Finances News Hebdo : Un groupe dexperts marocains sur le Projet dUnion pour la Méditerranée sest constitué au sein de lIMRI. Peut-on savoir dans quel cadre et comment il fera entendre sa voix ? Jawad Kerdoudi : Le Président Sarkozy, lorsquil a lancé le Projet dUnion pour la Méditerranée, a souhaité que la société civile soit impliquée dans lélaboration de ce Projet. LIMRI, qui est un Institut spécialisé dans les relations internationales, a réuni un groupe dexperts marocains constitué de professeurs universitaires, de chefs dentreprises privées, de membres de professions libérales. Ce Groupe se réunit régulièrement au siège de lIMRI pour débattre des différents volets du Projet : institutions, fonctionnement, financement, projets de développement, éducation, formation, culture, environnement. Le groupe a reçu également les encouragements des autorités marocaines, et notamment du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Il établira courant juin 2008 un rapport qui sera présenté aux autorités marocaines concernées et à lopinion publique. Le travail de ce groupe est réalisé, en outre, en partenariat avec la Fondation allemande Konrad Adenauer. F. N. H. : En cas de statu quo par rapport aux règles du jeu, quelle place occupera le Maghreb dans une trentaine dannées ? J. K. : Il est difficile de faire des prévisions sur une échéance longue de trente années. Ce quil faut espérer cest, tout dabord, que le Maghreb accomplisse son unité. Comme vous le savez, les unions régionales se développent partout dans le monde. Le non-Maghreb est un gâchis insupportable pour les peuples, qui perdent au moins un point de PIB chaque année. Une fois unifié, le Maghreb pourra construire un partenariat très fructueux avec lUnion européenne. Cette dernière est la première puissance commerciale du monde, et peut apporter au Maghreb son savoir-faire, ses investissements, ses touristes, et laider à améliorer son éducation et sa formation professionnelle. Cest un partenariat gagnant- gagnant, car lUnion européenne a également besoin du Sud de la Méditerranée pour consolider sa position dans le monde. F. N. H. : Quels types de modes régulatoires faut-il mettre en place pour mieux positionner la Méditerranée et faire face à la récession menaçante ? J. K. : Les pays de la Méditerranée subissent, comme toutes les régions du Monde, les effets de la mondialisation. Cependant, la récession touche pour le moment surtout les Etats-Unis, avec qui les pays de la Méditerranée nont pas de relations économiques très importantes. Nos principaux débouchés se trouvent en Europe où la situation pour le momen nest pas trop inquiétante.