Le processus de cession de 35% du capital de Maroc Telecom a abouti le mardi 24 février 2001 avec la remise par Vivendi Universal d'un chèque de 2,14 milliards de dollars. Ce n'est là que la première étape de la privatisation de l'opérateur national. Les Les trois étapes qui devraient marquer la privatisation d'Itissalat Al-Maghrib (IAM), devenu Maroc Telecom, se déclinaient en une cession de 35% du capital à un partenaire stratégique, puis l'introduction de 10% à la Bourse de Casablanca et 5 à 6% dans une Bourse internationale, l'Etat maintenant quelque 49% du capital. Ainsi, la première étape est bouclée depuis le 24 février dernier avec la remise par Vivendi Universal d'un chèque de 2,14 milliards de dollars, dépassant les prévisions les plus optimistes. En dépit du retrait de quelques soumissionnaires avant l'ouverture des plis, on peut estimer que l'opération s'est globalement bien déroulée, même si l'argentier du Royaume avait eu des sueurs froides sur le magot des télécoms en ficelant ses prévisions budgétaires 2001. Il est vrai également que l'ANRT avait boudé la CPJ (Commission des Procédures Judiciaires) et qu'elle n'a jamais avalisé l'utilisation des recettes engendrées par la cession de la première licence GSM et les 35% du capital de Maroc Télécom. En revanche, les deux prochaines phases ne seront pas aussi simples. D'abord pour le timing. On peut dire qu'il parat désormais impossible de boucher l'ensemble des opérations en 12 mois. Reste alors le deuxième scénario qui nous amène vers la mi-2002. Ë ce niveau, deux problèmes se posent : les états financiers de Maroc Telecom ne semblent pas répondre aux normes internationales. D'où la nécessité d'une mise à niveau en tenant compte du compartiment qui sera ciblé au niveau de la Bourse. Les délais paraissent très courts pour mettre à niveau les états financiers de l'opérateur historique de manière à les rendre conformes. L'autre problème est, on s'en doute, la conjoncture internationale caractérisée par une récession accentuée depuis peu par les attentats américains du 11 septembre dernier, alors que les valeurs technologiques étaient déjà entrées dans une tendance baissière et l'essoufflement des Start-ups n'est pas pour arranger les choses. Certains préconisent de retarder l'échéance de 2002 afin de permettre un toilettage qui semble de plus en plus indispensable. La 3ème phase consistant à introduire 5 à 6% dans une Bourse internationale est encore plus hypothétique pour des raisons de non conformité des états financiers précédemment avancées. L'unique espoir vient du fait que le marché marocain des télécommunications a connu un boom extraordinaire ces deux dernières années et que Maroc Telecom a pu s'adapter rapidement au contexte nouveau que lui a imposé l'évolution du marché. Cependant, force est de constater que le plus dur reste à faire.