Depuis deux semaines, rebonjour les chaînes satellitaires cryptées quelques jours auparavant par TPS. Lingéniosité des bidouilleurs de Derb Ghallef est toujours sans limites. Chassez le naturel, il revient au galop. Deux semaines à peine après la disparition des bouquets satellitaires TPS, voilà que les hackers montrent une nouvelle fois leur incroyable capacité à déjouer les techniques de cryptage les plus pointues, utilisées par lesdites chaînes pour verrouiller leurs programmes et éviter la fraude canalisée par les récepteurs vendus à Derb Ghallef, Sidi Bernoussi ou Garage Allal. Un véritable carrousel est, en effet, visible à la célébrissime joutia casablancaise de Derb Ghallef, le week end surtout. Par centaines, des pères de familles et autres jeunes mordus hantent les ruelles de ce temple de linformel, un récepteur sous le bras, à la recherche de lun des dizaines de «spécialistes» de la place pour faire passer à lappareil une opération de «lobotomie» dans les règles de lart électronique. On appelle ça «flasher» son récepteur, que le bidule comporte une carte ou fonctionne sans. Traduire : initialiser les circuits de mémoire du récepteur en les forçant et les implémentant de nouveaux codes de programmes téléchargés, naturellement, à partir de sites pirates qui pullulent sur le Web. Un business extrêmement facile et très juteux ; le flashage en question coûtant la bagatelle de 80 à 120 DH selon le récepteur et la tête du client. Du coup, les chaînes de bouquets TP comme Multivision, Ciné Box, TF1, France 2, LCI et autres sont revenues sur les écrans des utilisateurs ayant choisi cette solution parallèle, au grand dam des chaînes elles-mêmes, impuissantes à trouver une parade durable. Tous les pays nont pas une joutia comme la nôtre ! Il faut avouer quil y a un mois environ, les chaînes satellitaires TPS avaient lancé une vaste opération anti-piratage sur tous leurs terminaux. Objectif : mettre hors détat de nuire les nombreux utilisateurs de cartes piratées qui génèrent pour les entreprises de communication victimes un manque à gagner inchiffrable mais certainement colossal. Le soir où les émissions de ces chaînes avaient disparu des écrans marocains, un grand émoi sest emparé de milliers de téléspectateurs à Casablanca, Marrakech ou Tanger. Il semble dailleurs que les foyers algériens aussi aient été touchés par la mesure anti-piratage. Il est vrai que, sur ce registre, le marché maghrébin est homogène et présente pas mal de similitudes sociales et économiques. Mais tous les pays du monde nont pas une joutia comme celle de Derb Ghallef ! Internet est une éternelle mine dor pour les hackers qui pompent 24h/24 les sites pirates proposant ouvertement des services de décryptage. Des sites que TPS a souvent tenté (en vain) de faire fermer. Il faut dire que «bidouilleurs» du système D marocains, fort bien réputés à Derb Ghallef, connaissent bien désormais leur affaire. Ne se sont-ils pas déjà fait une belle «réputation» avec leurs systèmes de décryptage permettant de forcer les codes de téléphones cellulaires, quels que soient les opérateurs télécoms ayant subventionné les appareils ?