Plus de deux tiers des ménages ne disposent pas de voiture, selon les résultats d'un sondage effectué par le cabinet LMS pour le compte de l'Observatoire de la consommation de Wafasalaf. Créé il y a six mois par la société de financement Wafasalaf, l'Observatoire de la consommation a voulu cerner les facteurs les plus déterminants de l'équipement des ménages en automobile et en équipement. «De nouveaux relais de croissance ont permis au secteur de l'industrie automobile d'être le premier exportateur de l'économie marocaine (48 milliards de DH en 2015) avec une forte croissance de la production à hauteur de 22%. L'Observatoire de la consommation de Wafasalaf ne pouvait passer devant un sujet d'une telle envergure et à fort potentiel de développement dans les années à venir», a souligné Laila Mamou, présidente du Directoire de Wafasalaf, à l'ouverture de la conférence consacrée à la présentation des résultats de ladite étude. Celle-ci est basée sur une enquête menée par le cabinet LMS auprès d'un échantillon de 2.500 foyers issus de Casablanca, Rabat, Tanger, Fès, Oujda, Marrakech, Béni Mellal et Agadir. Globalement, le potentiel d'équipement est important aussi bien pour l'auto (69% de non équipés) que pour la moto (83% de non équipés). En effet, 31% des ménages sont équipés d'au moins un véhicule automobile, soit près du tiers de la population urbaine et périurbaine sondée, contre seulement 17% s'agissant de la moto. Ces niveaux d'équipement sont appelés à s'améliorer étant donné que 12% des foyers interrogés ont exprimé leur intention d'acquérir une voiture dans les douze prochains mois, dont 21% émanant de la catégorie socioprofessionnelle (CSP), soit presque le double des intentions globales, 15% pour la CSP C et 7% pour la CSP D. On notera également que l'intention d'achat est plus forte chez les jeunes (15%) et plus faible chez les moins jeunes. Ajoutons à cela que 74% des intentions d'achat de la catégorie AB concernent le neuf, contre 53% et 39% respectivement pour les CSP C et D. Cette tendance, révèle l'étude de l'Observatoire, est inversée en ce qui concerne l'achat de l'usagé. En effet, 55% du segment D a l'intention d'acquérir un véhicule usagé, comparativement à 35% et 18% chez les A et B, chose qui s'explique par des raisons budgétaires. Il ne fait aucun doute que le marché de l'automobile reste prometteur, d'autant plus que 60% des intentions d'achat correspondent à un premier équipement. «Nous constatons que la voiture est un bien très prisé par les différentes tranches d'âge», ajoute Laila Mamou. L'étude révèle ainsi que 66% des 25-34 ans optent davantage pour le premier équipement, de même que les 55-67 ans (68%) tandis que le renouvellement est plus important auprès des 35-44 ans (40%) et des 45-54 ans (38%). Côté financement, le recours au crédit (partiel ou total) est envisagé dans 38% des cas, contre 62% pour l'autofinancement. Pas moins de 85% des intentions d'achat pour l'occasion correspondent à un financement en fonds propres, au moment où 54% des achats prévus pour les véhicules neufs devront être financés à crédit. Dans un contexte où toutes les dispositions ont été prises, pour servir notamment la demande du consommateur marocain, il n'en demeure pas moins, constate l'Observatoire de la consommation, que le marché reste encore faiblement équipé, malgré son évolution. Aussi, l'étude a permis de relever que le comportement d'achat des Marocains est «réfléchi», que ce soit en termes de typologie d'équipement ou de mode de financement de leurs achats de véhicules. D'autre part, le marché est très prometteur en termes de premier équipement, même si la part de l'occasion reste nettement significative. L'analyse faite en marge de l'étude montre que cette mutation du marché revient au succès des voitures fabriquées localement, mais aussi à la démocratisation des véhicules haut de gamme. Cela se traduit par une nette progression des ventes, sans omettre la structuration du marché de l'occasion suite à la création de plusieurs entités dédiées à cette activité, conclut l'étude de l'Observatoire de la consommation de Wafasalaf. Mamou plaide pour un forum de réflexion sur le marché de l'occasion Le potentiel énorme dont recèle le marché des véhicules d'occasion, a poussé les sociétés de financement à lui réserver un intérêt particulier. «Il est temps de créer un marché de l'occasion bien structuré», a plaidé la patronne de Wafasalaf qui, par la même occasion, a salué la tenue en juin 2015 de la première édition du Salon de l'Auto d'occasion. «Le Salon de l'Auto d'occasion est une belle initiative. Il faut rester à l'action et militer pour lever les barrières entravant le développement de ce créneau», a affirmé Laila Mamou. Les assureurs, les sociétés de financement, les constructeurs, les sociétés de location longue durée, les garagistes, doivent accorder leur violon pour jouer la même partition. La présidente du Directoire de Wafasalaf va jusqu'à plaider pour l'installation d'un forum de réflexion impliquant l'ensemble des intervenants.