* La forte dépendance de léconomie nationale vis-à-vis de lextérieur accentue sa vulnérabilité. * Après les propos rassurants des pouvoirs publics, la crise économique plane sur léconomie marocaine. * Le patronat tient aujourdhui son Conseil dAdministration afin de pouvoir dégager des pistes de réflexion pour les secteurs menacés. Depuis le déclenchement de la crise financière internationale, les propos des autorités publiques ont été on ne peut plus rassurants. Le Maroc est à labri dune tourmente financière internationale qui sest déclenchée aux USA avant de se propager à dautres pays partenaires. Aujourdhui, on commence à parler de vigilance dautant plus que certains secteurs tournés vers lexport commencent à présenter des signes dessoufflement. Et même dans le système financier, on remarque que les autorités veillent au grain et que létau se resserre quant à loctroi de crédits. Aujourdhui, la CGEM tient dans ses locaux un Conseil dAdministration afin de pouvoir diagnostiquer les quatre secteurs qui sont directement touchés par le marasme économique : textile, immobilier, tourisme et industrie automobile. On parle même de créer une cellule de suivi et de veille de la conjoncture au Maroc. Le but est de dégager des recommandations pour les secteurs susvisés. A titre dexemple, dans le secteur du textile-habillement, la situation est très délicate. Plusieurs entreprises ont mis la clé sous le paillasson et 50.000 emplois ont été supprimés. Daprès des professionnels, 70.000 autres emplois sont menacés. Et pour cause, à une crise financière dévastatrice sest ajoutée la fin des quotas textile au début de janvier 2009. Ce qui représente un séisme sans précédent pour le secteur. Lindustrie automobile est aussi en perte de vitesse. Si louverture commerciale a été considérée pendant fort longtemps comme un stimulateur de la croissance économique, des doutes ont été semés au lendemain de la crise financière internationale, faisant fi des enseignements. La propagation de la crise financière internationale aux différents pans de léconomie, et donc sur la croissance, a mis en exergue la forte dépendance de léconomie nationale de lextérieur et la faiblesse de la demande interne à jouer le rôle de locomotive de développement. Cette forte dépendance de lextérieur a été ressentie un an auparavant, suite à la flambée des cours des matières premières. Des hausses qui ont lourdement pesé sur le déficit commercial et sur le pouvoir dachat des citoyens. Léconomie marocaine sous lemprise de la dépendance En effet, entre économistes, il y a un très grand consensus sur le fait que la libéralisation économique apporte des gains significatifs et que les pays ayant des barres commerciales minimes connaissent une croissance économique plus rapide. Mais cela nempêche de dire, quà côté des bienfaits, louverture commerciale a aussi des effets négatifs. Une libéralisation commerciale rapide pourrait avoir des conséquences néfastes sur le tissu économique national à moyen terme, avec de graves conséquences sociales et politiques. Ceci étant, louverture commerciale pourrait donc être risquée tout en nécessitant un besoin de financement exceptionnel. Si on prend deux indicateurs-clés tels que le taux de couverture (47,7%) et le déficit commercial, en les diagnostiquant, on se rend compte que les importations narrivent pas à dépasser les exportations et que le déficit est structurel. Ceci sexplique, dune part, par la faiblesse du tissu productif et, dautre part, par une sensibilité à certaines contraintes extérieures dont les aléas climatiques, lévolution des prix du pétrole et la situation économique de ses partenaires économiques. Limpact du climat sur la croissance économique au Maroc est très palpable. En vue de mettre en évidence le poids de cette mesure, on a suivi lévolution de la croissance économique dans un échantillon de pays à développement comparable. Le premier constat est que les exportations du Maroc ont connu des difficultés en 2001, après les évènements du 11 septembre, alors que les autres économies de cet échantillon nont pas connu dinflexion sur leurs exportations. Aussi, est-il à signaler que linstabilité de la croissance économique au Maroc est due aux aléas climatiques qui tendent à lentraver, mais aussi à la faible diversification des exportations. Celles-ci demeurent destinées essentiellement à lUnion européenne, et principalement, à la France qui constitue notre principal partenaire commercial, aussi bien pour les exportations que pour les importations. Une chose est sûre : malgré les propos selon lesquels léconomie marocaine est de plus en plus intégrée dans léconomie mondiale, on constate que les chiffres retracent une autre réalité sachant que le Maroc est en train de perdre des parts de marché. La libéralisation des frontières ne pourra être un stimulateur de la croissance économique que si des garde-fous sont mis en place afin de pouvoir contrecarrer ses effets néfastes. Aussi, le Maroc est-il appelé à mettre en place des mesures draconiennes pour assurer un meilleur soutien à la demande interne.