Le contrôle de la gestion du Centre cinématographique par la Cour des comptes a porté sur la période 2001-2005. Les principales observations de la Cour ont porté sur le fonds daide à la promotion cinématographique par des aides à la production, à lorganisation de festivals et par laide à lexploitation cinématographique. Les ressources du fonds destinées à financer la production cinématographique sont passées entre, 2001 et 2005, de 48 millions de DH à plus de 104 millions de DH, soit une augmentation de plus de 137%. Pourtant, loctroi de laide par la Commission du fonds se fait en labsence de critères clairs de sélection, tels que loriginalité du scénario, lapport au cinéma national, laptitude financière de la société de production, la situation des dettes de la société envers le CCM (dont notamment le règlement des prestations et des travaux de laboratoire pour des films antérieurs, etc.). En outre, aucun cahier des charges fixant les conditions de son attribution nest établi. Par ailleurs, lestimation des coûts prévisionnels des films éligibles à laide nobéit pas à une procédure clairement définie. De même quen labsence dune nomenclature des dépenses pouvant être prises en charge par le fonds daide à la production, les sociétés de production présentent généralement des justificatifs qui nont pas de rapport avec la production objet de laide. Le rapport a également soulevé des carences dans la gestion des dossiers des festivals. A ce niveau, il a été relevé labsence de dossiers comportant lensemble des données spécifiques à chaque festival (règlement du festival, programme demploi, liste des invités, situation financière du festival, bilan de chaque festival, liste des films ayant participé à la compétition, films primés, etc.). Sur le système de gouvernance du Centre, la Cour a constaté que le Conseil dAdministration ne se réunit pas de façon régulière tel que le prescrit larticle 4 du Dahir portant loi n° 1-77-230 du 19 septembre 1977 relatif à la réorganisation du CCM. Ce qui sest traduit par Labsence dun plan dorientation stratégique du Centre. Concernant lexécution des dépenses, le contrôle a révélé le règlement à tort, par le Centre des frais de téléphone et de consommation deau et délectricité de la cafétéria 7ème Art exploitée par un tiers depuis 1999. A titre illustratif, le montant total des frais de téléphone réglé entre 2003 et 2005 est de 26.081,36 DH. Le Centre a procédé à la résiliation de labonnement de ladite ligne suite à lintervention de la Cour des comptes. Lexamen des dossiers des marchés a dévoilé que le recours aux dépenses par voie de marché est limité. Après examen des observations dudit rapport, le directeur du Centre cinématographique marocain a souligné que la création cinématographique relève principalement du domaine artistique, il est donc difficile de la soumettre à des critères dévaluation précis. Néanmoins, le Centre, en concertation avec le ministère de tutelle, les chambres professionnelles concernées et les membres de la Commission du Fonds dAide, étudiera la possibilité denrichir les critères déjà mis en place. A propos de la délégation du Centre à Casablanca, le directeur du CCM a précisé que lancien siège de la délégation du CCM à Casablanca situé dans un quartier éloigné, était exigu et noffrait pas de possibilité de stationnement pour les visiteurs. Le choix du local actuel est justifié par le souci de disposer dun espace à même de permettre laccueil des professionnels marocains et étrangers dans un cadre agréable avec une vue présentable à lensemble de nos visiteurs. Concernant lexécution des dépense, le montant élevé de la facture globale du téléphone du directeur est justifié par son recours au service Roaming, vu ses déplacements très fréquents à létranger (le directeur du CCM est vice-président délégué du Festival international du film de Marrakech depuis 2004 et président dEuromed cinéma dont le siège est à Paris). Ce dernier a tenu à rappeler que les frais de la ligne téléphonique fixe et de lInternet à son domicile sont depuis 2007 à sa charge !