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La liberté de la presse et le sacré
Publié dans Finances news le 09 - 02 - 2006


* Les extrémistes, principaux bénéficiaires.
* Des entreprises scandinaves impactées par le boycott.
“Caricature », ce mot, selon le dictionnaire Larousse, signifie : dessin donnant de quelqu’un ou de quelque chose une image déformée de façon significative, outrée, burlesque. Une autre explication indique que c’est une description comique ou satirique d’une personne ou d’une société. Entre le satirique et la déformation, les caricatures du Prophète publiées par des journaux scandinaves, suivis par la suite par d’autres publications européennes, ont porté atteinte aux sentiments profonds du monde musulman. Tous les pays, et par la voie des leurs organes suprêmes, ont condamné de tels agissements. Une tempête de protestations s’en est suivie et des manifestations ont éclaté dans certains Etats du Proche-Orient. La crise est profonde. Certains officiels ont appelé au boycott des produits danois.
Dans une lecture des événements, Mohamed Darif, professeur de Sciences politiques à la Faculté de Mohammedia, a expliqué que «depuis le 11 septembre 2001, l’anti-islamisme a pris beaucoup d’ampleur et se manifeste précisément dans les médias». Darif trouve que «l’argument de la liberté d’expression et d’opinion est difficilement défendable». «La presse, a-t-il expliqué, est régie par des règles d’éthique et de déontologie qui interdisent la diffamation et l’offense, surtout pour les symboles sacrés».
Au Maroc, la réaction des autorités ne s’est pas faite attendre : le gouvernement et le Conseil des Ouléma du Royaume ont condamné vivement les caricatures. Les publications contenant des descriptions portant atteinte au Prophète ont été interdites. «Cette initiative est tout à fait normale et légitime ; et pour cause, l’Islam est religion d’Etat et le Roi est Amir Al Mouminine (Commandeur des croyants), la Monarchie tirant sa légitimité aussi bien de l’Histoire que de l’Islam», a expliqué un membre du Conseil des Ouléma.
En effet, plusieurs dirigeants européens et dans le monde ont défendu âprement la liberté d’expression, mais sans que cette liberté ne tourne au dérapage. «Il est question d’une liberté responsable qui respecte les sentiments et les valeurs sacrées des autres», comme a déclaré le Président français Jacques Chirac. Le président du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero a, pour sa part, prôné «l’option de la cohabitation des civilisations dans le cadre du respect mutuel».
Kofi Annan, Secrétaire général de l'Onu, a estimé que «la liberté de la presse doit s'exercer dans le respect des religions».
Même les autorités religieuses, qu’elles soient catholiques (Vatican), orthodoxes ou juives ont rejeté en bloc les caricatures.
Entre le discours officiel et la réalité des choses, différents paradoxes se manifestent. Darif estime que «plusieurs responsables occidentaux et une partie de l’opinion publique cherchent la confrontation inter-religieuse avec ses risques et périls». «Les campagnes menées, a-t-il indiqué, sont destinées essentiellement aux musulmans européens» ; et de préciser que ce ne sont pas des cas isolés de part et d’autre, mais un processus bien structuré». «Les caricatures, a révélé Darif, nous rappellent l’affaire des voiles et ses remous en France et dans d’autres pays d’Europe». «Il n’y a pas de respect du contrat de société, notamment la diversité ethnique et religieuse. L’Occident cherche à tout prix à imposer son modèle. Un modèle qui est rejeté systématiquement par les autres minorités, notamment musulmane».
Il y a plusieurs parties qui vont bénéficier de cette situation. Darif cite en la circonstance les mouvements intégristes et à leur tête l’Organisation d’Al Qaïda qui va, a-t-il souligné, «accentuer sa campagne anti-occidentale et encourager la mobilisation des fanatiques pour servir ses intérêts».
Arla Foods, deuxième fabricant européen de produits laitiers, a subi de plein fouet les conséquences de la crise. Dès les premiers jours, les pertes de l’entreprise danoise ont avoisiné les 40 millions d’euros. D’autres produits danois sont également touchés. La sortie médiatique du Premier ministre danois, pour s’excuser, n’a pas non plus arrangé les choses. Malgré les déclarations de part et d’autre pour calmer les esprits, le retour au calme semble peu probable.
Au-delà de l'aspect purement religieux, certains voient la main politique de certains Etats derrière les manifestations qui ont secoué le Proche-Orient. Ainsi, Washington a accusé Damas d'avoir soutenu les rassemblements en Syrie et au Liban.
Les missions diplomatiques danoise et norvégienne ont été incendiées dans la capitale syrienne.
Darif explique la situation par des «calculs de part et d’autre». La Syrie par exemple, qui subit la pression de l’Occident, veut montrer que le peuple est plus radical que le régime. Pour l’Iran également, l’affaire des caricatures est une carte qu’il veut utiliser dans son bras de fer qui l’oppose à la
communauté internationale sur son dossier nucléaire.


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