* Censée apporter plus de simplification, la nouvelle loi a créé certaines difficultés pour les contribuables. * Lautorité locale applique toujours le prix plafond sur une fourchette des taux. * Les immeubles non bâtis sont taxés alors quil sagit dun stock et non dune immobilisation pour les promoteurs. La nouvelle loi sur la fiscalité locale qui est entrée en vigueur en 2008 continue de susciter des remous. Les opérateurs, notamment les promoteurs immobiliers qui sont concernés par plusieurs taxes, jugent que les interprétations des textes par les autorités locales et leur application posent certaines difficultés. «Pourtant, la loi 47-06 est venue simplifier la fiscalité locale, consacrer la dynamique de décentralisation et permettre lharmonisation avec le système fiscal national», a expliqué Fouad Akesbi, expert-comptable. Il a souligné quil y a aussi un grand problème dinformation et de sensibilisation chez le grand public. Certes, cette loi a réduit le nombre dimpôts et taxes qui sont passés de 42 à 17 seulement. onze taxes sont affectées aux communes, 3 pour les préfectures et trois pour les régions. La même loi a fixé une fourchette en matière de taux dimposition dont lestimation est du ressort de lautorité locale. Cest le cas de la taxe sur les terrains urbains non bâtis, la taxe sur opérations de construction, la taxe sur opérations de lotissement et la taxe sur extraction des produits de carrières. Mais cest le taux plafond qui est toujours appliqué. «Par souci de générer le maximum de recettes fiscales, les communes appliquent toujours le taux le plus élevé», a affirmé Akesbi. En effet, selon la loi 47-06, les tarifs sont fixés par lordonnateur de la collectivité locale après approbation du Conseil de la collectivité. Si lordonnateur refuse ou sabstient de prendre larrêté, le ministre de lIntérieur peut fixer doffice les taux et tarifs de ces taxes. La Direction générale des impôts a une autre version. Hassan Katir, inspecteur des finances, estime que «le contribuable peut demander un rabais ou une révision du taux à ladministration fiscale. Mais il doit toutefois justifier sa demande». La simplification est notamment visible au niveau du nombre des tranches. Pour la taxe professionnelle, lancien système se basait sur deux tableaux dimposition. Le premier tableau contient 7 classes dont le taux varie entre 5 et 30%. Quant au second tableau, il contient 2 classes avec deux taux : 10 et 20% Le mode dimposition de la nouvelle loi privilégie le système déclaratif sur la plupart des textes. « Mais, comme a averti Youssef Ibn Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), le législateur a donné une certaine liberté aux contribuables en matière de déclarations, mais il a toutefois prévu des sanctions pénales pour les déclarations frauduleuses ou pour mauvaise foi sans oublier, bien sûr, les sanctions pour paiement tardif». Lentrée en vigueur de la nouvelle loi sur la fiscalité locale et le manque de communication manifeste de la part de lAdministration fiscale centrale ou locale, a créé des perturbations chez les promoteurs qui ont demandé le report de lapplication de certaines taxes comme celle de la taxe professionnelle pour 2009. «Les sociétés nont pas lobligation de déclaration, mais si elles sont créées en 2008 ou si elles apportent des modifications, elles sont tenues de faire les déclarations nécessaires. Par contre, la taxe sur les terrains non bâtis (TNB), elle, est effective à partir de 2008», a annoncé Katir. Lapplication de la TNB a créé également quelques soucis chez les promoteurs. Pour Akesbi, «les terrains pour les promoteurs sont assimilés à des stocks de marchandises passibles de transformations et ne sont pas considérés comme des immobilisations entrant dans lactif de lentreprise et leur taxation pose beaucoup dinterrogations». Mais la TNB na été rétablie que pour sanctionner les spéculateurs afin dactiver lassiette foncière pour la construction. Le Fisc impose la déclaration des terrains (même exonérés) détenus avant le 1er mars de chaque année. Il impose également la déclaration en cas de changement de propriétaire dans un délai de 45 jours. Pour ce qui est du taux et des modalités de calcul, le Fisc prévoit 4 à 20 DH le mètre carré pour les zones immeubles et une fourchette comprise entre 2 et 12 DH le mètre carré pour la zone villa, zone logement individuel et autres.