* Suppression de lexonération des droits denregistrement pour lachat des terrains de construction. * Les droits denregistrement de lassujettissement du logement social passent de 1,25% à 3%. * Relèvement du taux de TVA pour les opérations de travaux immobiliers de 14% à 20%. Le succès qua connu le développement social est dû en grande partie à ses exonérations. Quelques dizaines de promoteurs ont bénéficié de ces dérogations à côté dautres avantages comme lacquisition de terrains à prix réduit de lEtat. La Loi de Finances 2008 a apporté certaines dispositions fiscales qui risquent de désengager les promoteurs du secteur. LEtat a même proposé un nouveau produit de logement à 140.000 Dh qui na pas trouvé décho favorable chez les promoteurs qui le jugent irréaliste et irréalisable. Mais les autorités de tutelle persistent et signent et estiment, par la voix des ministres des Finances, du Logement et de lUrbanisme que «si les promoteurs ne le font pas, lEtat, via ses propres moyens notamment le groupe Al Omrane, le fera». La Loi de Finances a en effet abrogé le paragraphe 21 de larticle 6 et le paragraphe 1 de larticle 31 du code général des impôts relatif à lexonération totale des promoteurs immobiliers pour leur activité afférente à la réalisation de logements sociaux et la fiscalisation par conséquent du secteur de lhabitat social. «Avec cette fiscalisation, les pouvoirs publics courent le risque de voir les promoteurs se désengager du logement social», a expliqué Mohamed Sbaï, expert-comptable. Sbaï a animé un séminaire organisé par lAssociation des promoteurs immobiliers (APRIM) à Marrakech. Un séminaire qui entre dans le cadre du cycle de formation continue que lAssociation assure à ses membres. Dautres mesures fiscale stipulées par la Loi de Finances et qui risquent de compromettre lessor du logement social ont trait aux droits denregistrement de lassujettissement du logement social qui passent de 1,25% à 3%. En matière de TVA, le relèvement du taux pour les opérations de travaux immobiliers de 14% à 20%. Il est à rappeler que la Loi de Finances 2008 exclut les promoteurs immobiliers du bénéfice du taux réduit pour les 5 premiers exercices consécutifs suivant la date du début de leur exploitation, à raison des activités exercées dans une préfecture et province fixées par décret. Sbaï a souligné que «les entreprises autres que les établissements stables des sociétés nayant pas leur siège au Maroc, les établissements de crédit, Bank Al-Maghreb, la Caisse de Dépôt et de Gestion, les sociétés dassurance et de réassurance et les agences immobilières à raison des activités exercées dans lune des préfectures et provinces qui sont fixées par décret compte tenu du développement économique et social, bénéficiaient de la réduction de 50% de lIS». Les autres dispositions de la Loi de Finances 2008 concernent notamment la réduction du nombre dunités de 2.500 à 1.500 pour les promoteurs immobiliers qui réalisent des logements sociaux avec exonération de 50% de lIS de vigueur (15%) au titre de lexercice ouvert à compter du 1er janvier 2008, et lapplication du taux normal de 30% au-delà de cet exercice. Les professionnels ont accueilli cette disposition avec satisfaction car elle va permettre à dautres promoteurs dentrer dans le cercle du logement social qui reste dominé par certains grands groupes. Linitiative permettra également dencourager la concurrence et la qualité des produits et une meilleure couverture du territoire national. Parmi les nouveautés de la Loi de Finances qui risquent de perturber loffre produit, figure labrogation des provisions pour investissement, notamment la provision pour logement qui permettait aux entreprises de constituer dans la limite de 3% du bénéfice fiscal une provision en vue dalimenter un fonds destiné à la construction par lemployeur de logements affectés aux salariés de lentreprise à titre dhabitation principale, ou loctroi aux dits salariés de prêts en vue de la construction ou de lacquisition de logements. Cette mesure exclut une partie non négligeable de salariés dentreprises qui postulent à lacquisition dun logement social», a souligné Sbaï. La suppression de lexonération des droits denregistrement pour les acquisitions par les promoteurs immobiliers de terrains destinés à la réalisation dopération de construction de logements sociaux, a suscité également la grogne des professionnels du secteur. Sbaï a, par ailleurs, exposé les autres points figurant dans le projet de la Loi de Finances et qui peuvent impacter sur les autres secteurs dactivité, notamment labrogation des provisions pour investissement, la taxation de lIR des profits sur cession de valeurs mobilières à 20% au lieu de 10%, la suppression du régime suspensif de la TVA (art 94) et enfin les opérations de crédit-bail qui seront taxées au taux normal de 20% à partir du 1er janvier 2008.