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Mariage mixte maroco-subsaharien : La couleur de peau demeure un obstacle
Publié dans Finances news le 25 - 12 - 2008

* Malgré une grande ouverture sur l’autre, la société marocaine ne tolère pas totalement les mariages mixtes avec des Africains noirs.
* En plus de la famille, l’entourage professionnel et amical peut constituer un obstacle pouvant dissuader une Marocaine ou un Marocain de prendre pour conjoint un subsaharien.
* Sur le plan administratif, les couples mixtes rencontrent plus de difficultés dans leurs démarches, qui peuvent s’accentuer avec la naissance d’une enfant.
La différence de pays, de culture et surtout de couleur de peau a eu raison d’une belle histoire d’amour liant Hanane et Adam *. Elle, Marocaine, lui, Sénégalais, tous deux ne pensaient pas devoir faire face à toute une société pour s’unir par les liens sacrés du mariage. Hanane et Adam s’étaient connus, il y a quatre ans et étaient, depuis peu, fiancés. Ils devaient se marier cet été, malheureusement Hanane n’a pu supporter les remarques de sa famille et de son entourage : «Adam est un homme qui a su me chérir, me respecter et ses intentions étaient sérieuses envers moi. Depuis un peu plus d’un an, quand je me suis assurée qu’entre nous c’était sérieux, j’en ai parlé à ma mère qui m’a fait tout une scène lorsqu’elle a appris qu’Adam est un noir africain», explique Hanane toute émue.
Malgré le fait que son amoureux soit Musulman pratiquant, parlant parfaitement l’arabe et ayant une situation professionnelle confortable, la première réaction de la famille a été un refus catégorique. «J’ai fait une dépression qui a poussé ma famille à accepter nos fiançailles, quoiqu’à contrecœur», poursuit Hanane.
Cet obstacle passé, Hanane croyait avoir vaincu les appréhensions de sa famille envers un prétendant étranger. «Ce qui fait le plus mal, c’est que j’ai des cousins mariés dont le conjoint est d’une autre confession, même s’ils prétendent qu’il s’est converti à l’Islam, sans que cela ne choque personne dans ma famille. Quant à moi, on ne cessait de me faire des réflexion à connotations racistes !», déplore-t-elle.
Ces propos n’émanaient pas uniquement de sa famille mais également de son entourage professionnel. «Ce qui a fait déborder le vase c’est que même lorsque nous sortions ensemble pour déjeuner ou au cinéma, on ne pouvait s’empêcher de nous regarder de travers», se plaint Hanane.
Excédée par cette guerre sur tant de fronts à la fois, elle a préféré baisser les bras et mettre fin à cette relation. Une décision qui fut difficile à faire comprendre à son compagnon qui a fini par se résigner.
Heureusement, ce n’est pas le cas pour tous les couples mixtes. Ainsi, certains ont bravé le tabou social pour faire accepter la personne de leur choix en dépit de la différence de couleur ou de nationalité !
C’est le cas de Loubna et Soulay*, qui sont mariés depuis plusieurs années déjà. Mais leur union ne fut pas sans tracas. Témoignant de la manière qu’il a été accueilli dans sa belle-famille marocaine, Soulay raconte : «Relativement sans problème, sachant que dans les couples mixtes il y a toujours ces petits chocs culturels inévitables, mais surmontables... Moi-même né d'un couple mixte (mère malienne et père sénégalais), des parents qui se sont connus à l'étranger alors qu'ils étaient étudiants, je ne fais que marcher sur les pas de mes parents... La petite réticence, sans dire son nom, c'était du côté de ma belle famille marocaine, qui avait cru à tort avoir un gendre, au mieux Marocain du fait de mon patronyme, au pire, entre guillemets, arabe mais pas un noir. Mais c’est juste une attitude qui s’explique par la méconnaissance de l'autre et par préjugé... j'ai réussi à m'imposer sans trop de casse...».
Le mariage n’est pas en soi gage de victoire, parce que ce n’est qu’à partir de ce moment que le gendre a commencé à fréquenter davantage sa belle-famille. Ce qu’il lui a posé des difficultés liées aux codes sociaux découlant plus des us et coutumes que de différences fondamentales du fait de la couleur de notre peau.
«Pour le garçon, généralement il est plus facile de faire accepter son conjoint par sa famille que pour la fille...ma femme a été acceptée, plutôt qu’accueillie comme une étrangère, donc avec tous les égards de l'hospitalité sénégalaise avant toutes autres considérations...», explique Soulaye qui, pour sa part, a dû faire preuve de beaucoup de patience pour intégrer sa famille d’accueil marocaine.
Malheureusement, ce ne fut pas le seul obstacle à surmonter pour ces couples qui, souvent, essuient des commentaires racistes dans la rue. Le couple formé par Loubna et Soulaye n’y a pas échappé. «C'est inévitable au Maroc, mais ça reste du primaire en ce sens que c'est du racisme d'ignorance, de méconnaissance de l'étranger différent par la couleur de sa peau, le timbre de sa voix, sa tenue vestimentaire, son maintien tout court...», justifie Soulaye qui a pris son mal en patience surtout que les mêmes difficultés surgissaient sur le plan administratif.
«Evidemment que les démarches administratives sont plus compliquées pour un couple mixte du fait des réglementations différentes en vigueur dans chacun des pays... le plus souvent ce sont des difficultés liées à des problèmes de compatibilité, de démarches administratives qu'autre chose... Des choses qui se règlent plus facilement par l'entremise de l'ambassade du partenaire étranger dans le couple», poursuit-il.
Mais s’il y a une chose dont se félicite ce couple : c’est la possibilité de transmission de la nationalité marocaine de la mère mariée à un étranger à ses enfants. «C'est un effet domino. Dans mon cas, mes gosses sont automatiquement de la même nationalité que moi à leur naissance sur simple déclaration de naissance, au bureau des affaires consulaires de la représentation diplomatique de mon pays. Jusqu’il y a peu encore, la Marocaine ne pouvait pas transmettre sa nationalité à sa progéniture, mais depuis que le dahir est entré en vigueur, il n'y a plus de problème pour ces enfants, qui sont de facto de double nationalité si les lois des deux pays de leurs parents l'autorisent», conclut Soulaye qui a dû entamer des démarches pour que son enfant, né avant le décret de loi autorisant le transfert de nationalité, puisse obtenir la nationalité marocaine.


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