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«Le coût est un outil de mesure d’efficacité»
Publié dans Finances news le 24 - 05 - 2007

* Si l’auto-emploi figure parmi les moyens de résorption du chômage, les données restent insuffisantes pour en mesurer le vrai impact.
* En matière de création d’entreprises, il faut s’intéresser à l’expérience du secteur informel et lui donner les moyens de se formaliser.
* Entretien avec Mostefa Boudiaf, responsable de programmes au département emploi et développement des compétences, Centre International de Formation de l’OIT de Turin.
Finances News Hebdo : Quelle différence existe-t-il entre une politique d’emploi et une politique active du marché du travail ?
Mostefa Boudiaf : Les politiques actives du marché du travail ont pour fonction essentielle de corriger les distorsions des politiques d’emploi ou d’économie quand elles n’arrivent pas à absorber les flux de demandeurs d’emploi. Ces politiques actives aident dans ce sens les gens que l’économie n’a pu absorber en leur apportant justement ce qui leur a manqué pour intégrer le marché de l’emploi, qu’il s’agisse de compétence ou de financement.
Parmi ces politiques actives du marché du travail figure l’aide à la création d’entreprises ou, en d’autres termes, le travail indépendant ou auto-emploi.
F. N. H. : Peut-on tirer profit des expériences d’autres pays malgré les grands clivages ?
M. B. : Dans les ateliers sur le travail indépendant, beaucoup d’expériences ont été menées dans divers pays, mais dont certaines ont des données en commun, notamment une importante population jeune, une reconversion du système économique; et le point de convergence le plus significatif entre ces pays est un taux de chômage important chez les jeunes. L’échange d’expériences est dans ce sens très important.
F. N. H. : L’emploi indépendant représente-t-il dans ce sens un bon moyen de résorption du chômage ?
M. B. : D’après ces présentations, il n’y a pas eu suffisamment d’informations qui permettent de dire que le travail indépendant est un bon moyen d’intégrer les jeunes dans le monde du travail, s’il a eu un bon impact sur le taux de chômage… notamment la jeunesse des différentes expériences.
F. N. H. : Quels sont les outils de mesure de la pertinence d’une politique d’emploi ?
M. B. : L’évaluation d’une politique d’emploi ou du dispositif mis en place est nécessaire, puisque cette évaluation permettra de voir si l’on a atteint les objectifs assignés et, de l’autre côté, elle permet de savoir, dans les ressources humaines mobilisées, si le rapport qualité/prix en vaut la peine. La question qui doit être posée est : combien nous a coûté la résorption du chômage ? Car c’est de l’argent du contribuable qu’il s’agit. Il faut peser le pour et le contre d’une politique d’auto-emploi et se demander s’il n’est pas plus judicieux de verser une allocation-chômage au lieu de se lancer dans une politique qui coûtera cher aux contribuables sans pour autant atteindre les objectifs escomptés.
F. N. H. : Lors de cet atelier, l’expérience de l’ANAPEC, Moukawalati, a été présentée. Quelle en est votre évaluation ?
M. B. : Pour revenir à l’expérience de l’ANAPEC concernant le travail indépendant via Moukawalati, c’est une expérience très jeune et il est trop tôt pour faire une évaluation. Mais durant cette courte période, l’ANAPEC a pu identifier certaines difficultés relatives à ce programme, notamment le financement qui peut constituer à l’avenir un élément de blocage. Lorsqu’on met en place un pareil dispositif, c’est dans la perspective d’encourager l’entrepreneuriat des jeunes qui est en soi une bonne démarche, très saine et de toute façon nécessaire, indépendamment du problème du chômage. Car la création d’une entreprise fait partie d’une démarche économique saine. Ce serait dommage de voir l’entreprise uniquement comme une réponse à un problème social qu’est le chômage. L’entreprise doit avoir des ambitions beaucoup plus importantes que cela et c’est cette dimension qu’il faut également prendre en considération, notamment par les pourvoyeurs de fonds. Ce serait une vue très restrictive du rôle d’une entreprise ; c’est le vieux débat !
F. N. H. : D’après les différentes interventions, émerge-t-il une méthode qui peut être citée au niveau du Maghreb comme une réussite en matière de création d’entreprises ?
M. B. : Pendant l’atelier Emploi Indépendant, nous n’avons pas eu assez de chiffres pour pouvoir évaluer la pertinence de ce moyen dans certains pays. Je peux néanmoins citer l’exemple de l’Algérie qui a élaboré, depuis une dizaine d’années, un système d’aide à la création d’entreprises. Bien qu’il n’existe pas de données sur le coût de ce système, le volume d’entreprises créées reste significatif et, surtout, ils ont mis les mécanismes qui ont permis d’alléger les contraintes liées à la création d’entreprises en mettant en place un fonds de garantie, qui est un fonds de l’Etat certes, mais financé en partie par les taxes et par les contributions des créateurs d’emploi. Ce mode a permis de lever les hésitations qu’affichent les banques pour financer les jeunes. Ce fonds a été un élément déterminant, mais qui n’aurait pas abouti sans les efforts de l’agence de soutien à l’emploi des jeunes qui a beaucoup travaillé pour emmener les parties concernées à créer ce fonds de garantie.
F. N. H. : Les difficultés sont-elles les mêmes pour les pays du Maghreb que pour les autres pays africains ?
M. B. : Les autres pays africains ont eux aussi des difficultés de financement, de structures, de service public. Par contre, ils ont un grand avantage sur lequel les pays du Maghreb pourraient prendre exemple, c’est le traitement de la question du secteur informel. Ce secteur est composé de jeunes qui n’ont pas pu intégrer le marché du travail par le circuit normal, qui n’ont pas bénéficié d’aides mais qui ont pu créer leurs entreprises, petites ou moyennes, et qui méritent de ce fait qu’on s’intéresse à eux. Ils sont quelque part devenus entrepreneurs et il faut voir comment renforcer leur culture entrepreneuriale, leur donner les rudiments de gestion d’une entreprise et leur apporter une aide à même de les emmener vers le secteur formel. C’est un gain.
Ces gens se sont lancés dans la bataille pour créer leur entreprise avec les moyens du bord ; ce serait donc le moment de s’intéresser à eux.


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