Dar Al-Amane, la marque commerciale de la fenêtre participative de la Société Générale, sera dotée d'un réseau d'agences dédié et d'une identité propre. Les produits de financement et d'investissement seront lancés dès l'ouverture. A l'entrée du SIFEP (voir encadré), au sein du stand de la Société Générale, les équipes du projet participatif de la banque sont sur leur trente et un. Ils y accueillent les nombreux curieux et visiteurs attirés par le visuel qui orne le pavillon érigé par la banque pour ce Salon. En effet, le logo de la Société Général Maroc est accompagné d'une enseigne de couleur rouge, sur laquelle on peut lire : Dar Al-Amane. C'est ainsi que la filiale marocaine de la banque française a baptisé la marque commerciale de sa fenêtre participative. «C'est la première fois que nous dévoilons au grand-public notre visuel pour nos activités de banque participative», nous affirme Hounaida Boukhari, directrice de la banque participative. «Notre présence à ce Salon est pour nous l'occasion de partir à la rencontre du grand-public, de leur expliquer notre projet et de lui apporter des informations sur les produits que nous allons commercialiser», poursuit-elle. Société Générale Maroc fait partie des trois banques à capitaux français (BMCI et Crédit du Maroc) à avoir obtenu un agrément délivré par le Comité des établissements de crédits pour créer des guichets islamiques au sein des agences bancaires et y commercialiser des produits participatifs. Mais Société Générale a décidé de pousser plus loin le concept de la fenêtre participative. Car Dar Al-Amane n'est pas seulement le nom d'une simple gamme de produits distribués en agences classiques, mais bel et bien une identité visuelle distincte, avec ses propres agences, son propre système d'information, son personnel dédié, et sa propre stratégie d'acquisition de clientèle, nous explique-t-on. «Nous avons vu les choses en grand et nous avons préféré nous mettre au même niveau de distinction que les banques qui lancent des filiales dédiées», explique la directrice du projet participatif. En procédant ainsi, la Société Générale s'assure que le parcours client est à 100% «participatif» en limitant au maximum le contact avec les activités de la banque conventionnelle. «Nous avons fait ce choix après avoir réalisé une étude de marché poussée, où il s'est avéré que les clients et non-clients de la banque souhaitaient une parfaite étanchéité au niveau de la marque et du réseau et un cantonnement entre les deux univers», poursuit notre interlocutrice. «Nous avons poussé les exigences d'étanchéité plus loin que ce qu'a prévu la Banque centrale», assure-t-elle. L'investissement est «lourd» bien entendu, mais nous n'en saurons pas plus. «Déjà pour les fonds propres, BAM exige au minimum 200 millions de DH», se contentet-elle de rappeler. Sur le plan du déploiement commercial du réseau, la Société Générale Maroc compte ouvrir 11 agences dédiées Dar Al-Amane, essentiellement dans les grands centres urbains. 8 agences ouvriront dès ce premier semestre 2016, nous dit-on. En termes de produits, Dar Al-Amane commencera par la banque au quotidien, c'est-à-dire un compte courant, des moyens de paiement, des cartes monétiques et des chéquiers. Le mobile n'est pas en reste. Une application dédiée à la banque participative sera lancée et les clients ne seront pas obligés de se déplacer pour le transactionnel. La banque va également développer des produits de financement et lancera dès l'ouverture les produits Murabaha et Ijara. Ce dernier produit intéresse particulièrement la Société Générale, comme nous l'explique Hounaida Boukhari : «l'avantage que nous avons à la Société Générale est que nous avons des filiales spécialisées dans la location longue durée (LLD) sachant que le principe de la LLD est déjà Chariaa compliant». La banque compte également lancer des fonds d'investissement dès le départ, avec ou sans maturité, pour répondre à un besoin exprimé par les clients. De ce point de vue, l'émission de sukuks, annoncée par le ministre des Finances pour le premier semestre 2017, est plus que nécessaire. «Avec les sukuks, nous serons en mesure de gérer les dépôts de nos clients», conclut H. Boukhari. Par A. Elkadiri SIFEP : La finance participative a son Salon Permettre au grand public de rencontrer les futurs acteurs de la finance participative au Maroc et de se familiariser avec ce concept : tel est l'objectif du premier Salon international de la finance éthique et participative (SIFEP), qui s'est tenu du 26 au 28 janvier 2017 à Casablanca. Le SIFEP a accueilli une cinquantaine d'exposants, représentant tous les métiers de l'écosystème participatif : banques, cabinets de formation et de conseil, universités, notaires, adouls, experts-comptables, promoteurs immobiliers, cabinets de recrutement, etc... «Rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine pour la deuxième édition. Nous y fêterons l'anniversaire de l'octroi des agréments aux banques», nous dit Reda El Haddaj, directeur du Salon.