Quelque 700 ressortissants marocains résidant en Italie sont bloqués depuis plusieurs semaines à Casablanca, suite à une directive du consulat d'Italie qui a informé la RAM de ne pas assurer le transport des ressortissants munis d'un reçu de permis de séjour pour étrangers dont la date de validité expire le 31 janvier. Tous ces ressortissants affirment séjourner en Italie de manière légale et depuis plusieurs années et rouspètent de se voir lâchés par les autorités consulaires italiennes au Maroc. Des centaines de ressortissants bloqués étaient venus passer lAïd Al-Adha en famille au Maroc. Mais une mauvaise surprise a fini par gâcher la fin de leur séjour, puisquils ont découvert que même avec le reçu de permis de séjour, ils ne pouvaient plus rejoindre leur pays daccueil. Pourtant, chaque fois que leur carte de séjour expire, ils font à nouveau une demande pour la renouveler. En attendant l'obtention de la nouvelle carte, les autorités italiennes leur donnent un reçu de permis de séjour pour se déplacer librement. Ces personnes bloquées n'ont jamais pensé qu'une fois au Maroc et même muni dun tel reçu, leur retour au pays daccueil serait impossible. Quid des retombées professionnelles ? Largument avancé par les autorités consulaires italiennes est que ces MRE devaient rentrer avant le 20 janvier. Au-delà de cette date, ils ne pourront pas quitter le territoire. Aucun autre moyen de recours na été accepté par ces services consulaires. Livrés à eux-même et excédés par cette situation, les ressortissants marocains ont observé le mercredi 2 février un sit-in devant le consulat d'Italie à Casablanca en guise de protestation contre le mutisme des services consulaires. La plupart de ces personnes bloquées au Maroc est installée en famille depuis plusieurs années en Italie. «Cest aberrant ! Largument du consulat dItalie à Casablanca ne tient pas la route, car avant de venir au Maroc, je me suis bien assuré auprès des autorités de la date limite où je devais rentrer en Italie. À aucun moment on ne ma dit quil fallait rentrer avant le 20 janvier », a affirmé un ressortissant marocain qui devait reprendre le travail il y a déjà deux semaines. Pis encore, les services consulaires nont rien voulu savoir. Une attitude qui a révolté nos MRE. « Ils cherchent quoi au juste ? Ils pensent peut-être que je vais abandonner mon travail, ma famille et la vie que jai là-bas ?», sindignait un MRE venu seul au Maroc, sa femme et ses enfants étant restés en Italie. Pour cet ouvrier marocain qui était là à exprimer sa colère contre lattitude des services consulaires, ce retard, il risque de le payer cher. «Je travaille depuis 7 ans chez le même employeur et jétais censé reprendre le travail il y a une semaine déjà. Vous savez, mon employeur pourra me licencier sans me verser dindemnités et il se pourrait quon mexpulse, mais cette fois pour de bon si je nai pas un autre contrat de travail entre temps». Un complot en catimini ? Les gens qui ont participé au sit-in crient au complot et pensent que lItalie cherche à arrêter le flux migratoire en provenance du Maroc. Une information pour la quelle nous navons pu obtenir confirmation auprès du consulat dItalie, le responsable de communication étant injoignable. «Depuis larrestation des Marocains dans des affaires liées au terrorisme international, les Italiens veulent limiter le nombre démigrés marocains en Italie. Mais si cest leur façon de faire, ils se trompent sils pensent que nous allons rester les bras croisés », nous explique un autre MRE qui pense dur comme fer qui si les MRE ne sétaient pas rassemblés en un seul groupe de pression, les services consulaires nauraient pas pris la peine détudier la solution à ce problème. «Nous sommes là depuis plusieurs jours et personne ne semble s'intéresser à notre sort», ajoute-il. «Quand on vient avec de largent, on nous accueille avec les troupes folkloriques sur les aires de repos, et quand nous rencontrons le moindre problème, cest aux services consulaires quon nous renvoie». Il est à signaler que plusieurs ressortissants marocains vivant en Italie qui sont dans la même situation, mais qui ont pris le bateau, n'ont pas eu ce problème. Ils ont pu regagner leur pays d'accueil sans difficulté. Dautres ont été refoulés par les autorités ibériques pour non-conformité des documents de séjour.