* Le diagnostic de la situation du Maroc à la lumière du «Poids du passé et des exigences de l'avenir» se poursuit au sein du Haut commissariat au Plan. * Au niveau de l'évolution des choix financiers, les capacités d'absorption des nouveaux investissements se sont amplement améliorées. Le HCP poursuit la mise à la disposition du public de l'ensemble des matériaux qui ont été à l'origine de la structure de la réflexion prospective Maroc 2030. «Eveil aux problématiques» est une introduction aux deux forums I et II qui ont été en quelque sorte «un cadrage» visant l'éveil aux problématiques majeures auxquelles serait confronté notre pays d'ici 24 ans. Les divers ateliers programmés ont été justement structurés autour des grandes réformes attendues. Comme l'a bien exprimé le Haut Commissaire au Plan Ahmed Lahlimi, «c'est la dialectique du possible et du souhaitable où le pire n'est jamais impossible et où le meilleur est toujours possible» qui prime dans ce type de travaux où les débats veulent avant tout comprendre la société marocaine. Mohamed Amrani, de l'Université Mohammed V, pense que c'est au niveau des contraintes financières et de la hiérarchie des choix publics que «les capacités d'absorption des nouveaux investissements se sont amplement améliorées». «Quels que soient les changements pouvant survenir dans l'économie mondiale, constate-t-il pourtant, le Maroc sera confronté dans les toutes prochaines années à de nombreuses difficultés». Parmi ces principaux obstacles soulignés par Mohamed Amrani : l'évolution démographique, la baisse des recettes douanières et la quasi-impossibilité d'anticiper l'évolution des revenus des transferts par rapport au PIB. Il explique en effet que «les conséquences de l'expansion des revenus des transferts à plus de 4 milliards de dollars en 2001, 3,6 milliards en 2002, en moyenne plus de 8% du PIB depuis 2000, peuvent être génératrices de dysfonctionnements». En plus des dysfonctionnements inhérents à toute économie de rente, la question de l'utilisation de ces transferts se pose aussi avec acuité. Il faut remarquer que l'augmentation continue de la charge salariale depuis 1995 se chiffre actuellement à plus de 13% du PIB, ce qui fait dire à Mohamed Amrani que ceci est en inadéquation flagrante avec «la population des fonctionnaires comparée à la population totale et qui est l'une des plus faibles de la rive sud de la Méditerranée». C'est pour ces raisons que le rédacteur de cette étude propose de «prolonger la réforme du système bancaire par une dynamisation en profondeur des différents compartiments des marchés financiers». Le coût de fonctionnement pour la collectivité du marché financier, comparé aux possibilités d'un financement alternatif offert au secteur productif par les structures du marché, apparaît actuellement prohibitif. D'un autre point de vue, et du moment que le seul modèle viable de développement unanimement reconnu actuellement est celui du développement durable, le Maroc a mené durant ces deux dernières décennies une politique publique allant dans ce sens. Pour Mourad Amil, de l'Observatoire National de l'Environnement, l'environnement est une variable qu'il faudrait désormais reconsidérer. «Ces dégradations continuelles de l'environnement, constate-t-il, menaceraient même la capacité du pays à poursuivre sa croissance économique et à absorber ainsi une population en croissance rapide, outre les énormes coûts économiques et humains en terme d'impact sanitaire qui peuvent en résulter». Selon la Banque mondiale, le coût de la dégradation de l'environnement représente annuellement 13 milliards de DH, soit environ 3,7% du PIB.