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Benkirane face aux défis
Publié dans Finances news le 14 - 10 - 2016

Après la fièvre de la campagne électorale - et même durant de nombreux mois de pré-campagne...-voilà donc, le 7 octobre, l'élection de la nouvelle Chambre des représentants pour une législature de cinq ans.
Les résultats en sont connus. Le PJD, de nouveau, surclasse toutes les autres formations avec 125 sièges contre 107 en 2011. Il est suivi par le PAM qui avec 102 sièges fait plus que doubler son score de 2011 (46). Loin derrière ce binôme de tête, suivent les autres dans une fourchette allant, de manière décroissante, d'une quarantaine à une petite dizaine (PI : 46, RNI : 37, MP : 27, USFP : 20, UC : 19, PPS : 12) avec en queue le MDS (3), la FDG (2), le PUD et le PGV avec un siège chacun. Quels enseignements en tirer ? Pour commencer ceci : le taux de participation de 43%. Faible, médiocre même, il est inférieur à celui de 2011 qui avait été de 45,40%. Cela donne 6.751.000 votants pour un corps électoral de 15,7 millions sur un électorat potentiel de personnes en âge de voter de quelque 22 millions de citoyens majeurs. Il y a là assurément un problème : celui de la base électorale réduite de la construction démocratique en cours. Cela dit, comment expliquer les résultats des uns et des autres ? Au chapitre des vainqueurs, la formation islamiste du PJD. Son leader, Abdelilah Benkirane, Chef du gouvernement sortant n'a pas fait l'objet d'un vote sanction, tant s'en faut.
Il a surtout bénéficié d'un vote d'adhésion d'électeurs constituant déjà son matelas de votants de 1,1 million en 2011 et de 1,55 million en 2015, lors des élections locales et régionales. Cette catégorie-là présente au moins deux traits : la motivation et la discipline. Il faut y ajouter le fruit d'un labourage préélectoral... depuis 2012 ! Quant au PAM, il a su mettre en marche une machine électorale. En revanche, toutes les autres formations ont accusé des reculs significatifs, sérieux même, que ce soit d'ailleurs celles qui ont été des composantes de la majorité (RNI, MP, PPS) ou qui campaient dans l'opposition (PI, USFP, UC).
Et maintenant ? Le processus de mise sur pied d'un nouveau cabinet a été initié. Le 10 octobre, SM le Roi a nommé Abdelilah Benkirane pour former un gouvernement. Le Souverain s'est conformé aux dispositions de l'article 47 (al.I) de la Constitution qui stipule que le titulaire de cette charge doit relever du «parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants, et au vu de leurs résultats». Rien n'indique que ce soit le responsable de cette formation, le texte précité indiquant «au sein» de ce parti. Pouvait-il y avoir une autre éventualité ? A s'en tenir à une interprétation stricte de la loi suprême, la réponse est affirmative. Dans cette procédure, le Roi n'est astreint qu'à choisir, dans le PJD, une personnalité. C'est ce que l'on appelle une compétence liée. Mais il est bien évident que la décision royale ne pouvait ignorer un facteur politique décisif. D'abord, parce que le PJD avait déjà réglé depuis des mois la question d'une seule candidature, celle précisément d'Abdelilah Benkirane-à la primature; ensuite, parce que s'il en avait été autrement de la part du Souverain, nul doute qu'une crise politique aurait éclaté, le PJD maintenant son choix. Avait-on besoin d'un tel scénario ?
Le deuxième acte qui suit cette nomination concerne maintenant la configuration qui va être trouvée pour arriver à une majorité absolue de 198 membres, et si possible au-delà pour assurer une stabilité au nouveau cabinet. Ce seuil est requis parce que le gouvernement, une fois constitué, devra être investi par la Chambre des représentants sur la base du programme qu'il aura présenté devant cette même institution. Les pistes ne manquent pas et elles sont d'inégale portée et de faisabilité variable aussi.
La première qui se présente a déjà été évoquée par Abdelilah Benkirane lui-même avant la campagne électorale: celle de la reconduction de la majorité sortante (PJD, RNI, MP, PPS). Mais aujourd'hui, elle ne tient plus la route du fait surtout de la formation de Salaheddine Mezouar dont le contentieux avec le Chef du gouvernement s'est alourdi: refus de s'associer à la présentation du bilan du cabinet pour la législature mais seulement pour les trois dernières années de la participation du RNI, mise en exergue du divorce sur le référentiel sociétal et ses valeurs, manque de concertation dans la gouvernance gouvernementale...
Cette option est donc la moins probable. Elle cède la place à un autre cas de figure : celui du retour du PI de Hamid Chabat, déjà membre du cabinet Benkirane I (janvier 2012 – juillet 2013). Mais alors sur quelles bases ? «Ce retour de la formation istiqlalienne tient à plusieurs facteurs liés entre eux d'ailleurs : la vocation gouvernementale de cette formation tant pour des raisons sociologiques, qu'historiques, la disponibilité de hauts cadres rompus à la gestion publique, le souci de Hamid Chabat de «compenser» le retrait en 2013 dans des conditions plus avantageuses». A cet égard, malgré un fort recul des sièges le 7 octobre -46 contre 60 en 2011- ce responsable entend sans doute faire la preuve qu'il va optimiser la place de ce parti dans le nouveau cabinet. Des contacts ont déjà eu lieu et la position de négociation du PI est forte : sans lui, Benkirane ne pourra pas former une majorité absolue. D'où les demandes exprimées, notamment la présidence de la Chambre des représentants à confier... à Hamid Chabat, ainsi que six à huit départements ministériels importants (secteur économique et financier, infrastructures...).
Quant aux autres alliés – MP et PPS-leur marge est beaucoup plus réduite. La formation harakie de Mohand Laenser ne compte que 27 sièges : au reste, ses ministres sortants ne sont pas considérés avec un bilan positif, parasité par des «affaires»... Le retour de Mohamed Ouzzine-numéro un de fait et ancien ministre de la Jeunesse et des Sportsprésente bien des difficultés. Reste le PPS en butte, lui aussi, à l'épreuve de certains paramètres : la médiocrité du score de ce parti réduit à 12 sièges-il en avait 18, le réquisitoire public dressé dernièrement à l'endroit d'un conseiller du Roi qualifié d'«incarnation» du tahakkoum reproché au PAM, enfin le fait que le PJD lui-même-malgré le pacte scellé avec ce parti en avril dernier-estime qu'il n'a plus besoin en 2016 de la caution «progressiste» de cette formation. De plus, avec 12 sièges seulement, il pourra difficilement compter sur une surreprésentation de cinq ministères comme dans le cabinet sortant.
Une autre épure est évoquée, parallèlement, si Benkirane n'arrive pas à s'allier avec le PI aux côtés du MP et du PPS: celle d'une majorité avec le PI (46), l'USFP (20) et le PPS (12), laquelle avec ses 125 sièges le hisserait à hauteur de 203 sièges, au-dessus donc de la majorité absolue de 198. Les instances de l'USFP en discutent et ne l'écartent pas si l'accord peut se faire sur un programme et sur les départements qui seraient confiés à ce parti. Le PI y est aussi favorable.
Le PJD y gagnerait en bénéficiant ainsi du concours de trois partis issus du mouvement national, encore porteurs d'une certaine légitimité historique -du «gagnant – gagnant»- qui réarticulerait, sur de nouvelles bases une nouvelle bipolarisation transcendant l'altérité actuelle entre la formation islamiste et le PAM.


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