* D'après BMCE Bank, le Maroc occupe une place de leader dans l'espace francophone des centres d'appels. * Les emplois créés passeraient de 103.000 en 2013 à 166.000 postes en 2018. Le solde de la balance commerciale offshoring serait largement excédentaire et s'établirait respectivement à 18 Mds DH et 30,1 Mds DH en 2013 et 2018. Une année après le programme Emergence, l'heure est aujourd'hui au bilan. Les nouveaux métiers ou métiers émergents, tels qu'ils ont été appelés par le cabinet Mc Kinsey, sont-ils à même de jouer le rôle qui leur est dévolu ? La dernière étude de BMCE Bank a choisi le secteur de l'offshoring pour voir s'il représente véritablement un levier de croissance pour notre économie. Les rédacteurs ont situé ce secteur dans un premier temps dans le monde, puis au Maroc avant d'étudier la politique adoptée par l'État en la matière et les perspectives de croissance d'un tel secteur. L'offshoring, pilier du programme Emergence En guise de rappel, l'offshoring n'est qu'une délocalisation de certaines activités dans le but de tirer profit des avantages que présentent les plates-formes de production extra-territoriales en termes de coûts et intrants. Sur la période 2001-2008, le marché mondial de l'offshoring affichera un taux de croissance annuel moyen de 30%. Par secteur, le volume d'affaires du marché mondial est dominé en grande partie par l'offshoring des technologies de l'information, le reste étant imputable aux ressources humaines, aux centres de relation clientèle, au management des connaissances, aux services financiers Mais il est important de noter que le marché mondial de l'offshoring reste dominé par les services anglo-saxons. La position du Royaume sur les marchés francophone et hispanophone fait que le Maroc se spécialiserait dans l'offshoring lié à la banque, à l'assurance, à l'administration et au développement informatique. Au Maroc, on a assisté à une première implantation de centres d'appel en 2001. A cette époque, notre économie avait commencé à tirer profit des délocalisations, des centres de développement informatique, des centres de saisie et ceux de design et de compétence. Et c'était le début de l'offshoring au Maroc. «Aujourd'hui, il occupe une place de leader dans l'espace francophone des centres d'appel». Et malgré qu'il soit écarté du marché américain, l'OCDE classe le Maroc en troisième position, derrière l'Estonie et la Chine dans la progression des emplois créés par le secteur de l'Offshoring. Le chiffre d'affaires dégagé par le pôle offshoring s'est établi à plus de 26 Mds DH en 2004 et avoisine 31 Mds DH en 2005, soit une croissance de 19,2%. Il emploie plus de 45.000 personnes. Toutefois, il est à préciser que le chiffre d'affaires de l'activité des centres d'appel a enregistré une forte croissance, s'établissant à 85 millions d'euros à fin 2004. Cette forte croissance a poussé les professionnels du secteur à réfléchir à un élargissement de ce secteur à forte potentialité de croissance. Partant de ce constat, l'Etat table sur une forte contribution de l'offshoring à la création de richesse et d'emplois et au raffermissement du solde de la balance commerciale. «Le PIB devrait croître de 17,2 Mds DH à 29,3 Md DH sur la période 2013-2018, soit une hausse annuelle moyenne de 11,2%. Les emplois créés passeraient de 103.000 en 2013 à 166.000 postes en 2018. Le solde de la balance commerciale offshoring serait largement excédentaire et s'établirait, respectivement, à 18 Mds DH et 30,1 Mds DH en 2013 et 2018», apprend-on au niveau de l'étude de BMCE Bank. Les avantages dont jouit le Maroc sont une main-d'uvre qualifiée et bon marché, la connaissance des langues, essentiellement le français et l'espagnol, et des coûts de télécommunications compétitifs. En vue d'offrir un climat propice aux investisseurs étrangers, les pouvoirs publics marocains prévoient de développer des zones spéciales dédiées à l'offshoring. Il s'agit de CasaShore, RabatShore, TangerShore et MarrakechShore. CasaShore est le premier parc dédié à l'offshoring. C'est un projet qui nécessitera un investissement de 1,7 Mds DH et contribuera à la création de 30.000 emplois à l'horizon 2013. Dans le sillage d'encouragement des investisseurs, les pouvoirs publics leur ont accordé un régime administratif allégé, un allègement massif et exceptionnel de la fiscalité du travail (IGR plafonné à 20%, régime spécial pour les expatriés, défiscalisation complète pour le premier emploi) ainsi que des aides financières à l'installation et une fiscalité allégée (IS à 0% et droits de douane inférieurs à 2,5%). Le métier de l'offshoring permet aussi de résorber le chômage. D'après les rédacteurs de l'étude, le Maroc dispose d'un pool de ressources considérable et compétitif sur les profils les plus importants, notamment Bac +2 et Bac +4. Toutefois, il a été prévu un renforcement de la qualité du capital humain en matière de formation. Ce plan a pour perspective de former 20.000 à 25.000 personnes à l'horizon 2009. Une chose est sûre : le métier de l'offshoring est très prometteur et permet de réduire le taux de chômage dans la mesure où il est un grand utilisateur de main-d'uvre.