Un impact qui mérite d'être analysé, si l'on prend en considération que le Maroc se prépare à une politique de change plus flexible. En 2016, la croissance du commerce mondial est supposée ralentir à 2,1% en volume, avant d'atteindre le niveau modeste de 3,1% en 2017. En effet, depuis quatre années, la croissance du volume du commerce mondial affiche un rythme limité, en moyenne deux fois plus lent qu'avant la crise financière (7%) de 2008-2009. Des chiffres qui taraudent les esprits des organismes internationaux, notamment l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Souvent, les dessous évoqués de cette atonie sont les chocs de la demande, l'effondrement des prix des matières premières, la guerre des devises et la domesticalisation (moindre dépendance au commerce extérieur). En 2017, les analystes prévoient une croissance de la demande mondiale modérée (2,8% pour le PIB mondial), tirée à la fois par les économies développées et par les pays émergents (sortie de récession du Brésil et de la Russie) et les pays exportateurs nets de matières premières qui devraient gagner certainement grâce à la remontée progressive des prix. Cette remontée est liée à l'annonce d'un accord entre les pays membres de l'OPEP pour limiter l'offre. La Russie, gros producteur non-membre de l'OPEP, a également accepté de baisser sa production. Des engagements qui ne sont pas exempts d'incidences sur notre balance commerciale. Un impact qui mérite d'être analysé, si l'on prend en considération que le Maroc se pré- pare à une politique de change plus flexible et qu'il a besoin aujourd'hui plus que jamais de fondamentaux assez solides. Hausse des prix de pétrole en perspective, et après ? En effet, l'année 2016 s'annonce déjà difficile, avec un creusement du déficit commercial qui a atteint un peu moins de 15 Mds de DH à fin octobre de 2016, tel qu'il ressort des données de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Comparé à octobre de l'année précédente, il s'est détérioré de 20,3 Mds de DH. Comme d'habitude, le déficit commercial est creusé par une croissance plus rapide des importations (7,5%) par rapport à un accroissement très modéré des exportations (1,5%), et ce malgré un net allégement de la facture énergétique, en baisse de 31,7%. En 2017, quel serait donc l'impact de la hausse du prix des matières premières sur une balance commerciale toujours déficitaire ? A ce sujet, les spécialistes émettent des avis différents, mais ils restent cependant convaincus que la hausse des cours du brut ne va pas s'amplifier. Entre autres causes, l'orientation marquée vers le pétrole de schiste, une des priorités économiques du président Donald Trump, devrait renflouer les volumes en circulation et, donc, concourir à la baisse des prix. En ce qui concerne la hausse des prix des autres matières premières, un redressement de celui des phosphates est à prévoir. «Mais on sait que le marché du phosphate ne suit pas vraiment les marchés des autres matières premières, et donc rien ne garantit un redressement des prix du phosphate», avise F. Louat, administrateur-Directeur général de Coface Maroc. Même son de cloche chez Hicham Bensaid Alaoui, d'Heuler Hermes Maroc, qui espère que l'évolution favorable des hydrocarbures couplée à une reprise des cours de phosphates permettrait de renverser quelque peu la tendance, mais les perspectives pour 2017 devraient en théorie être meilleures du point de vue commercial. Mais une hausse des prix de phosphates n'est pas garantie. Une chose est sûre : vaincre cette dépendance des aléas conjoncturels passe nécessairement par plus d'efforts pour bien forcer l'allure du Plan Maroc Vert et, par ricochet, atteindre l'autosuffisance alimentaire et renforcer la compétitivité de l'économie marocaine pour conquérir de nouveaux marchés. Assurément, tout porte à croire que le secteur de l'industrie, avec le Plan d'accélération industrielle, va booster les nouveaux métiers (automobile & aéronautique), mais il ne saurait suffire à colmater, à lui seul, le déficit des échanges extérieurs. Sans la mise en place de mesures appropriées, notre commerce extérieur, malgré de nombreuses réalisations en matière d'infrastructures qui exercent un impact non négligeable sur la compétitivité hors coût, restera fortement tributaire de facteurs exogènes hors contrôle. Cours du pétrole : la Banque mondiale revoit à la hausse ses prévisions pour 2017 ... Avec le raffermissement de la demande et la contraction de l'offre, les prix de la plupart des produits de base devraient connaître une certaine embellie en 2017. Les cours des métaux et des minéraux devraient ainsi gagner 4,1% l'an prochain, en hausse de 0,5 point par rapport aux prévisions précédentes, du fait des tensions sur l'offre. Les prix du zinc devraient flamber de plus de 20%, attisés par la fermeture de plusieurs grands sites miniers et des réductions de production les années précédentes.