* Un terrain dune étendue appréciable, soit 600.000 m2, a été réservé au niveau de la ZFT pour satisfaire les besoins dimplantation et dextension exprimés suite au mégaprojet de Renault-Nissan. * LEtat est appelé à subventionner les producteurs nationaux, tout en facilitant le financement des investissements. La progression des investissements des équipementiers na jamais été aussi forte quaujourdhui. Cette évolution sans précédent est due en grande partie au lancement du mégaprojet de lalliance Renault-Nissan coïncidant avec le climat dinvestissement favorable. Limpact de ce projet est clair. «Au niveau de la Tanger free zone (TFZ), nous avons anticipé sur les besoins de ce projet Renault-Nissan à Tanger et larrivée de nouveaux équipementiers en réservant 60 ha à ce projet», affirme Jamal Mikou, Président de la TFZ. Pour leur part, les opérateurs internationaux déjà présents sur le territoire national ont choisi daiguiser leur fer de lance en entamant des opérations dextension colossales. Les professionnels du secteur de lautomobile, en général, et ceux implantés dans la zone franche, en particulier, se préparent pour la nouvelle phase en opérant un pas de géant au niveau du plan Emergence. Il est vrai qu «il nexiste pas encore de précisions sur le nombre de ces équipementiers puisque les appels doffres pour le projet viennent dêtre lancés», note Jamal Mikou. Mais il ajoute par ailleurs qu «indépendamment du projet, des arrivées et des extensions déquipementiers à destination des marchés européens sont en cours grâce au cheminement rapide et à la logistique quoffre le nouveau port de Tanger». Les équipementiers passent à la vitesse maximale Lindustrie des équipements de voitures existe depuis toujours et satisfait principalement la demande de la SOMACA. Cependant, la constitution dun tissu industriel na démarré effectivement quavec le lancement de la production de la voiture économique Fiat au Maroc. Dans le même sens, la mise en place de la zone franche de Tanger et du port Tanger Med sest traduite par un débarquement accéléré des investisseurs de poids lourds tel que lAmericain Delphi et la marque nipponne Yazaki, en plus des groupes européens. En effet, TFZ qui compte actuellement des dizaines déquipementiers automobiles, est devenue un nouveau pôle dinvestissement régional, chose qui a favorisé, entre autres, limplantation de Renault au Maroc. Larrivée de ce dernier a constitué, par ricochet, une bouffée doxygène pour cette industrie. Au fait, les industriels ont lancé dimportantes opérations dextension. À titre indicatif, le leader américain dévoile un projet dextension de premier ordre qui permettra la création de 2.500 emplois nouveau. Ainsi, ce groupe assurera lemploi à plus de 7.000 personnes. Il sagit-là dune nouvelle unité de production opérationnelle avant 2009. Lopérateur japonais Yazaki nest pas exclu de cette dynamique. En accaparant une surface de 7 hectares depuis des années, le producteur japonais comptait accroître le nombre demplois de plus de 1.500 personnes. Dans la foulée, les dirigeants du groupe français Valeo ont annoncé récemment le doublement de leur capacité de production. Les demandes de la SOMACA et de la prochaine usine de Renault ne sont pas les seuls débouchés des équipementiers. Ces derniers ont pu gagner, au fil du temps, la confiance des constructeurs automobiles européens. Pour preuve, les acquisitions de Renault, PSA, Volkswagen et Seat représentent plus de 2 Mds de dirhams. Si Renault a fait le choix de profiter de la compétitivité des facteurs de production au Maroc en sy installant, PSA (Peugeot Citroën) a préféré accroître successivement ses achats au Maroc. Mieux encore, sa filiale Faurecia envisage un investissement de plus de 110 millions de DH à Kénitra. Le marché interne, réparti entre distributeurs grossistes, détaillants et garagistes, est en croissance continue et les professionnels lévaluent à plus de 3 milliards de DH. Cette effervescence enregistrée par le marché des équipements de voitures a généré une évolution effective du chiffre daffaires de la zone franche dont les principaux investisseurs sont des équipementiers. Pour lheure, le chiffre daffaires de la TZF dépasse les 5 milliards de DH dans la mesure où la valeur ajoutée représente presque 20% du CA. En analysant lévolution des achats déquipements par le marché européen, on constate que la valeur de ces derniers dépassera dici sept ans les 500 Mds de DH, et vu lemplacement stratégique du Maroc et les initiatives quil a entreprises, il est susceptible den accaparer au moins 20%. Il reste du pain sur la planche Nombreux sont les équipementiers locaux qui craignent limplantation massive des grands producteurs internationaux. Outre la forte compétitivité des investisseurs étrangers, soit en terme de moyens de production, soit en matière de savoir-faire, ils bénéficient de plusieurs avantages suite à leur implantation dans les zones franches : exonérations fiscales, prix avantageux des terrains Ainsi, la croissance du marché des équipements de voitures ne permettra pas un développement convenable des opérateurs nationaux. Pour ne pas tuer la poule aux ufs dor, lEtat est appelé à subventionner les producteurs nationaux, tout en facilitant le financement des investissements relatifs au secteur. En outre, la maîtrise des coûts, suite à la hausse des prix de lénergie, et lamélioration de la qualité doivent occuper une place primordiale dans la stratégie de développement de ces opérateurs. En appliquant le principe de zéro défaut, les donneurs dordre exigent un taux de fiabilité des pièces de 99,98%. Au-delà de tous ces obstacles, lensemble des opérateurs présents sur le territoire national doivent faire face à une rude concurrence représentée par les producteurs extérieurs (Tunisie, Europe de lEst, dragons asiatiques ), de sorte que le taux dintégration locale de Renault Maroc soit à peine de 30%. Finalement, ce secteur pourra constituer une locomotive de développement pour le Royaume, surtout avec lélimination des différents obstacles dont la formation des ressources humaines fait partie. Cette expérience pourrait être généralisée à dautres secteurs afin de favoriser lindustrialisation.