De bonnes performances, avec un PNB consolidé qui dépasse pour la première fois les 15 Mds de DH, un RNPG qui affiche une hausse à deux chiffres et une croissance soutenue en Afrique. Une dynamique qui va être maintenue grâce au Plan stratégique Elan 2020. Les banques marocaines ont évolué dans un environnement assez particulier en 2015, marqué, entre autres, par la décélération de la croissance des crédits à l'économie ( 2,3%), l'augmentation des créances en souffrance de 6,7% à 56,4 Mds de DH, portant leur taux à 7,21% (vs 6,9% à fin 2014), mais aussi une nette baisse des tensions sur la liquidité bancaire. Un contexte qui n'a pas empêché le Groupe Banque Populaire d'être très performant, comme en attestent les chiffres présentés et commentés par le management la semaine dernière. Ainsi, à la faveur d'une stratégie commerciale agressive, traduite, entre autres, par l'ouverture de 70 nouvelles agences, portant le réseau à près de 1.400 agences, l'encours des dépôts consolidés a enregistré une hausse de 9% à 250,3 Mds de DH, avec une contribution des filiales africaines se situant à 10,2% vs 9,5% en 2014. «Sur le marché national, le Groupe consolide son statut de premier collecteur de dépôts, améliorant son positionnement de 15 points de base, avec une part de marché de 26,7%», souligne le PDG du Groupe Banque Populaire, Mohamed Benchaâboun. Parallèlement, les crédits consolidés ont augmenté de 2% à 210,1 Mds de DH (avec une très forte contribution de 62,5% des activités à l'international), pour une part de marché au Maroc qui se stabilise à 24,6%. Côté profitabilité, «pour la première fois dans l'histoire du Groupe, le produit net bancaire a dépassé les 15 Mds de DH», relève Benchaâboun. En effet, le PNB consolidé s'apprécie de 4% à 15,3 Mds de DH, porté par la marge d'intérêts qui gagne 4,8% (10,5 Mds de DH) et la marge sur commissions ( 1,9% à 1,95 Md de DH). Pour sa part, le résultat net part du groupe enregistre une croissance à deux chiffres, s'établissant à 2,5 Mds de DH, soit 14,4%, et ce malgré la politique prudente de provisionnement initiée par le groupe bancaire. Laquelle se traduit par un coût du risque en hausse de 7% à 3,2 Mds de DH, une provision collective en augmentation de 27% à 2,3 Mds de DH et la consolidation de la provision pour risques généraux (PRG) dont le stock à fin décembre 2015 s'élève à 2,4 Mds de DH. Pour davantage souligner la démarche volontariste de la banque en la matière, Benchaâboun rappelle qu'«en 2008, la PRG était nulle. Mieux, dans le cadre de la gestion du risque pays, nous avons constitué une provision supplémentaire de 130 MDH au titre de l'exercice 2015». Notons enfin que le Groupe a renforcé son assise financière en 2015, avec des fonds propres consolidés en évolution de 11,9% à 38,8 Mds de DH, pour un total bilan de 328,8 Mds de DH, en augmentation de 6,2%. Le ratio de solvabilité se situe à 13,3%, tandis que le Tier 1 s'établit à 11,7%, dépassant de 270 pts le minimum réglementaire. Il sera procédé à la distribution d'un dividende de 5,75 DH par action, en augmentation de 9,5%. Elan 2020 Sa dynamique de performance, le Groupe Banque Populaire compte bien la maintenir. Et s'est donné les moyens de ses ambitions. «Nous disposons aujourd'hui d'un organigramme clair qui donne plus de visibilité sur l'architecture juridique et institutionnelle du Groupe», précise Mohamed Benchaâboun. Ce nouveau schéma institutionnel, qui permet à la Banque Centrale Populaire de détenir 52% du capital de chaque Banque Populaire Régionale, permet non seulement de renforcer la cohésion et les capacités financières des entités du Groupe, mais également de déployer avec plus d'efficacité le plan stratégique Elan 2020. Un plan très ambitieux, comme le laisse entendre d'ailleurs Benchaâboun. «Les perspectives dans les 4 à 5 prochaines années sont inscrites dans une vision baptisée Elan 2020 qui consacre une trentaine de chantiers stratégiques portés par le plus haut niveau de management du Groupe et mobilise l'ensemble des collaborateurs dans le cadre de dossiers stratégiques dédiés», fait-il remarquer. Objectif : doubler les principaux indicateurs de la banque grâce au développement de trois leviers de croissance, à savoir le leadership dans l'innovation technologique au service du client, le renforcement des synergies intra-groupe et le développement de l'empreinte stratégique subsaharienne. Une démarche qui sera soutenue par une nouvelle organisation commerciale du Groupe BCP en deux pôles principaux auxquels sont rattachées les filiales dédiées : la banque de détail et la banque de financement, d'investissement et de l'international. L'Afrique, véritable levier de croissance L'Afrique est au coeur de la stratégie de développement du Groupe Banque Populaire. «Nous allons continuer à nous y développer en diversifiant nos participations ou en les consolidant dans les pays de présence», laisse entendre le PDG du Groupe. C'est sous cet angle qu'il faut apprécier l'acquisition de 10% supplémentaires du capital de la holding Atlantique Business International (ABI), portant la participation du Groupe à 75%, l'acquisition de 4 compagnies d'assurances opérant en Côte d'Ivoire et au Togo, ou encore le lancement des activités de Atlantic Microfinance for Africa (Amifa) en Côte d'Ivoire et au Mali. Un choix payant, d'autant que le Groupe ABI, qui a dû faire face à une nouvelle réglementation bancaire dans la zone UEMOA imposant 19 services gratuits, réalise de bonnes performances financières et commerciales : les crédits clientèle sont en hausse de 15,8% à 23,3 Mds de DH et les dépôts ont progressé de 21,8% à 28,8 Mds de DH.