* Saloua Chaoudri, Asma Laraki, Souhir El Mtouni, Karima Skalli et Fouzia Rhissassi sont les cinq lauréates de Khmissa Cristal Lesieur 2006. * Deux hommages ont été rendus à deux grandes dames, Malika Fassi, unique signataire du Manifeste de l'Indépendance et Malika Benouhoud qui a 20 ans de militantisme et d'action sociale, surtout en faveur des orphelins. * Abdelhadi Boutaleb, «avocat des femmes», a tenu à être présent lors de cette cérémonie. Une fois de plus, la ville de Marrakech a accueilli Khmissa Lesieur Cristal qui célèbre la femme marocaine. Cette sixième édition 2006 n'a pas dérogé à la règle en sélectionnant des femmes valeureuses qui se sont frayé un chemin, chacune dans son domaine, dans un monde façonné par l'homme. Quelque 20.000 personnes ont envoyé des SMS pour soutenir leurs candidates préférées sur les 25 nominées, d'autres ont voté par coupons-réponses ou sur le site Internet dédié à cet évènement. Et ce samedi 4 mars, seules cinq d'entre elles sont montées sur le podium, portées par le suffrage du public. Et c'est Mounir Chraïbi, le wali de la ville, qui a ouvert la cérémonie en décernant le prix Khmissa catégorie Action sociale et développement durable à Saloua Chaoudri, membre fondateur et vice-présidente de l'association «Al mahabba wal ikhlasse » pour l'aide aux élèves orphelins de Tétouan. Par la suite, c'était au tour d'Ahmed Rahhou, PDG de Lesieur Cristal partenaire officiel de Khmissa, de rendre un hommage vibrant aux femmes. Et c'est non sans émotion qu'il a remis le prix de la catégorie Entreprises et service public à Asma Laraki, femme de cur et femme active pionnière du système dual au Maroc, la solution contre le chômage des diplômés. Pour la catégorie Sport, une judoka a eu raison des autres nominées de sa catégorie : Souhir El Mtouni, 12 médailles d'or du championnat du Maroc et trois autres dans le championnat d'Afrique en 1989 en Côte d'Ivoire, en 1990 à Alger et en 1993 en Egypte. Et c'est Abdellatif Khizrane, directeur général de Citadine, promoteur de l'événement, tout ému, qui lui a remis le prix Khmissa. Entre Malika Agueznay, artiste-peintre, Fatéma Chahid, poétesse, Marie- Louise Belarbi, libraire, Salima Naji, anthropologue et Karima Skalli, artiste lyrique, le public a penché pour la voix mélodieuse de cette dernière dans la catégorie Culture. En prenant le prix des mains de Driss Anouar, Directeur général adjoint de Soread-2M, elle a tenu à remercier son mari et à rendre hommage à sa mère en interprétant la célèbre chanson de Faouzia Ahmed « Setti Lhabayeb ». La dernière catégorie de cette Khmissa 2006 a regroupé des femmes valeureuses, courageuses et qui en général ne mâchent pas leurs mots. Certaines ont souffert de leur courage et ont même été arrêtées parce qu'elles défendaient les droits des autres. Pour la catégorie Droits humains, étaient en lice Hayat Zirari, présidente de l'association marocaine de lutte contre la violence à l'égard des femmes, Zakia Daoud, fondatrice de la revue Lamalif, Halima Warzazi, membre du Conseil consultatif des droits de l'homme, Fouzia Rhissassi, fondatrice du groupe universitaire d'Études féminines à la faculté des Lettres de Rabat et Hayat Dinia, fondatrice de l'association « Féminin Pluriel ». De belles pointures desquelles le public a choisi Fouzia Rhissassi. Yasmina Baddou, présente lors de cette cérémonie, a remis ce prix en mains propres à la lauréate, en soulignant que des femmes valeureuses ont ponctué l'histoire du Maroc et a rendu hommage à l'une d'elles, Zeinab Al Nafzaouia, épouse de Youssef Ibn Tachfine, le fondateur de Marrakech. Deux hommages ont été rendus à deux grandes dames, Malika Fassi, unique signataire du Manifeste de l'Indépendance et Malika Benouhoud qui a 20 ans de militantisme et d'action sociale, surtout en faveur des orphelins. Abdelhadi Boutaleb a tenu à leur remettre le trophée, en remontant avec sa mémoire des décennies plus loin où les femmes n'avaient pas autant de liberté qu'aujourd'hui. Une liberté qu'il estime être de leur droit le plus légitime. Même si le vote du public les a départagées, les 25 nominées rencontrées avant la cérémonie lors d'un déjeuner de presse forcent le respect, l'admiration et la reconnaissance. Des soldats de l'ombre qui ont donné un sens à leur vie en aidant autrui et en militant pour des causes différentes, jouant un rôle prépondérant dans leur société. Bravo à elles !