Sur instructions royales, le ministère de l'Intérieur oeuvre pour lutter contre le froid dans plusieurs régions du Maroc    Bruno Retailleau fustige à nouveau l'Algérie et réclame la fin de l'accord de 1968    A Rabat, une manifestation d'opposition ferme au projet de loi sur le droit de grève    Le HCP prévoit une croissance de 3,8% en 2025    Ouarzazate: 120 millions de dirhams pour connecter des communes au réseau d'eau    Indice de force militaire : Le Maroc 59e, loin derrière l'Algérie (26e) et l'Egypte (19e)    France : Le lycée Averroès fait condamner la région des Hauts-de-France    Etats-Unis : La CIA publie la carte du Maroc avec le Sahara    Ligue des Champions: Pas de miracle pour le Raja, éliminé malgré sa victoire face à l'AS Maniema Union    Le temps qu'il fera ce lundi 20 janvier 2025    Les températures attendues ce lundi 20 janvier 2025    Casablanca : Enquête ouverte après une vidéo d'agression physique mettant en cause une femme et un mineur    L'administration pénitentiaire de Laâyoune réfute les allégation de la mère d'un détenu mineur    Essaouira: Les "Guerrières de la Paix" nominées au Nobel de la Paix 2025    France : Le magistrat Youssef Badr décoré chevalier de l'Ordre national du mérite    Dans un communiqué sur le naufrage d'une embarcation au large des côtes de Dakhla, le Pakistan reconnaît la marocanité du Sahara    CCAF: La Renaissance de Berkane qualifiée en maître !    Lancement de la ligne aérienne entre Casablanca et Shanghai : une stratégie pour renforcer la coopération entre la Chine et l'Afrique    Le Maroc continue ses victoires : accueil du siège de l'Association des Clubs Africains face à l'échec du régime algérien    Ambassadeur de la Chine au Maroc : L'ouverture du vol direct entre Shanghai et Casablanca renforcera les liens culturels et humains entre les deux pays    Ministre des Affaires étrangères d'Israël : Le Hamas ne pourra pas reprendre le contrôle de Gaza et les Etats-Unis soutiennent cette position    Vague de froid : Sous impulsion royale, un plan d'urgence déployé pour protéger plus de 872.000 citoyens    Ministre de l'Intérieur français : L'Algérie ne respecte pas le droit international et nous demandons la fin de l'accord franco-algérien de 1968    Pressions algériennes sur Kaïs Saïed entravent les efforts de la Tunisie pour rompre ses relations avec le Polisario et rétablir les relations avec le Maroc    Port de Tan-Tan : chute de 45% des débarquements de la pêche côtière et artisanale en 2024    Températures prévues pour le lundi 20 janvier 2025    L'Union des Comores célèbre le 5è anniversaire de l'ouverture de son consulat à Laâyoune    Arabie Saoudite : signature d'un accord pour développer des solutions numériques innovantes destinées aux pèlerins    Rêve d'une trêve durable    Botola D1: Le MAS revient de loin face au HUSA !    LDC: Les Militaires sereins, les Rajaouis stressés avant les matchs de cette fin d'après-midi!    L'ambassade du Maroc au Burkina Faso intervient après la disparition de 4 routiers marocains    Le cessez-le-feu à Gaza entre en vigueur après un retard de 3 heures    L'humeur : Hajib compte nous laisser tomber    MAGAZINE : Adil El Fadili, plomb âge    Une tragédie nationale en Azerbaïdjan et un tournant historique    Un enseignant marocain distingué aux Global Teacher Awards    Cap sur la formation continue des médecins spécialistes, résidents en radiologie et des techniciens    Dominants et dominés    Balde victime d'insultes racistes à Getafe    Le PSG frappe fort en s'offrant Kvaratskhelia    La FIFA finance la construction d'un nouveau centre technique de football en Cote d'Ivoire    Une exploration littéraire signée Charles de Mont Fort Mabicka    L'ARMCDH plaide pour une harmonisation avec la constitution des droits de l'Homme et libertés    Le Dirham s'est apprécié face à l'Euro et stable face au Dollar    Le Maroc, « un partenaire important » pour l'Allemagne et pour l'UE    Casablanca : L'Ambassadeur de Chine au Maroc inaugure les célébrations du Nouvel An chinois    Interview avec Leyna Kayz « Je travaille déjà sur un hymne pour encourager nos Lions lors de la CAN »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



ENTRETIEN : «Nous sommes bien face à un changement structurel de la planète»
Publié dans Finances news le 07 - 11 - 2016

Gestion des risques pour une meilleure couverture, financement de la transition énergétique et prévention sont autant d'engagements des assureurs pour faire face aux changements climatiques.
De plus en plus d'assureurs veillent à ce que leurs investissements soient vertueux du point de vue climatique.
Bernard Spitz, président de la Fédération française de l'assurance, rappelle l'importance du partenariat entre les différents pays, les défis ne reconnaissant pas les frontières.
Finances News Hebdo : Tous les intervenants semblent d'accord que le secteur des assurances est le plus exposé aux changements climatiques et aux nouveaux risques. D'après-vous, comment le secteur devrait-il s'y préparer ?
Bernard Spitz : Le secteur se prépare depuis longtemps parce que précisément sa vocation est de gérer le risque, c'est-à-dire de le connaître, le comprendre, le mesurer et le cerner de la manière la plus précise possible. Les assureurs et les réassureurs le font déjà depuis longtemps. Cette mobilisation s'est traduite par des investissements en moyens humains et matériels pour appréhender ces sujets. L'année dernière, la conférence de Paris (COP21) a donc été l'occasion d'échanger avec les différents professionnels. Personnellement, j'avais organisé en France une sorte de synthèse d'une rencontre des assureurs et des réassureurs européens pour confronter nos positions. Cela a donné naissance à l'Appel de Paris qui a été réalisé par nombre d'assureurs européens en la matière.
Nous autres assureurs sommes concernés par ces défis de trois façons : d'abord, nous sommes des gérants de risques et, effectivement, il s'agit d'assurer une meilleure couverture de ce risque vis-à-vis des populations et d'indemniser les sinistrés lorsqu'un incident survient.
La deuxième chose, c'est un travail de financement de la transition énergétique. Il s'agit de plans qui nécessitent des hommes capables d'investir à très long terme, et c'est typiquement le modèle économique des assurances.
Nous avons dans ce sens besoin d'investissements pertinents à long terme parce qu'il ne faut pas oublier qu'il faut gérer au mieux les épargnes des assurés.
Le troisième sujet sur lequel les assureurs sont très concernés est la prévention. D'ailleurs, en France, nous avons créé une association baptisée «Attitude prévention» qui diffuse les bons gestes et les messages de prévention, qu'il s'agisse des gestes de la vie quotidienne, comme la conduite de l'automobile, ou de la vie professionnelle. En ce sens, les assureurs ne peuvent pas agir seuls, notamment lorsqu'il s'agit d'éducation. Cela devrait commencer dès l'école pour que les jeunes soient sensibilisés à la prévention dans tous les domaines, et ce n'est qu'ainsi qu'ils acquerront les bons réflexes qui permettront un vrai mouvement de la transformation de la société. Car, nous ne sommes pas là à lancer des campagnes de marketing pour donner envie de créer une mode, mais nous sommes bien face à un changement structurel que la planète doit affronter. Le changement climatique ne reconnaît pas les frontières, c'est donc un effort qui doit être mené de concert entre les nations.
F.N.H. : Dans ce sillage, quels sont les termes de votre partenariat avec la FMSAR ?
B. S. : Nous avons depuis quelques années bien mesuré l'intérêt que nous avons à travailler en commun, à la fois pour des raisons historiques liant la France et le Maroc, qui se traduisent aussi par le fait que la France a un très grand regard sur l'Afrique et que le Maroc est dans une logique de hub stratégique pour l'ensemble du continent africain.
Tous ces éléments justifient notre rapprochement. Par ailleurs, il y a les amitiés et l'histoire des uns et des autres qui nous incitent à travailler de concert. Parallèlement, je suis en charge du développement international au MEDEF et j'ai monté le partenariat stratégique entre le MEDEF et la CGEM. Concrètement, l'année dernière, nous avons mis à la disposition des Marocains des dispositifs innovants en matière numérique pour la réalisation de e-constats, consistant en un instrument digital qui permet d'éviter l'utilisation du papier en cas d'accidents automobiles. Aujourd'hui encore, nous sommes réunis pour la question climatique pour laquelle nous avons développé en France tout un dispositif. Nous l'avons bien expliqué à nos partenaires marocains et il a constitué un élément important dans la réflexion par rapport à la loi de 2016.
Une réflexion en matière agricole est également en cours qui concerne le pays, puisqu'il y a des questions qui se posent notamment en matière de cours et de marchés. Ce sont donc des questions d'ordre économique qui viennent s'ajouter à la question climatique sur laquelle des réflexions sont à mener. Troisièmement, nous avons mené une réflexion climatique très poussée avec le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui permet de bien mesurer l'impact du changement climatique. C'est une méthodologie qui peut être utilisée par le Maroc. En quatrième lieu, je citerai les projets d'échange de cadres pour une plus grande connaissance des uns et des autres ainsi que d'autres projets dans le pipe que nous vous annoncerons prochainement.
F.N.H. : Vous avez évoqué lors de votre intervention la question de la décarbonisation des actifs des assurances. De quoi s'agit-il concrètement ? Et comment la partie marocaine peut-elle s'en inspirer ?
B. S. : Il s'agit d'un mouvement général que la France a voulu être parmi les premiers pays à mener, porté par des assureurs qui veillent à ce que leurs investissements soient vertueux du point de vue climatique. D'ailleurs, par souci de transparence, nous avons mis en place des procédures qui obligent, en cas de produits complexes, à révéler leurs compositions pour être sûrs qu'il n'y ait pas d'amalgames ou des choses qui ne seraient pas vertueuses.
Nous avons également un souci d'analyse et de bilan critique chaque année. Aujourd'hui en France, des dispositifs réglementaires ont vu le jour qui encadrent strictement la chose. Il ne s'agit nullement d'empêcher les assureurs d'avoir le libre arbitre de leurs investissements, mais ils se doivent d'être cohérents avec eux-mêmes : Ils ne peuvent pas investir dans des projets qui provoqueraient des sinistres qu'ils devraient indemniser !
F.N.H. : Ces changements impliquent la création de nouveaux produits. Dans ce sens, les compagnies marocaines sont-elles à même d'accompagner ce mouvement ?
B. S. : Les compagnies innovent en permanence ! Les nouveaux produits sont développés dans tous les domaines, y compris climatique. Cela oblige ceux qui vivent dans une certaine routine à modifier leur comportement. J'ajoute, comme je disais au début, qu'il y a de nouveaux instruments sur le plan technologique, notamment tout ce qui peut être réalisé par satellite et la digitalisation, permettant une forme de suivi et de prévention...; ce qui n'existait pas il y a encore très peu de temps. Tous ces nouveaux instruments et technologies peuvent faciliter l'innovation et la création de produits inédits.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.