* Prédominance des accès haut débit ADSL qui représentent 97,5% du parc global. * L'objectif des 500.000 abonnés pourrait être atteint en 2007. Internet au Maroc continue sur une progression soutenue, mais le taux de pénétration demeure en deçà des réalisations de certains pays similaires. Une année après la tenue des premières assises de l'Internet, le gouvernement s'est efforcé de traduire les recommandations en réalité. Il a été question de multiplier les accès collectifs, publics et privés, fixes et mobiles. L'Etat a alloué une enveloppe budgétaire d'un milliard de DH afin de généraliser l'usage des TIC. Ce projet ambitieux, étalé sur trois ans, touchera 8.600 établissements scolaires, soit une population de 5,5 millions d'élèves. Selon les dernièrs statistiques de l'ANRT du mois de septembre, «le marché Internet est toujours en progression, enregistrant une augmentation du parc global d'environ 4,5% au cours des trois derniers mois, de 73% par rapport à septembre 2005 et de 294,7% depuis septembre 2004 (soit près de 300% en deux ans)». D'après la même source, «la répartition des abonnés par mode d'accès se présente comme suit, avec une prédominance des accès haut débit ADSL qui représentent 97,5% du parc Internet global» : le nombre d'abonnés Internet ADSL est en augmentation continue avec un taux de croissance de près de 89,3% sur une année et de près de 40,4% depuis le début de cette année. L'accès à 256 kbits/s représente la plus grande part avec 53% des abonnements ADSL en septembre 2006. Ceci est principalement dû aux différentes baisses tarifaires qui ont marqué l'année ainsi que l'opération de doublement du débit des accès, ce qui a encouragé les consommateurs à opter pour l'Internet via la technologie ADSL. Le parc d'ADSL chez Maroc Telecom passe à 342.000 lignes, soit une progression de 91% par rapport à septembre 2005 , bien que le parc d'abonnés aux lignes fixes marque un recul de 5,8% à 1,27 million de lignes. "L'objectif des 500.000 abonnés en 2007 est réaliste et réalisable dans les conditions actuelles", indique un professionnel des télécoms qui a requis l'anonymat, avant d'ajouter que "cette croissance qui va dépasser les 100% en 2006 au Maroc n'est qu'un rattrapage par rapport aux années passées et tous les ingrédients sont réunis pour que ce rythme de croisière continue». Pourquoi les foyers marocains s'intéressent-ils de plus en plus à Internet ? Selon un autre professionnel, «il est question de faire un focus sur les usages de l'internet. Il y a tout d'abord la téléphonie IP qui permet un contact plus chaleureux et offre un moyen de téléphonie moins cher. L'ANRT autorise la téléphonie privée (one to one), c'est ce qui explique ce mode au niveau des cybers. L'émergence des outils de multimédia explique aussi cet engouement pour l'internet». Notre interlocuteur a précisé toutefois que «la baisse des tarifs et l'arrivée de l'ADSL a dopé énormément le marché». Il a ajouté que «les Marocains ont une certaine préférence pour les prépayés et les prix plafonnés. C'est ce qui explique le succès des dernières opérations de promotion d'Internet». Pour ce qui est de l'évolution timide de l'internet dans l'entreprise, notre source a expliqué que «c'est une question culturelle et de mentalité: certains patrons pensent que l'internet va perturber la production des employés, mais cela n'empêche que la société marocaine est attirée par les NTIC ; les changements devront donc s'imposer. Les générations à venir seront des générations Internet et à la recherche de tout ce qui est innovant». Pour ce qui est de la prolifération de l'internet dans l'Administration publique, il est à signaler à cet égard que «les départements techniques comme la CNSS, les Douanes, le Trésor, Barid Al-Maghrib,... ont réussi leur mutation on line tandis que les ministères restent à la traîne, car les cabinets sont plus politiques que techniques». Concernant le e.commerce, notre interlocuteur a indiqué que «la résistance des banques pour l'adoption du projet explique le retard enregistré». «Ces organismes, a-t-il noté, évoquent toujours le volet juridique et le traitement de la délicate question de la signature électronique». Concernant les perspectives d'avenir, ce professionnel des télécoms a noté que la prochaine bataille sera celle de l'Internet via le mobile, et déjà les opérateurs se préparent pour l'introduction de la génération des 3 G».