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Rapprochements capitalistiques : Le regard passif du Conseil de la concurrence
Publié dans Finances news le 17 - 01 - 2008

* Les opérations de concentration qui n’ont pas abouti valeur aujourd’hui résultent d’un désistement de l’un des partenaires ou de la force du marché.
* Un Conseil de la concurrence existe bel et bien, mais depuis son démarrage il n’a pas encore traité de dossiers.
* L’avenir est aux concentrations, d’où l’intérêt grandissant d’un tel Conseil.
L’année 2007 a été riche en opérations stratégiques. Un vaste mouvement de fusions, concentrations et acquisitions a été constaté ; de même, des concertations concernant les électrons libres sont en cours.
Ce mouvement de concentrations est une suite logique et naturelle de la mondialisation, des accords de libre-échange signés de part et d’autre par le Maroc, en l'occurrence ceux conclus avec les États Unis. Lesdits accords de libre-échange se caractériseraient par une entrée massive de nouveaux opérateurs étrangers appuyés à de grands groupes qui font de l’ombre à nos nationaux. En guise de préparation à cette mondialisation tentaculaire, de nouvelles configurations ont vu le jour avec pour principal dessein l’exploitation des effets de synergie afin de faire face à cette redoutable concurrence. Défendre les intérêts nationaux, l’Etat l’encourage sans pour autant verser dans le protectionnisme ou le monopole, du «moins pas encore».
Les principales opérations au cours de 2007
Les acquisitions ayant marqué la scène économique nationale ne sont pas des moindres. On peut citer en premier lieu Taslif qui a acquis 100% de sa consœur Salaf par le biais d’une augmentation de capital de 200 MDH. La Caisse de dépôt et de gestion a cédé en juillet 2007 35% du capital de la société de crédit à la consommation Sofac à Poste Maroc.
Dans le cadre de sa stratégie de déploiement à l’international et plus particulièrement dans la région de l’Afrique de l’Ouest, Attijariwafa bank a acquis la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale CBAO. Une opération stratégique et qui n’est pas des moindres a eu lieu récemment dans le milieu bancaire avec l’acquisition par la BCP auprès du groupe Société générale de 43,54% du capital de la Marocaine-Vie, filiale du groupe SGMB. A noter que cette prise de participation dans l’une des compagnies d’assurance présentes sur le marché a eu lieu après de multiples demandes d’agrément d’assurance formulées par le groupe Banques Populaires.
Le secteur de la finance n’a pas eu l’exclusivité des concentrations, sachant que l’immobilier s’est aussi caractérisé par une opération d’envergure. Ce qui n’est pas étonnant dans la mesure où il y a presque quatre années l’immobilier, secteur lucratif, se voulait une locomotive de développement pour l’économie marocaine. Pour 1,3 Md de DH, le groupe Addoha a signé en décembre 2007 le contrat d’acquisition de 50% du groupe Fadesa Maroc. Cette opération devrait permettre au leader du secteur immobilier au Maroc de conforter sa position sur le marché en tirant profit des potentialités que représente l’activité de Fadesa Maroc dans le Royaume, mais aussi d’assurer son expansion à l’international en capitalisant sur le savoir-faire et le réseau de distribution de Fadesa International.
A travers la lecture des différents business plan élaborés à l'occasion de ces opérations stratégiques, la phrase récurrente est l'exploitation des effets de synergie afin de se tailler des parts de marché respectables.
Toutefois, la question qui se pose est : est-ce que cette tendance ne reflète pas le désir des sociétés de prendre les devants de la loi sur la concurrence ? Existe-t-il un réel contrôle des parts de marché que détiennent les sociétés nées de ce mouvement par le Conseil de la concurrence ?
Le Conseil de la concurrence veille-t-il au grain ?
Selon un responsable, la loi sur la concurrence n'interdit pas les opérations de concentration qui peuvent être un moyen de restructuration des secteurs économiques et d'accroissement de leur compétitivité. Les concentrations par croissance interne ne sont pas concernées par le système de contrôle. Par contre, la loi vise à éviter les effets préjudiciables que certains regroupements peuvent avoir sur la concurrence.
Pour ce qui est du contrôle des parts de marché, la Constitution stipule dans son article 4 que la loi ne peut avoir d'effet rétroactif. Cependant, au cas où des abus de position dominante seraient constatés sur le marché, ils pourront être traités et le cas échéant sanctionnés par le Conseil de la concurrence. Les fusions et acquisitions sont généralement examinées avant d'être autorisées ou refusées. La manière diffère d'un pays à l'autre, mais chaque pays prévoit généralement des seuils en deçà desquels tout projet de fusion n'est accepté qu'après étude de ce projet par les autorités de la concurrence.
Au Maroc, malheureusement, et en dépit de l’existence de ce Conseil, nous avons la surprise de constater que depuis sa création, ce dernier n’a encore jamais traité de dossiers. «Le Conseil de la concurrence existe bel et bien, mais ne fonctionne pas. Depuis sa création en 2002, il n’a jamais eu à traiter de dossier. Ajoutons à cela que le Président du Conseil a été nommé à la tête de l’ANRT qu’il a quittée depuis. Le poste de président est resté vacant à ce jour et donc le Conseil n’a jamais démarré réellement», explique un membre du Conseil de la concurrence souhaitant garder l’anonymat. Deux types de craintes surgissent lors de l’évaluation d’un projet de fusion. La première est qu’elle conduise à une entreprise qui va dominer le marché (forte concentration) et la seconde est que le nombre d’entreprises après la fusion devient réduit au point de faciliter les complots sur les prix. Sous d’autres cieux tels que le Canada, Paul Martin, l’ancien Premier ministre, avait refusé, après une longue étude du Bureau de la concurrence, deux projets dans une décision historique. Il avait suivi la recommandation de ce bureau, et ce malgré tout le lobbying initié à l’époque. Au Maroc, on n’en est pas encore arrivé à ce stade-là. Certes, les projets de concentrations sont précédés d’études d’évaluation, mais jusqu’à présent les opérations qui n’ont pas abouti résultent d’un désistement de l’un des partenaires ou de la force du marché. A titre d’exemple, après l’annonce de la reprise du groupe Saham, appartenant à Moulay Hafid El Alami, de 67% du capital de la CNIA, le groupe Banques Populaires (GBP) a réagi vivement, n’ayant visiblement pas apprécié que la CNIA lui échappe alors qu’elle avait des visées sur elle.
Une chose est cependant sûre : la tendance est aujourd’hui aux rapprochements capitalistiques qui permettront aussi bien aux banques qu’aux assurances de disposer d’un potentiel de croissance important qui, il faut oser le dire, reste brimé par la limitation du champ d’intervention et la lenteur de prises de décisions stratégiques à cause du handicap de taille. Mais encore faut-il s’assurer que ces opérations ne portent pas préjudice à notre économie. Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore eu affaire à ce Conseil dans la mesure où les concentrations qui ont été réalisées n’ont pas perturbé, encore heureux, le jeu de la concurrence. Mais personne ne sait de quoi demain sera fait.
«Effectivement, la tendance à la massification est une évolution naturelle dans un marché libéral. Cela dit, il ne faut pas ouvrir la voie aux excès par l’application des textes de loi. Au Maroc, l’Etat a tenu à ce que les secteurs aient de grandes structures, notamment dans le secteur bancaire pour contrecarrer l’arrivée de capitaux étrangers qui visaient l’absorption de certaines banques marocaines. Cette action permet de défendre les intérêts nationaux», ajoute le même responsable du Conseil de la concurrence.
L’existence de grands pôles assure effectivement que des structures ne soient pas absorbées par d’autres. Mais défendre le national ne doit pas non plus se faire aux dépens de la concurrence et de l’innovation d’un secteur. Ainsi, la massification doit se faire sans intégration totale du secteur ou monopole.
Pour cela, le Maroc doit disposer d’une politique industrielle proprement dite qui fixe les limites des différents intérêts nationaux et qui laisse aux secteurs un espace libre d’expression de la compétition et de l’innovation.


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