* 21 jours fériés depuis la rentrée scolaire à ce jour, un vrai problème pour boucler le programme scolaire du semestre avant les examens. * Les congés posent problème, mais sont justifiables pour les enseignants travaillant en dehors de leur ville dorigine. * En tout et pour tout, le calendrier 2007-2008 prévoit 45 jours fériés, sans compter les grèves. Autant lannée dernière les jours fériés, fêtes religieuses et nationales survenaient un week-end, cette année cest leuphorie générale. Mais celle qui en profite le plus, cest bien la famille de lenseignement. En effet entre les vacances pour destresser les élèves (Outla Baynya), les fêtes religieuses (trois en moins de trois mois) et les fêtes nationales (trois également), autant dire que depuis le démarrage de lannée scolaire le 16 septembre 2007 à ce jour, le corps enseignant ne sest que trop reposé. Quelques 21 jours ont été chômés, un privilège que ne partage pas lenseignement privé. Récapitulons : 4 jours pour la fin du Ramadan, une journée pour la célébration de la Marche Verte, 1ères vacances et fête de lIndépendance du 12 au 18 novembre inclus, la fête du sacrifice 4 jours, deux jours fériés pour célébrer le jour de lAn et trois jours entre le 1er Moharram et la présentation du Manifeste de lIndépendance. Et bien évidemment, on additionne les quelques jours de grève du corps enseignant. Le comble, pour le premier cycle, les examens du premier semestre ont eu lieu cette semaine. Pendant deux jours, les élèves devront «réciter» ce quils ont appris. Difficile de croire quils aient appris grand chose avec toutes ces pauses. «Nous avons peiné ce semestre, avec tous les jours fériés, les ponts, les grèves, à boucler le programme comme prévu. Automatiquement ça se solde par le survol des leçons et les plus chanceux des élèves sont ceux qui ont eu recours à des cours de soutien, car dans ces conditions, il est difficile de faire assimiler les cours aux élèves», explique un enseignant du premier cycle. Les enseignants, bien quils profitent bien des vacances, en payent un tribut très cher. En effet, les plus consciencieux dentre eux savent pertinemment, surtout pour le premier et le deuxième cycle, que lexamen du semestre émane de lAcadémie régionale qui a pour tableau de bord les programmes arrêtés par le ministère de tutelle. Du coup, ils doivent terminer leur programme avant que les élèves ne se présentent à lexamen. Sinon, ces derniers seront interrogés sur des leçons quils nont jamais eues. «Nous sommes en contact permanent avec les inspecteurs qui suivent létat davancement des programmes. Mais toujours est-il quil faut donner lessentiel à lélève, puisquau deuxième semestre nous passerons à autre chose», souligne un enseignant du deuxième cycle. «Les jours fériés perturbent les cours, surtout les maths où il faut enchaîner les séances pour ancrer les formules et les pratiquer avec les élèves. Au bout dune semaine de vacances, il faut tout un récapitulatif pour que les élèves se remettent dans le bain, ce qui nous fait perdre énormément de temps», explique-t-il. Mais pour lui, ces vacances se justifient essentiellement par le fait quune grande partie des instituteurs et enseignants ne travaillent pas dans leur ville dorigine. Cest le cas dAsmaâ qui enseigne dans un patelin à Ouarzazate : «Il faut compter au minimum une journée et demie de route au meilleur des cas. Cela dit, je ne me déplace que pour les fêtes religieuses et les vacances dépassant 7 jours, car autrement cela me revient très cher et me fatigue». Elle estime que la perte de temps se fait en amont. «Nous navons vraiment démarré les cours quaprès le mois de Ramadan. Et même sans le mois sacré, la rentrée scolaire ne signifie pas démarrage des cours. On perd une semaine à dix jours entre le changement des classes, des horaires, les élèves qui nont pas de manuels Bref, ce ne sont pas que les jours fériés qui posent problème», conclut-t-elle. Bien évidemment, les jours fériés sont consignés dans une circulaire quémet le ministère de tutelle. Le calendrier des vacances pour 2007-2008 prévoit entre 44 et 45 jours fériés pour lenseignement public, sans compter les grandes vacances dété. Rien que ça !