L'atonie persiste au niveau de la Bourse de Casablanca. L'Indice Général continue à s'effriter au fur à mesure que l'on s'approche de cette fin d'année boursière. A la séance du mardi dernier, il s'est établi à 674,21 points, soit une performance annuell La Bourse de Casablanca n'a pas changé de physionomie cette semaine encore. L'Indice Général est resté fidèle à son image, autrement dit à sa trajectoire baissière. Les possibilités de reprise sont désormais bel et bien enterrées, le réconfort venant simplement de la prochaine introduction en Bourse de Maroc Telecom; laquelle permettra certainement à beaucoup d'investisseurs de se lancer encore dans le jeu de la spéculation. Ont-ils d'autres choix d'ailleurs quand les cours des actions régressent à vue d'il devant les actions relativement passives des autorités? Pratiquement, toutes les valeurs, même celles qui servent généralement de référence sur la place, ont vu leur cours s'éroder. Hormis deux ou trois valeurs, comme Nexans Maroc dont le cours du titre est en progression d'environ 30%. Il n'est pas besoin alors d'être un clerc pour imaginer le désarroi des petits porteurs qui auront misé sur certains titres dont les comportements au niveau de la Bourse méritent largement d'être tus. Un désarroi justifié à bien des égards, non seulement par la chute continue des cours et les pertes successives accumulées, mais aussi par le fait que ces investisseurs, mal protégés sans doute ou mal informés, subissent de véritables revers tant ils sont parfois lésés par le caractère douteux de certaines opérations. Mais encore est-il toujours bon de faire la différence entre l'épargnant, celui qui place son argent avec des perspectives de rentabilité définies autour d'une période déterminée, et le spéculateur qui vend et achète des actions selon l'humeur du marché. A quelque chose malheur est bon. Pour dire qu'en définitive, la physionomie actuelle, fut-elle surprenante, voire inquiétante, n'est pas, selon l'avis de maints analystes, « une fatalité »; ce serait plutôt une correction prolongée. De plus, les investisseurs, et particulièrement les institutionnels qui ont tout l'air d'avoir tourné le dos au marché, ne pouvaient trouver meilleur moment ou meilleure opportunité d'investir dans certaines valeurs à fortes potentialités de croissance et au cours relativement bas. Etant entendu que cette thèse reste valable pour ceux qui, à l'instar des sociétés de gestion, se sont fixés des objectifs sur le moyen ou le long terme. Il est néanmoins difficile, force est de le reconnaître après 24 mois de baisse, de recouvrer une confiance qui s'est égarée dans le brouillard qui caractérise le marché financier. Ce manque de visibilité, encore pointé du doigt, conjugué au projet de Loi de Finances 2001 qui soumet les plus-values réalisées par les institutions financières au droit commun contre une taxation libératoire de 15% auparavant, entretient la suspicion et l'appréhension vis-à-vis de la place. Et, poursuivant sa tendance, l'Indice Général s'est stabilisé mardi dernier à 674,21 points, soit une performance annuelle de 13,40%.