Voilà une étoile montante dans la fiscalité nationale : Youssef Oubouali, fiscaliste et professeur spécialisé en droit fiscal, comptabilité et gestion, et passe son enfance au quartier Habous à Casablanca. «Mon père était un ancien combattant qui, après sa retraite, sétait reconverti dans le commerce. Ma mère, elle, a pris la relève après sa mort pour nous mener tous à bon port». Jeune, Youssef Oubouali est bercé dans cet environnement typique du quartier Derb Soltane. Puis rejoint les scouts de lIstiqlal. «Ce nétait pas par conviction politique, mais parce quils étaient les seuls dans le quartier». Ayant grandi, il décide de prendre le large et de sintéresser à un loisir beaucoup moins décevant, du moins à lépoque, que la politique : le foot. «Je nai jamais vraiment su jouer au foot, mais je suis un supporter inconditionnel du Raja, également du Real Madrid et de Liverpool». Comme quoi, on peut être rajaoui et supporter le rouge aussi à loccasion. Sa passion pour le foot va lui apprendre beaucoup de choses dans la vie, dont la plus importante émanait de lentraîneur du Raja de lépoque. «Le Raja avait un entraîneur portugais, Cabreta, qui ne cessait de répéter aux joueurs quil ne fallait pas travailler juste pour travailler, mais quil fallait travailler pour développer. Depuis ce temps-là, jai adopté cette devise que jessaye dinculquer à mes étudiants. Au jour daujourdhui, jenseigne avec lultime motivation dapporter une valeur ajoutée à mes étudiants ; le jour où je sentirai que je ne leur apporte plus rien, je changerai de vocation. Et je pense que chacun de nous doit avoir la même attitude quand il sagit de développer ce pays». Après avoir obtenu un Bac en sciences expérimentales, Youssef Oubouali décide de poursuivre ses études en économie au lieu dintégrer la Fac des Sciences. «À lépoque, commençait à émerger le problème du manque de débouchés pour les licenciés en Sciences et en Lettres, alors que les carrières économiques décollaient dans notre pays». Et cest ainsi quil trace sa voie ! Étudiant brillant, il va réussir sa licence du premier coup et avec, chaque année, une mention. Cela dit, cest également un étudiant assidu dans les activités para-universitaires sans pour autant adhérer à aucun mouvement. À lépoque, lUSFP était dans lopposition et, souvent, les étudiants du mouvement faisaient appel au boycott des cours. «Une fois, nous avions frôlé lannée blanche; alors je nai pas hésité à donner mon point de vue sur le fait que la protestation était un droit important, mais sans pour autant devoir boycotter les examens». Cela dit, la politique nest pas vraiment son truc : il sy est déjà essayé et sest vite rendu compte que les personnes qui travaillent ne sont pas celles qui figurent sur les listes électorales, ni celles qui briguent les postes importants. «Je crois que ce nest pas le propre dun seul parti !». Cela dit, sil devait être ministre ou faire partie dune cellule de réflexion, ses trois priorités identifiées pour le Maroc seraient lenseignement, la santé et la Justice. «Si on attaque ces trois priorités, le Maroc pourra avancer très vite !». Youssef Oubouali estime que les années détude sont la meilleure période dune vie. Une période dont il garde un souvenir très vivace, avec des profs qui lavaient marqué profondément, notamment Mimoun Habrich, Khmiri, Naji et bien dautres comme Saïd Saâdi qui nétait pas son prof, mais dont il garde un bon souvenir. «Cétait mon voisin de quartier». À lobtention de sa licence, Youssef Oubouali passe le concours de lassistanat et pendant deux années va sexercer à lapprenti professeur. «Je me rappelle encore le premier cours que jai donné en tant quassistant stagiaire. Je lavais préparé au moins une quinzaine de fois tout en souffrant dinsomnie. Avec le temps, lenseignement est devenu une chose facile, cela va de soi !». Après ces deux ans de formation, il est affecté à lENCG dAgadir où il passe une année, puis deux ans à la Faculté de Droit à Meknès. Youssef Oubouali rejoint en 1998 la Faculté de Droit de Settat. Et il se peut que dici peu, il rejoigne sa ville natale, Casablanca ! En tant quenseignant, Youssef Oubouali fait usage de deux approches différentes avec ses étudiants. «Si ce sont des étudiants à plein temps, je suis sévère avec eux, très strict sur les horaires et la réalisation des devoirs. De même que je suis très sévère avec moi-même puisque je mimpose de réaliser à 100 % le programme des cours. Je trouve également que les jeunes sont très gâtés, mais il faut bien les encadrer pour sintéresser à leurs études. Mais si jai en face de moi des salariés ou des adultes en formation continue, lapproche diffère puisque jestime que ces derniers nont pas besoin que je les motive». Une chose est certaine, ses étudiants qui le trouvaient sévère, estiment, une fois leur carrière réussie, quil leur a rendu un grand service. «Il marrive des fois en plein match de voir danciens élèves se jeter sur moi et me serrer très fort. Ça me fait plaisir car, de manière générale, je garde de très bons rapports avec eux !». Les autres personnes dont Youssef Oubouali ne peut se passer sont ses amis. «Jai de plus en plus damis et il marrive dentrer dans un café et de passer une demi-heure à saluer les gens que je connais». Il y a aussi sa famille avec qui il a des liens très forts, notamment sa mère. Avec sa petite famille, Youssef Oubouali est plutôt papa poule qui essaye de compenser ses absences en gâtant sa fille de 7 ans, Raja, et son fils Badr, âgé de 5 ans. Mais, il ne faut pas croire que Youssef Oubouali se laisse marcher sur les pieds, puisquil lui arrive de rappeler ses enfants à lordre ! Cest quil aime la discipline ! Na-t-il pas été scout ? Loin des tracas de la vie, Youssef trouve son plus grand plaisir dans le cinéma. Cinéphile, il est également amateur de grands auteurs comme Paulo Coelho et Amin Maalouf, en plus, bien évidemment, des ouvrages sur la fiscalité. Il commence à accorder un intérêt particulier à ses lectures traitant de contrôle de gestion et de stratégie. Sinon, quoi de mieux pour ce rajaoui que de plonger dans lambiance dun bon match de foot. «Mon seul regret est ne pas savoir jouer au foot !»