* L'Association Tétouan Asmir tient, du 11 au 16 décembre courant, la 2ème édition des Journées économiques de Tétouan sous le thème : « Tétouan et les 7 portes». Assistent à cette rencontre Mohamed El Yazghi, ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement, Talbi Alami, président de la commune urbaine de Tétouan, le wali de la région, le directeur général de l'APDN, ainsi que plusieurs autres personnalités. Ces Journées économiques mettent l'accent sur la complémentarité entre Tanger et Tétouan et la constitution de la région en tant que bi-pôle de développement économique. Depuis sa création, l'Association Tétouan Asmir ne lésine pas sur les moyens afin de faire de Tétouan un pôle de développement économique. La volonté du Souverain pour la promotion du Nord y est pour beaucoup. Les moyens sont limités, les défis sont nombreux. Mohamed Torres, président de l'Association Tétouan Asmir, explique : Finances News Hebdo : Monsieur le président, pourquoi le choix de cette thématique «Tétouan et les sept portes» pour votre 2ème édition des Journées économiques ? Mohamed Torres : Les sept portes représentent les différents aspects civilisationnels qui ont touché Tétouan et qui ont fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui. A ce sujet, nous pouvons citer la civilisation andalouse, Jbala, arabe, africaine et européenne. Tout cela est un mélange qui fait de Tétouan ce qu'elle est aujourd'hui. F.N.H. : L'ensemble des régions du Maroc, y compris Tétouan, connaissent désormais des mutations liées à la mondialisation ; pouvez-vous nous expliquer comment votre association Tétouan-Asmir compte accompagner toutes ces mutations ? M.T. : Nous participons à la mutation de la ville de Tétouan via des conférences, de sensibilisation de gens La rencontre d'aujourd'hui est une occasion pour faire connaître tout ce qui se fait et pour que les acteurs économiques puissent communiquer leur message à la société civile. Parce que cette dernière ne doit jamais rester à l'écart de ce qui se passe dans sa région, parce qu'elle est la première concernée. Cette rencontre consiste à faire un trait d'union entre les acteurs et la société civile. Ce sont les 2ème Journées économiques que nous tenons maintenant. Les premières ont eu lieu en 1993 et pas mal de ministres et responsables, qui ont assisté à cette première rencontre, y assistent aujourd'hui également parce qu'ils ont vu que 50 ou 60% des recommandations qui ont émané durant les premières journées, ont été réalisées depuis. F.N.H. : Justement, est-ce qu'on peut avoir une idée sur vos différentes réalisations ? M.T. : Croyez moi, il y en a beaucoup. En premier, il y a l'infrastructure qui a été réalisée ou qui est en train de se réaliser. Il y a les grands investissements comme le port de Tanger qui, à cette époque, était dans ses balbutiements. Le désenclavement de Tétouan s'est réalisé parce qu'avant, Tétouan était enclavée ; il y avait la mer d'un côté et la seule route était celle de Tétouan. Et même dans la ville de Tétouan, il y avait une ruelle qui était le seul passage entre toute l'Europe et l'Afrique. Nous avons voulu désenclaver Tétouan afin qu'elle participe au développement du Maroc et qu'elle soit un trait d'union entre le Maroc et l'Europe. F.N.H. : 10 ans après, êtes-vous satisfait aujourd'hui ? M.T. : On nest jamais satisfait parce que si on l'est, on va dormir sur ses lauriers. Nous ne sommes pas satisfaits à 100%, mais nous avons réalisé beaucoup de choses dont nous sommes fiers. Nous avons édité plus de 90 titres, nous avons actuellement deux activités par semaine et, depuis notre existence, nous avons plus de 1.000 activités, ce qui est énorme pour une jeune association comme Tétouan-Asmir. Le seul moyen dont elle dispose est l'humain qui pense, qui se dédie à Tétouan, qui se sacrifie F.N.H. : Ne pensez-vous que cette périodicité de trois ans pour la tenue des Journées économiques est un peu longue par rapport à l'ampleur des défis que doit relever la région ? M.T. : Je vais vous dire une chose : s'il n'y avait pas la volonté du Souverain qui a donné beaucoup d'importance à la région, peut-être dans trois ans on n'aurait encore rien fait. D'ailleurs, depuis l'indépendance rien n'a été fait, ou très peu a été fait. Aujourd'hui, les choses vont beaucoup plus rapidement. Concernant la périodicité, si nous remarquons qu'il y a beaucoup de choses qui ont été faites, nous les tiendrons dans une période plus courte. F.N.H. : Un dernier mot : qu'est-ce qui vous tient à cur pour votre ville natale ? M.T. : La chose la plus importante pour nous est la sauvegarde de la ville de Tétouan. Tétouan est une ville très pauvre qui n'a pas d'agriculture, ni de minerais, ni d'industrie Nous n'avons absolument rien sauf les hommes, et cette ville est un monument civilisationnel que nous devons mettre en valeur. Tétouan pourrait être un pôle d'attraction en vue d'accueillir énormément de touristes non seulement à Tétouan, mais dans l'ensemble du Maroc. Si nous voulons être dans les 10 millions de touristes, il faut commencer par Tétouan parce que c'est par là que vont entrer les touristes.