* Le cimentier du sud na pas profité de lembellie du marché du ciment en 2007 en raison de la saturation de ses capacités de production. * Lévolution défavorable du coût de revient a grevé les marges de rentabilité du groupe. Année plutôt contrastée pour le cimentier du sud. Contrairement à ses deux concurrents (Lafarge et Holcim), la filiale marocaine du groupe Italcementi na pas, semble-t-il, pris part à lembellie du marché du ciment. Alors que les ventes nationales ont progressé de 12,1%, Ciments du Maroc, elle, cantonne le taux de progression de ses ventes à seulement 11,1%, soit près de 3,5 millions de tonnes. Son chiffre daffaires sest établi à fin 2007 à 2,3 milliards de dirhams, en appréciation de 13,7% par rapport à 2006, soit le taux de progression le plus faible du secteur. Les problèmes techniques et sociaux rencontrés dans lusine de Marrakech ainsi que la saturation des capacités de production dans les autres unités nont pas permis au cimentier du Sud de répondre aux besoins de sa clientèle, «sommée» daller voir ailleurs. Le surenchérissement des coûts des combustibles, marqué par le quasi doublement du prix du coke de pétrole, ainsi que les achats de clinker auprès des concurrents du fait de la sous capacité des installations, nont pas arrangé les affaires du cimentier dont les marges de rentabilité ont accusé un net repli dune année à lautre. Son excédent brut dexploitation n a crû que de 4,3% à un peu plus de 1 milliard de dirhams, réduisant au passage sa marge brute de 4 points à 44,3%. Idem pour le résultat dexploitation qui sest apprécié dans les mêmes proportions (4,3%) à 899,7 MDH, laissant apparaître une marge opérationnelle de 38%, en baisse de 3,4 points dune année à lautre. Au final, et après constatation dune dotation aux provisions pour investissements de 196 MDH, et dune reprise de provisions pour investissements de 127 MDH, le résultat net sélève à 613 MDH, soit une progression de 16,6% par rapport à 2006. Ce résultat intègre également, faut-il le rappeler, une provision pour litige fiscal constatée par prudence. Le management du groupe a préféré ne pas communiquer son montant ni son objet. Les négociations avec ladministration fiscale étant toujours en cours, dit-on. ENCADRE Une nouvelle usine à la rescousse ! Prévue initialement pour 2005, lextension des capacités de production du cimentier a pris une autre tournure. Au lieu denvisager une simple extension des capacités actuelles, se trouvant à saturation, Ciments du Maroc compte aujourdhui construire une nouvelle usine flambant neuve à Aït Baha (Agadir). Dune capacité annuelle de 1,6 million de tonnes de clinker et de 2,2 millions de tonnes de ciment, la nouvelle unité coûtera au groupe la bagatelle de 3,1 milliards de dirhams. 2 Mds seront financés par emprunt bancaire à moyen terme (5 ans), alors que le reste (1,3 Md de DH) sera puisé dans les fonds propres du groupe. «Les travaux de génie civil sur la plate-forme devant accueillir la nouvelle usine ont dores et déjà commencé. La mise en service du premier broyeur est prévue pour mars 2009, tandis que le four et le second broyeur seront, eux, opérationnels dès septembre 2009», déclare le management du groupe.