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ENTRETIEN : «Nous sommes bien face à un changement structurel de la planète»
Publié dans Finances news le 07 - 11 - 2016

Gestion des risques pour une meilleure couverture, financement de la transition énergétique et prévention sont autant d'engagements des assureurs pour faire face aux changements climatiques.
De plus en plus d'assureurs veillent à ce que leurs investissements soient vertueux du point de vue climatique.
Bernard Spitz, président de la Fédération française de l'assurance, rappelle l'importance du partenariat entre les différents pays, les défis ne reconnaissant pas les frontières.
Finances News Hebdo : Tous les intervenants semblent d'accord que le secteur des assurances est le plus exposé aux changements climatiques et aux nouveaux risques. D'après-vous, comment le secteur devrait-il s'y préparer ?
Bernard Spitz : Le secteur se prépare depuis longtemps parce que précisément sa vocation est de gérer le risque, c'est-à-dire de le connaître, le comprendre, le mesurer et le cerner de la manière la plus précise possible. Les assureurs et les réassureurs le font déjà depuis longtemps. Cette mobilisation s'est traduite par des investissements en moyens humains et matériels pour appréhender ces sujets. L'année dernière, la conférence de Paris (COP21) a donc été l'occasion d'échanger avec les différents professionnels. Personnellement, j'avais organisé en France une sorte de synthèse d'une rencontre des assureurs et des réassureurs européens pour confronter nos positions. Cela a donné naissance à l'Appel de Paris qui a été réalisé par nombre d'assureurs européens en la matière.
Nous autres assureurs sommes concernés par ces défis de trois façons : d'abord, nous sommes des gérants de risques et, effectivement, il s'agit d'assurer une meilleure couverture de ce risque vis-à-vis des populations et d'indemniser les sinistrés lorsqu'un incident survient.
La deuxième chose, c'est un travail de financement de la transition énergétique. Il s'agit de plans qui nécessitent des hommes capables d'investir à très long terme, et c'est typiquement le modèle économique des assurances.
Nous avons dans ce sens besoin d'investissements pertinents à long terme parce qu'il ne faut pas oublier qu'il faut gérer au mieux les épargnes des assurés.
Le troisième sujet sur lequel les assureurs sont très concernés est la prévention. D'ailleurs, en France, nous avons créé une association baptisée «Attitude prévention» qui diffuse les bons gestes et les messages de prévention, qu'il s'agisse des gestes de la vie quotidienne, comme la conduite de l'automobile, ou de la vie professionnelle. En ce sens, les assureurs ne peuvent pas agir seuls, notamment lorsqu'il s'agit d'éducation. Cela devrait commencer dès l'école pour que les jeunes soient sensibilisés à la prévention dans tous les domaines, et ce n'est qu'ainsi qu'ils acquerront les bons réflexes qui permettront un vrai mouvement de la transformation de la société. Car, nous ne sommes pas là à lancer des campagnes de marketing pour donner envie de créer une mode, mais nous sommes bien face à un changement structurel que la planète doit affronter. Le changement climatique ne reconnaît pas les frontières, c'est donc un effort qui doit être mené de concert entre les nations.
F.N.H. : Dans ce sillage, quels sont les termes de votre partenariat avec la FMSAR ?
B. S. : Nous avons depuis quelques années bien mesuré l'intérêt que nous avons à travailler en commun, à la fois pour des raisons historiques liant la France et le Maroc, qui se traduisent aussi par le fait que la France a un très grand regard sur l'Afrique et que le Maroc est dans une logique de hub stratégique pour l'ensemble du continent africain.
Tous ces éléments justifient notre rapprochement. Par ailleurs, il y a les amitiés et l'histoire des uns et des autres qui nous incitent à travailler de concert. Parallèlement, je suis en charge du développement international au MEDEF et j'ai monté le partenariat stratégique entre le MEDEF et la CGEM. Concrètement, l'année dernière, nous avons mis à la disposition des Marocains des dispositifs innovants en matière numérique pour la réalisation de e-constats, consistant en un instrument digital qui permet d'éviter l'utilisation du papier en cas d'accidents automobiles. Aujourd'hui encore, nous sommes réunis pour la question climatique pour laquelle nous avons développé en France tout un dispositif. Nous l'avons bien expliqué à nos partenaires marocains et il a constitué un élément important dans la réflexion par rapport à la loi de 2016.
Une réflexion en matière agricole est également en cours qui concerne le pays, puisqu'il y a des questions qui se posent notamment en matière de cours et de marchés. Ce sont donc des questions d'ordre économique qui viennent s'ajouter à la question climatique sur laquelle des réflexions sont à mener. Troisièmement, nous avons mené une réflexion climatique très poussée avec le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui permet de bien mesurer l'impact du changement climatique. C'est une méthodologie qui peut être utilisée par le Maroc. En quatrième lieu, je citerai les projets d'échange de cadres pour une plus grande connaissance des uns et des autres ainsi que d'autres projets dans le pipe que nous vous annoncerons prochainement.
F.N.H. : Vous avez évoqué lors de votre intervention la question de la décarbonisation des actifs des assurances. De quoi s'agit-il concrètement ? Et comment la partie marocaine peut-elle s'en inspirer ?
B. S. : Il s'agit d'un mouvement général que la France a voulu être parmi les premiers pays à mener, porté par des assureurs qui veillent à ce que leurs investissements soient vertueux du point de vue climatique. D'ailleurs, par souci de transparence, nous avons mis en place des procédures qui obligent, en cas de produits complexes, à révéler leurs compositions pour être sûrs qu'il n'y ait pas d'amalgames ou des choses qui ne seraient pas vertueuses.
Nous avons également un souci d'analyse et de bilan critique chaque année. Aujourd'hui en France, des dispositifs réglementaires ont vu le jour qui encadrent strictement la chose. Il ne s'agit nullement d'empêcher les assureurs d'avoir le libre arbitre de leurs investissements, mais ils se doivent d'être cohérents avec eux-mêmes : Ils ne peuvent pas investir dans des projets qui provoqueraient des sinistres qu'ils devraient indemniser !
F.N.H. : Ces changements impliquent la création de nouveaux produits. Dans ce sens, les compagnies marocaines sont-elles à même d'accompagner ce mouvement ?
B. S. : Les compagnies innovent en permanence ! Les nouveaux produits sont développés dans tous les domaines, y compris climatique. Cela oblige ceux qui vivent dans une certaine routine à modifier leur comportement. J'ajoute, comme je disais au début, qu'il y a de nouveaux instruments sur le plan technologique, notamment tout ce qui peut être réalisé par satellite et la digitalisation, permettant une forme de suivi et de prévention...; ce qui n'existait pas il y a encore très peu de temps. Tous ces nouveaux instruments et technologies peuvent faciliter l'innovation et la création de produits inédits.


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