Sacré duel auquel se livrent les deux hommes de confiance du Roi. Un duel à distance où tout est permis. La rivalité entre les deux hommes de la «nouvelle ère» est de notoriété quasi publique. Pourtant, les trajectoires fulgurantes des deux hommes forts du régime n'étaient pas faites pour se rencontrer. Fouad Ali El Himma, ex-ministre délégué à l'Intérieur, et Mounir Majidi avaient chacun leur périmètre d'intervention tracé. L'un gérait la chose politique quand l'autre s'occupait de l'économie. El Himma a pourtant décidé d'empiéter sur le domaine réservé de Majidi. Cétait en 2004. Premier épisode dune lutte sans merci. Le Maroc est encore sous le choc des attentats du 16 mai perpétrés par des kamikazes issus du quartier Toma, bidonville sis à Sidi Moumen. Léconomique relève plus que jamais du sécuritaire. «Moins de pauvres équivaut à moins de risque que des jeunes se fassent exploser», laisse-t-on entendre à lépoque. En fin sécuritaire, El Himma se mêle alors du monde des affaires et initie, dans une première tentative, un projet dOPA sur la CGEM, alors en période de transition électorale. Majidi fait tout pour contrer loffensive de son alter égo. Et ça lui réussit. Puisque cest Moulay Hafid Elalamy, un ancien poulain de lONA qui sempare de la présidence de la confédération patronale. Cétait la première confrontation entre les deux hommes. Mais depuis, les coups nont pas cessé. 2006 : El Himma remet, comme le rapporte la presse dans le temps, Majidi à sa place dans une réunion officielle, en présence de Yassine Mansouri, patron des renseignements extérieurs, et du staff de Majidi. La raison ? Les conflits entre lONA et ses partenaires français commençaient à déranger en haut lieu. El Himma surfe sur cette vague et récidive, une année plus tard, en soufflant à la presse le scandale dit du terrain des Habous. Un coup qui a failli mettre le secrétaire particulier du Roi à terre. Et dernier incident entre les deux protagonistes : le marché de laffichage de Casablanca. Lautorisation dexploiter des affiches à Casablanca, accordée à Karim Bennani, ami dEl Himma et son associé dans un projet audiovisuel, a été vue dun mauvais il par Majidi qui, outre ses responsabilités au palais, est patron dune société daffichage (FC Com) qui ratisse large à Casablanca. Réponse du berger à la bergère : Majidi retire à Karim Bennani, patron de lagence de com MCN, le marché publicitaire du groupe ONA Sacré derby !