Fondée en 2011, Burj Finance est l'une des banques d'affaires les plus discrètes de la place. Pourtant, elle multiplie les deals ces derniers temps, le dernier en date étant la transmission de la société Editinfo-it au groupe Medtech. Salma Benaddou Idrissi, associée fondatrice de Burj Finance, évoque pour nous le track record de la banque, son positionnement ainsi que le dynamisme du marché du conseil et du corporate finance au Maroc. Finances News Hebdo: Burj Finance vient de piloter avec succès la transmission de la société Editinfo-it au groupe Medtech. Quelle importance revêt cette opération pour vous et vos clients ? Quelle place occupe-t-elle dans votre track record ? Salma Benaddou Idrissi: Les opérations de capital transmission sont par nature des opérations complexes, nécessitant la mise en place de solutions surmesure et innovantes. L'enjeu pour Burj Finance était de réussir à structurer une opération permettant d'aligner les intérêts des différentes parties prenantes : pour l'acquéreur, de continuer sa croissance externe tout en s'appuyant sur une structure opérationnelle, et pour le cédant, à l'actionnariat familial, de s'adosser à un groupe leader pour poursuivre son développement. Cette transmission réussie en un temps relativement limité étoffe le track record de Burj Finance en matière d'opérations de capital transmission, après des opérations similaires menées auprès des Groupes Dislog et Maghreb Accessoires. F.N.H. : Outre le capital transmission, sur quels types d'opérations Burj Finance est-elle positionnée ? Dans quels secteurs évoluent vos clients ? S. B. I.: Burj Finance est une banque d'affaires indépendante qui accompagne sur le long terme les dirigeants d'entreprises au Maroc et dans la région, et opère dans l'ensemble des métiers classiques du Corporate Finance : acquisitions, cessions, levée de fonds propres et restructuration de dettes. Sur les deux dernières années, Burj Finance a conseillé et accompagné un grand nombre d'entreprises dans des opérations stratégiques au Maroc et dans des levées de fonds à l'international : conseil de Atlas Hospitality dans l'acquisition des hôtels FRAM, mise en place d'un programme de billets de trésorerie pour Valyans Consulting, et tout dernièrement conseil de Buzzkito dans sa levée de fonds auprès d'un fonds d'investissement basé à Dubaï. Nous sommes une banque d'affaires multi-spécialiste qui a développé une forte expertise dans des secteurs tels que l'industrie, la distribution, l'éducation, le tourisme et l'immobilier. F.N.H.: Comment jugez-vous les marchés du Corporate finance et du conseil financier au Maroc ? Comment voyez-vous son évolution dans les prochaines années ? S. B. I.: Il existe aujourd'hui un vrai marché au Maroc du Corporate finance et du conseil financier grâce à l'impulsion de quelques pionniers, et plus largement grâce au développement de l'économie marocaine et du rôle de locomotive que joue le secteur bancaire au sens large. Au-delà du Maroc, depuis une décennie, l'Afrique se positionne comme l'un des moteurs principaux de la croissance mondiale, avec des besoins d'investissement importants. Le Maroc a depuis longtemps placé le continent au cœur de ses choix stratégiques, jouissant d'une position historique de hub, grâce à sa stabilité politique et économique. Du fait de ce positionnement conforté par l'avènement de Casablanca Finance City, plusieurs opérateurs ont fait du Royaume leur plateforme de développement dans la région. Ce contexte est très favorable à l'intensification de l'activité de conseil financier au Maroc et dans la région. Les banques d'affaires marocaines ont une longueur d'avance certaine du fait de leur maîtrise du métier et de leur connaissance pointue des enjeux régionaux.