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Energie : Maroc-France, un nouveau tandem ?
Publié dans Finances news le 15 - 11 - 2007

* Bien que le Maroc entame à peine son aventure «nucléaire», la France semble déjà bien située par rapport à d’autres pays pour accompagner le Royaume sur ce chantier énergétique.
* Idem pour la valorisation de l’uranium, avec la signature d’un protocole entre l’OCP et AREVA.
La coopération franco-marocaine dans le domaine de l’énergie ne date pas d’aujourd’hui. Il suffisait de prêter attention à l’allocution de l’Ambassadeur de France au Maroc à l’ouverture de la journée maroco-française sur les énergies de l'avenir, organisée par la Fédération nationale de l’énergie, pour s’en rendre compte.
Un partenariat ancien, multiforme et surtout voué à un bel avenir. Il faut signaler à juste titre que la France avait honoré les protocoles financiers signés avec le Maroc pour la réalisation d’infrastructures, notamment dans le chantier de l’électrification rurale depuis les années 90. De même que l'Agence française de développement (AFD) a accompagné l'Office national de l'électricité (ONE) depuis l'origine du Programme d’électrification rural global (PERG) dont elle est le principal bailleur de fonds. Par ailleurs, l'AFD a participé au financement du doublement de l'interconnexion électrique entre le Maroc et l'Espagne et au renforcement de celle entre le Maroc et l'Algérie. Elle appuie la politique marocaine volontariste de développement des énergies renouvelables.
L'AFD assure également le secrétariat et la gestion des projets financés par le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM). Cinq projets sont actuellement en cours d'exécution dans le domaine de l'énergie tel que le projet de mise à niveau énergétique et environnementale des industries de la zone industrielle de Sidi Bernoussi-Zenata. Le parc éolien de la cimenterie Lafarge de Tétouan a été financé par ce Fonds dans le cadre des mécanismes de développement propre.
Au-delà du volet financier, le Maroc est lié à la France par le biais du protocole de coopération du 25 juillet 2003 signé à Rabat entre le ministre de l'Energie et des Mines et le ministre délégué à l'Industrie, et contresigné par le Président de la Fédération de l'Energie, Moulay Abdallah Alaoui, en présence des Premiers ministres, avec pour objectif de développer la coopération dans le domaine de l'information économique et stratégique sur l'énergie.
La coopération entre les deux pays a été renforcée par un accord de coopération énergétique, signé le 1er février 2007 par le ministre délégué à l'Industrie et le ministre de l'Energie et des Mines, en fixant une feuille de route assortie d'un calendrier d'actions. Une première mission d'experts français sur la collecte d'informations statistiques sur les consommations d'énergie s'est déroulée en avril dernier. D'autres missions suivront.
Le meilleur à venir ?
Pour l’heure, le Maroc veut se déployer sur le domaine nucléaire, le survol du produit du baril oblige. Et dans ce sens, les perspectives de partenariat entre les deux pays semblent florissantes, notamment dans le domaine nucléaire et la valorisation de l’uranium.
Le Président français l’avait clairement évoqué lors de sa visite au Maroc. Ainsi, Nicolas Sarkozy avait déclaré qu’il souhaitait que le Maroc fasse le choix du nucléaire civil français et il avait assuré que la France accompagnera le Maroc sur cette route.
Un souhait qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque juste après, une rencontre a eu lieu à Paris pour approfondir les discussions sur ce dossier.
«Ce message de confiance dans la capacité du Maroc à mettre en œuvre une filière électronucléaire est aussi le fruit des actions entreprises et des efforts engagés depuis des années par le Maroc pour se préparer à l’énergie nucléaire civile, en pleine coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique», affirme Jean-François Thibault, Ambassadeur de France au Maroc.
Pour sa part, Moulay Abdallah Alaoui, soutient que l'option nucléaire est incontournable aujourd'hui, notamment pour la production de l'électricité, surtout face à la croissance exponentielle de la demande liée aux grands chantiers de développement économique, social et humain que connaît le Maroc.
Pour lui, le développement de la filière nucléaire est le seul moyen de produire plus d'énergie à un prix compétitif, qui plus est dans le respect des contraintes environnementales.
La coopération entre les deux pays dans ce domaine avait démarré bien avant, notamment avec le Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN), créé en 1986, et son Centre d'études nucléaires de la Maâmora, qui ont permis au Maroc de développer un solide socle d’expertises. La France y a d'ailleurs apporté son concours actif grâce à une coopération de longue date entre le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et le CNESTEN, sans oublier l'apport de l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Les compétences marocaines se voient reconnues puisque le CNESTEN est devenu centre régional de l'Agence Internationale de l'énergie atomique (AIEA) en matière de formation en sécurité radiologique.
Mais, l’énergie nucléaire n’est qu’une source parmi d'autres qui doivent constituer l'ossature du mix énergétique, susceptible de relever le défi du développement des énergies alternatives au Maroc qui dépend à 96 % des énergies fossiles.
Pour ce qui est du concret sur la valorisation de l’uranium, la visite présidentielle française s’est soldée par la signature d’un protocole d’accord relatif à la mise en place d'une coopération dans le domaine de l'extraction de l'uranium à partir de l'acide phosphorique entre AREVA et l'OCP. En valorisant l'uranium présent dans les phosphates, dont le Maroc est le troisième producteur mondial. Notre pays détient dans son sous-sol une part importante de son indépendance énergétique.
Ces deux nouvelles options doivent renforcer le choix du Maroc de constituer un bouquet énergétique composé de gaz naturel et d’énergies renouvelables qui devront bénéficier davantage de mesures incitatives, de l’avis de tous.


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