* Linflation importée évolue dans un trend baissier sous leffet de la régression des prix des matières premières. * La croissance de la demande intérieure maintient la pression sur le coût de la vie. * Rabat et Casablanca sont les villes les plus chères du pays, alors que Fès et Laâyoune en sont les moins chères. Les tensions inflationnistes devraient sapaiser au cours des prochains mois. Linflation importée devrait fléchir sensiblement sous leffet de plusieurs facteurs. Mais les tensions inflationnistes intérieures semblent maintenir le cap. Les tendances inflationnistes dans lensemble demeurent supérieures aux objectifs du gouvernement qui sefforce de les maîtriser à moins de 3%. `Pour ce qui est des effets exogènes, lun des principaux facteurs de cette évolution réside dans la baisse notoire des prix pétroliers et des produits alimentaires. Cette tendance devrait se poursuivre durant lannée 2009 et pour le début de lannée 2010, confirmée en cela par les prévisions de lAgence internationale de lénergie (AIE). En effet, les cours du brut ont chuté ces derniers mois, passant dun niveau record de 147 dollars le baril en juillet, à 36 dollars en moyenne actuellement. La forte récession dans les principaux pays industrialisés en est la cause. Dautant que la fin des tensions géopolitiques au Proche-Orient ou dans laffaire du gaz entre lUkraine et la Russie semble apaiser la nervosité des marchés. Le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour faire face à la flambée des prix . Dans son dernier rapport, la Banque mondiale estime que «les mesures prises par le Maroc à leffet de maîtriser les prix intérieurs - la subvention des produits alimentaires et des carburants, la suppression provisoire des droits de douane sur les céréales, et les actions de lutte contre la spéculation sur les prix - ont permis de maintenir linflation générale à un niveau relativement bas, en comparaison avec les pays de la région. En effet, le niveau de linflation reste en deçà de 4% comparativement à des pays similaires, notamment de la région MENA où les taux dépassent largement les 5%. Mais cette institution internationale juge toutefois que le niveau des subventions a triplé en deux ans, atteignant près de 6 % du PIB en 2008. La demande intérieure semble animer les pressions inflationnistes. Elle a progressé de 7,8% en 2008, contre 3,8% seulement en 2007. Le Haut commissariat au Plan (HCP) prévoit que «globalement, le glissement annuel des prix à la consommation pourrait atteindre 3,4% au premier trimestre 2009, contre 3,9% un trimestre auparavant. Pour le HCP, lICV annuel moyen a enregistré, au terme de lannée 2008, une progression de 3,9% par rapport à lannée 2007. La hausse a concerné aussi bien les produits alimentaires, dont lindice a augmenté de 6,8%, que les produits non alimentaires dont lindice a progressé de 1,4%. Pour ces derniers, la hausse sinscrit dans une fourchette allant de 0,3% pour les «Soins médicaux» à 2,6% pour le groupe «Equipements ménagers». Sur cette base, lindicateur dinflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les tarifs publics, aura connu une hausse de 4,5% au cours de lannée 2008 par rapport à lannée 2007. La contribution des transferts des MRE est aussi déterminante dans lévolution de la demande intérieure. Avec la crise qui sévit en Europe, les activités de nos concitoyens à létranger sont fortement pénalisées. Dailleurs, à fin novembre 2008, ces transferts ont enregistré une baisse de 1,2%. Lévolution favorable du marché de lemploi et la hausse des salaires sous la pression sociale devraient maintenir la croissance de la demande intérieure. Selon le HCP, «le marché de lemploi a poursuivi son évolution favorable entamée depuis 2006, tout au long des trois premiers trimestres 2008. Les créations nettes demplois ont atteint 145 mille postes, contre 112 mille en 2007. Ce sont particulièrement les services marchands et le BTP qui ont le plus contribué à cette performance. Au troisième trimestre, le taux de chômage a atteint 9,9%, soit le même niveau quen 2007. Par ailleurs, il est à signaler que le coût de la vie diffère dune région à lautre et dune ville à lautre. Rabat vient en tête comme la métropole la plus chère du pays avec 4,9%. Elle est logiquement suivie de Casablanca, avec 4,1% et Meknès, avec 3,8%. Concernant les villes les moins chères, cest Laâyoune qui vient en tête avec 2,5% suivie de Fès avec 2,7% et enfin Oujda avec 2,8% moins élevés. Ces trois villes sont en deçà de la moyenne nationale.