* L'impact de l'inflation importée et de la demande demeure. * La croissance modérée de l'année réduit le renchérissment des prix. Lannée 2006 a connu une inflation record jamais atteinte depuis 10 ans. Pour les analystes et autres observateurs une persistance des tensions inflationnistes en 2007 est possible. En tout cas, certains indicateurs confirment cette tendance. Les prix à la consommation en 2006, sous l'effet d'un redressement significatif de la demande mais aussi du renchérissement du pétrole, ont connu un accroissement plus soutenu que durant l'exercice précédent avec un taux d'inflation de l'ordre de 3,3%. Selon le Haut Commissariat au Plan (HCP) «le renchérissement des coûts des matières premières importées qui a commencé il y a trois ans, devrait se poursuivre. Outre les prix du pétrole évoluant autour de la barre de 60 dollars le baril, les autres produits notamment alimentaires comme le blé, le sucre, le café, le soja ont connu une progression notoire sur le marché international». Les mêmes facteurs qui ont pesé sur les prix à la consommation. L'influence de la hausse des prix de l'énergie a pesé sur les prix d'ensemble. L'application de la TVA sur certains produits de large consommation comme le riz, les semoules, le beure, le thé, l'eau potable... a renchéri l'indice du coût de la vie. «Exceptés les produits frais qui ont connu une certaine régression de près de 25%, la pression va s'accentuer sur les autres produits à cause de la progression de la demande et du renchérissement des coûts. Quant à l'indice de l'inflation sous-jacente, qui exclut les produits frais, ainsi que le transport privé et certains produits administrés, il s'est accru de 0,1% d'un mois à l'autre. La hausse des prix des vêtements, des chaussures et de certains produits alimentaires ayant compensé la baisse de ceux des appareils ménagers et des biens durables de loisir», indique-t-on auprès du HCP. Bank Al-Maghrib estime l'inflation et l'inflation sous-jacente pour 2007 entre 2,1 et 2,8%. Alors que le Centre Marocain de Conjoncture table sur un niveau de 3% pour toute l'année Pour l'économiste Driss Benali «les tensions inflationnistes devraient persister en 2007 mais pas avec la même acuité que pour l'année 2006. La croissance entraîne un certain réchauffement des prix. Ce qui était le cas pour 2006 avec une croissance du PIB de plus de 8%. Mais cette année les mauvaises performances de la campagne agricole risquent d'atténuer l'effet. Au Maroc, l'inflation demeure en quelque sorte subordonnée à l'inflation importée, que ce soit pour les produits de consommation ou les produits d'équipement. Les Marocains ont ressenti l'appétit pour s'équiper. La demande en produits électroménagers et de véhicules - généralement importés de l'étranger - a connu ces deux dernières années une croissance record». Benali a évoqué également l'impact monétaire de la hausse des transferts des MRE et des recettes voyages qui stimule la demande intérieure. «L'inflation résulte généralement d'un déséquilibre économique entre l'offre et la demande qui se traduit par une hausse continue des prix. Plusieurs secteurs connaissent une certaine flambée tarifaire comme celle de l'immobilier. Ce qui implique actuellement que la classe moyenne ne peut encore prétendre à l'accès au logement».