Tour d'horizon des principales mesures décrétées par les autorités en vue d'améliorer la qualité génétique du cheptel équin au Maroc, en compagnie de la directrice du Haras national de Bouznika, Dr Malak Benamar. Finances News Hebdo : Quel type de soutien accorde la Sorec pour encourager l'élevage des chevaux de courses ? Malak Benamar : La Sorec met en oeuvre un large plan de développement de l'élevage de chevaux de courses. Il s'agit d'augmenter l'effectif des chevaux de courses et d'améliorer leur qualité génétique. En ce sens, nous mettons à la disposition des éleveurs des étalons de haute valeur génétique (importés ou gagnants de courses de haut niveau), des semences d'étalons pur-sang arabe. La Sorec subventionne à hauteur de 50% la génétique ainsi proposée. Par ailleurs, plusieurs actions régulières ou ponctuelles de soutien aux éleveurs ont été mises en place : distribution de primes de naissance, mesures d'incitation à l'importation de chevaux de qualité, etc. F.N.H. : Quelles sont les techniques de reproduction utilisées au Maroc ? M. B. : Les techniques de reproduction équine utilisées au Maroc se sont diversifiées : la monte naturelle, l'insémination artificielle (en semence fraîche et en semence congelée) et, enfin, plus récemment, le transfert d'embryon. La technique d'insémination artificielle en semence fraîche ou congelée est utilisée dans tous les haras nationaux et dans 17 Centres de promotion de l'élevage équin pour toutes les races autorisées. Elle permet de proposer aux éleveurs un large choix d'étalons, d'éviter les maladies contagieuses et aussi de servir un maximum de juments. La reproduction par semence congelée est développée grâce à l'action du Centre national d'insémination artificielle équine de Bouznika (CNIAEB). C'est un moyen sûr de maintenir le patrimoine génétique des meilleurs étalons. Ce centre diffuse la semence des étalons nationaux et privés, au Maroc et à l'étranger. Il a été agréé en 2002 par les autorités marocaines, puis en 2003 par une commission européenne pour l'export de semence vers les pays de l'Union européenne, les USA, les pays du Moyen-Orient, etc. Le Maroc est le premier pays d'Afrique du Nord à se doter d'une telle structure. Récemment, le transfert d'embryon était la technique de reproduction équine la plus fréquemment proposée. Elle est organisée par le Centre de transfert d'embryon du Haras de Meknès. F.N.H. : Quelle appréciation faites-vous de la qualité génétique des chevaux de courses au Maroc ? M. B. : Du fait de l'offre et de la subvention de saillie de haute valeur génétique et de l'action continue des haras nationaux et de leurs relais, la qualité génétique du cheptel des chevaux de course s'est nettement améliorée. Le résultat de ces croisements génétiques se manifeste déjà par l'amélioration de la qualité et de la performance des courses hippiques. Les éleveurs ont eux aussi consenti des efforts importants d'investissement dans leur cheptel : achats croissants de poulinières de haute valeur génétique et optimisation progressive des croisements. F.N.H. : Quid du coût de ces techniques d'insémination. Sont-elles accessibles à l'ensemble des éleveurs, toutes bourses confondues ? M. B. : La reproduction par insémination artificielle est effectuée gratuitement par les haras nationaux et leurs relais, gérés par la Sorec. Seule la génétique de certains étalons, essentiellement ceux de course, est payante : les prix varient entre 2.000 et 7.000 DH par jument. En ce qui concerne la semence importée, les tarifs des cartes de saillie varient entre 4.000 DH et 35.000 DH.