Dans son pilier II, le PMV veut insuffler une nouvelle dynamique à l'agriculture qui prend une forme solidaire. Il s'agit de lui donner les moyens de son émancipation à travers un financement dédié et un accompagnement technique adéquat. Le but de l'agriculture solidaire est de lutter contre la pauvreté et améliorer le niveau de vie des fellahs estimés entre 600.000 et 800.000. En tout, ce sont 3 millions de ruraux qui sont concernés. La stratégie de l'Etat dans ce domaine est de mettre à profit la micropropriété et d'en faire un atout du fait qu'elle assure une bonne part de la sécurité alimentaire et constitue un moyen de lutte contre l'exode rural. A cet égard, le PMV veut encourager les copropriétés et l'agrégation. Cette dernière a donné des résultats tangibles, car elle corrige les défaillances de la micropropriété. «C'est un pilier important de l'agriculture nationale, puisque plus de 80% des exploitations sont de petites surfaces de moins de 5 hectares. Elles sont souvent de type familial où l'on pratique des activités vivrières ou traditionnelles. Ces exploitations subissent différentes contraintes comme les aléas climatiques ou la faible valorisation de leur produit», souligne Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture (Comader). Les projets du pilier II reposent sur une intervention directe de l'Etat et visent la relance de l'agriculture traditionnelle ou solidaire dans les régions et les zones fragiles (montagnes, oasis, plaines et plateaux de la zone semi-aride), qui regroupent la grande majorité des exploitations du pays. Par ailleurs, il était question, lors du lancement du Pilier II du PMV, de mettre sur les rails pas moins de 545 projets d'agriculture solidaire. Depuis 2010 à ce jour, plus de 500 projets d'agriculture solidaire ont vu le jour. Ces projets ont consommé à fin 2015 une enveloppe budgétaire de près de 9 Mds de DH sur un investissement global prévu de 13,33 Mds de DH. Comparativement aux objectifs du PMV à l'horizon 2020, ces projets représenteront à terme 67% en termes d'investissement et 84% du nombre des bénéficiaires ciblés. Le bilan des réalisations fait ressortir que 76% des projets concernent les filières végétales, couvrant une superficie de 568.178 ha au profit de 406.457 bénéficiaires. La filière oléicole arrive en tête avec 33% du nombre total de projets, 31% en termes d'investissements et 33% en termes de superficie totale ciblée. La filière arboricole occupe la deuxième place avec 16% des investissements. Les 118 projets (24%) restants concernent les filières animales pour un investissement global de 2,2 milliards de dirhams et en faveur de 275.291 bénéficiaires. Les orientations vers ces filières ne sont par ailleurs pas fortuites. Elles sont aujourd'hui porteuses de valeur ajoutée pour un monde rural qui compte quelque 15 millions d'habitants et pas moins de 500.000 exploitations agricoles.