis la pression sur certains pays européens, comme l’Espagne qui a activé une poursuite judiciaire contre sept leaders israéliens pour crimes contre l’humanité… Et c’est l’élément qui a fait la différence dans cette offensive.
* F. N. H. : À la fin de l’offensive, comment se poursuit cet élan de solidarité populaire ?
* K. S. : Le mouvement de solidarité des citoyens marocains a engendré bon nombre d’initiatives. Nous avons préféré que la solidarité des Marocains se traduise en dons en nature, notamment en médicaments et matériels sanitaires, pour venir en aide aux populations sinistrées. Pour la première fois, on agit sur le plan juridique international contre les cadres militaires et civils. Ainsi, un Collectif international a-t-il été créé, regroupant plus de 500 associations de différents pays pour ester devant la Cour Pénale Internationale.
L’élan populaire a donné naissance à un nouveau militantisme, puisque des convois de médecins ont forcé le passage de Gaza pour venir en aide à sa population. Le combat se poursuit donc puisqu’un Comité d’architectes arabes, dont des Marocains, a été créé et se rendra sur place pour aider à la reconstruction de Gaza.
De même que plusieurs missives ont été envoyées des pays européens pour poursuivre les chefs israéliens pour crimes contre l’humanité. Cette action a fait paniquer les chefs israéliens qui seront poursuivis sitôt qu’ils quitteront leur territoire.
* F. N. H. : Quelle évaluation faites-vous de la position officielle concernant les évènements de Gaza ?
* K. S. : Nous avons constaté une complémentarité entre la position officielle et la position populaire marocaine, puisque la position officielle a été forte en envoyant plusieurs convois d’aide à Gaza. De même que le communiqué royal a été fort dans sa condamnation des actes barbares commis par l’armée israélienne. La participation du Maroc aux Sommets de Doha et du Koweït a équilibré la position de notre pays qui a refusé d’être pris en otage par la divergence d’avis et de positions.


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