Evénement. Axé sur «Comment faire face aux risques émergents dans un monde globalisé?», la 3ème édition du Rendez-vous de l'Assurance de Casablanca, organisée par la Fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance (Fmsar) se tient du 13 au 15 avril 2016 à la capitale économique. Ce n'est un secret pour personne : le Maroc accueille en cette année 2016 la COP22. La mobilisation est à son comble, et les différentes parties s'activent pour prouver la détermination du Royaume pour relever le défi climatique. D'ailleurs, les risques émergents liés notamment aux catastrophes naturelles et au changement climatique sont au cœur des débats à l'occasion de la 3ème édition du rendez-vous de Casablanca de l'Assurance. «Les assureurs marocains, par leur connaissance des risques climatiques, leur capacité à protéger les ménages et les entreprises et leur soutien au développement économique du pays seront, à n'en pas douter, des acteurs majeurs de succès de la COP22», témoigne Bernard Spitiz, Président de la Fédération Française des Sociétés d'Assurances et Président de l'Association Française de l'Assurance. En effet, à l'heure où les économies tentent de tendre vers le risque zéro, les aléas naturels continuent de représenter une menace, et ce notamment du fait du changement climatique. D'où l'importance de mettre en place des mesures de prévention et d'adaptation du régime marocain des assurances contre les aléas naturels. «Il est nécessaire de signer un partenariat public-privé pour faire face aux catastrophes naturelles» recommande Hassan Boubrik, Président de l'Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance sociale. Il faut dire que les assureurs seuls ne peuvent supporter les coûts d'événements aléatoires aux dommages économiques élevés. Ainsi, toute compagnie d'assurance présentant une couverture abordable face aux événements climatiques a besoin de s'assurer elle aussi auprès d'une compagnie de réassurance, pour éviter de faire faillite. Ces compagnies de réassurances peuvent être publiques ou privées et partagent avec l'assureur pertes et gains. Les spécialistes, lors de cet événement ont, tous, été d'avis que les stratégies à mettre en œuvre et leur réussite ne peuvent se concevoir qu'en mutualisant les efforts de tous les acteurs en présence notamment les bailleurs de fonds, gouvernements, assureurs et réassureurs. Aussi, les professionnels estiment que le marché des assurances au Maroc a atteint sa maturité et peut relever le défi des risques émergents. D'ailleurs, Mohamed Hassan Bensalah, Président de la Fédération Marocaine des Sociétés d'Assurances et de Réassurance (FMSAR) a profité de cette occasion pour passer en revue les avancées qu'a connues le secteur marocain des assurances, notamment en termes de croissance, profitabilité et solvabilité qui lui ont garanti une consolidation de ses acquis. Les chiffres du marché, présentés par M. Bensalah témoignent de cette solidité. En effet, en 2015, le marché des assurances au Maroc a évolué très positivement avec une hausse du chiffre d'affaires de plus de 7%, tirée essentiellement par la branche vie qui a progressé de plus de 12%. Sur un total de primes émises de plus de 20 milliards de DH, la branche vie et capitalisation a enregistré près de 11 milliards de DH contre 9,4 milliards de DH un an auparavant. La branche non vie, quant à elle, a progressé de 4,4% sur la même période de référence pour atteindre près de 20 milliards de DH. L'Afrique au cœur du débat La réflexion de la prévoyance et la prise en charge des risques climatiques ne concerne pas uniquement le Maroc mais touche le continent africain dans sa globalité. Pour le président de la FMSAR, ce rendez-vous ne se focalise pas sur le Royaume mais ilse veut plutôt un évènement incontournable de la scène africaine. «Ce positionnement est profondément ancré dans notre ADN» avance H. Bensalah. Et de poursuivre : «Le marché marocain des assurances est considéré comme le grand frère du marché subsaharien». Pour leur part, l'ensemble des représentants des compagnies marocaines d'assurances ont justifié leur engouement pour le marché africain. En effet, le taux de pénétration de l'assurance en Afrique demeure très faible, moins de 1% en moyenne sur la plus part des marchés. Ce qui laisse entrevoir un grand potentiel de développement avec toutefois quelques défis tels que ceux liés aux risques politiques, à l'augmentation des capitaux minimum requis pour opérer, sans oublier les défis réglementaires d'un secteur contraint d'instituer et d'observer les normes internationales en matière de solvabilité. «S'il existe un potentiel de croissance pour plusieurs couvertures d'assurances avec l'émergence d'une classe moyenne importante, il est nécessaire pour les assureurs africains d'investir dans la recherche et la promotion de produits adaptés et dans l'innovation en développant des branches telles que l'assurance agricole» notent les professionnels de l'assurance. Côte d'ivoire, l'invité de l'honneur La Côte d'Ivoire est à l'honneur cette année. Une forte délégation du marché ivoirien de l'assurance participe à cette manifestation en marge de laquelle une convention de partenariat a été signée entre la Fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance (FMSAR) et l'Association des sociétés d'assurance de côte d'Ivoire (ASA-CI). Cette convention comporte plusieurs axes de coopération. Le premier identifié est l'implémentation sur le marché ivoirien du système d'indemnisation direct en assurance automobile et la mise en place d'un dispositif de type «Bonus-Malus». Les deux parties ont convenu également de renforcer la coopération en matière d'échanges de données et de statistiques sur leurs marchés respectifs pour construire des bases de comparaison utiles à leurs membres. Il est également question d'organiser des séminaires conjoints sur des sujets d'intérêt commun et d'accompagner le développement du capital humain par l'accueil de stagiaires et de cadres pour des séjours de courtes durées. Un évènement qui gagne en maturité Incontestablement, le Rendez-vous de Casablanca de l'assurance a pris des galons.Après 250 participants lors de la première édition en 2014, puis 500 un an plus tard, l'événement en a drainé 800 cette année. «Ce forum, devenu incontournable dans l'échiquier continental, est une opportunité qui s'offre aux professionnels pour débattre de sujets stratégiques, anticiper les évolutions et tendances à venir et explorer les nouvelles filières créatrices de valeur pour les assureurs et les assurés», conclut le président de la FMSAR.