La septième édition des rendez-vous annuels de l'AMIC (Association marocaine des investisseurs en capital) se tenait cette semaine à Casablanca. L'occasion pour les professionnels du secteur de débattre de l'évolution de cette classe d'actifs en 2016 et des freins qui entravent son développement. Le capital-investissement attire de plus en plus de curieux. Cela se constate à vue d'œil lors de cette septième édition des rendez-vous annuels de l'AMIC. Car, il y a 7 ans, ils étaient une quarantaine de personnes, tout au plus, rassemblées dans une petite salle à discuter de cette thématique perçue comme utopique à l'époque. Depuis, bien des choses ont évolué : les intervenants sont matures et la profession - qui a vocation, et on oublie souvent de le signaler, à attirer des IDE vers le Maroc - s'est ouverte sur le reste du continent. Les capital-investisseurs marocains cherchent de plus en plus de cibles dans la région, mais cela ne les empêche pas de s'atteler à résoudre les problèmes de cette industrie au Maroc, et ils sont nombreux. Un meilleur cadre juridique et une fiscalité à la traîne Bien que la nouvelle loi sur les OPCC (Organismes de placement collectif en capital) offre un large éventail de possibilités aux professionnels en termes de politique d'investissement, le cadre fiscal, lui, a tendance à peser sur cette industrie. La loi sur les OPCC permet en effet aux capitalinvestisseurs une plus grande protection et leur ouvre plus de champs d'investissement. Ils n'ont plus de limite dans la taille des entreprises cibles par exemple et ce, qu'elles soient cotées ou pas, étrangères ou marocaines. Mais, en face, les droits d'enregistrement sur les deals sont élevés (4%), ce qui tempère les ardeurs des investisseurs. Autre frein fiscal, la TVA sur les frais de gestion qui rend le service offert par les sociétés de gestion peu compétitif. 800 MDH investis en 2016 Quoi qu'il en soit, la profession se modernise, en témoigne le montant investi de 800 MDH à fin 2016, dans 20 entreprises. Ces investissements sont à rapporter aux fonds sous gestion qui sont de 7 Mds de dirhams au pointage de 2015. Pour l'heure, les chiffres définitifs de la profession concernant l'exercice écoulé ne sont pas encore arrêtés, mais l'on sait déjà, selon le président de l'AMIC, Hassan Laaziri, que 10 sorties ont été réalisées durant 2016. Tout en rappelant qu'aucune sortie n'a été réalisée par la voie royale, celle de la Bourse, Laaziri interprète cette donnée comme un signe de maturité du marché. «Tous ces désinvestissements ont été réalisés à travers d'autres fonds ou auprès d'industriels, ce qui montre qu'un marché secondaire du capital-investissement se développe petit à petit».