Il y a comme un parfum de scandale dans lair. Ce que nous avons appris de laffaire de lannulation de lintroduction en Bourse de GSI Maroc remet incontestablement au goût du jour toutes ces opérations douteuses et frauduleuses soupçonnées qui ternissent limage de la place casablancaise et auxquelles aucune suite na jamais été donnée. «Laffaire» GSI Maroc, parce que cest bel et bien une affaire (et rocambolesque en plus !), semble être un cocktail de compromis douteux, de grenouillages et de laxisme, voire de complicités malsaines. Dont la première victime est sans aucun doute celui qui, en quête de notoriété, a tenté de mettre son entreprise sous léclairage public à travers sa cotation en Bourse : Khalid El Ibrahimi. Voici un nom quil sera difficile denterrer dans la trappe de lhistoire de la Bourse de Casablanca. Simplement parce quil a voulu la notoriété. A tout prix ? Peut-être. Aujourdhui, en tout cas, le voilà accusé par son commissaire aux comptes de falsifications des comptes et de faux et usage de faux. En plus dune saisie conservatoire sur le fonds de commerce et les comptes bancaires de GSI Maroc. Au finish, il est actuellement dans de beaux draps. Et cest peu de dire que la marche vers la «transparence» la «tué». Mais dans cette affaire, tout le monde semble être allé trop vite. La presse singulièrement; laquelle, dès quelle a eu vent de laffaire, sest précipitée pour fusiller un El Ibrahimi déjà titubant. Sans autre forme de procès. Cette même presse sen prendra au commissaire aux comptes, particulièrement Abdelhak Kharbouch, mettant en doute quelque part sa probité. Non sans fustiger, parallèlement, lattitude du CDVM. Un gendarme du marché qui, après avoir apposé son visa, sest rétracté sous prétexte quétaient apparus de «nouveaux éléments dont il fallait tenir compte». Sans donner plus de détails. Ces détails, Finances News Hebdo en a possession. Il y a effectivement eu des éléments nouveaux. Rapportés par Kharbouch, lhomme qui semble être aujourdhui à lorigine de lannulation de lopération. Lhomme qui accuse Ibrahimi de falsifications de ses rapports. Pourtant, bien que ce soit lui dont on parle le plus, il nest pas le seul concerné dans cette affaire. Il y a aussi Abdelfatah Hifdi, dAfec Conseil, celui qui a procédé à laudit des états de synthèse de GSI Maroc pour les exercices 2004 et 2005. Son opinion figurant sur la NI aurait été, elle aussi, amputée au total dune vingtaine de réserves. Il se terre néanmoins dans un mutisme troublant, affirmant, au passage, «ne pas être au courant des faits». Soit. En définitive, il semblerait donc que les comptes présentés par GSI Maroc au public soient tronqués. Pour mieux paraître certainement, même si lon savait déjà quavec des dettes représentant 54% du chiffre daffaires et 53% du total bilan, sa santé financière nétait pas reluisante. Au regard de tout ce fouillis que nous vous détaillons en pages 6, 7 et 8, il y a eu à certains niveaux de la négligence, voire un manque de diligence. Et il va falloir déterminer les responsabilités. Et que chacun en assume sa part. Il y va de la crédibilité du marché financier.