En dépit d'une conjoncture peu favorable pour l'activité de crédit, les performances financières de la BCP sont maintenues au titre de 2015, confirmant la pertinence des choix stratégiques du groupe. La Banque Centrale Populaire (BCP) poursuit sur son trend de performances exemplaires, en dépit d'une conjoncture peu favorable pour l'activité de crédit. Ces performances financières soutenues confirment la pertinence des choix stratégiques du groupe», a souligné à ce sujet Mohamed Benchaaboun, président du Groupe BCP, lors d'une conférence de presse organisée hier à Casablanca. Ainsi, pour rappel, le résultat net part de la banque au cheval a enregistré une progression de 14,4% à 2,5 MMDH. De ce fait, le Conseil d'administration propose à l'Assemblée générale le versement d'un dividende de 5,75 DH par action, en augmentation de 9,5%. Profitabilité soutenue Le produit net bancaire a, quant à lui, progressé de 4% pour atteindre 15,3 MMDH, chose due à une appréciation de 4,8% de la marge d'intérêt, mais aussi un maintien de la marge des activités de marché, malgré les résultats qualifiés d'«exceptionnels» par Benchaaboun sur ce compartiment en 2014. Les autres activités progressent de 26% grâce à l'intégration des Assurances au niveau de la Côte d'Ivoire et du Togo. Globalement, l'international contribue à hauteur de 28% dans la croissance du PNB du groupe. D'ailleurs, «l'exercice 2015 a été marqué par la poursuite de la croissance enclenchée depuis deux ans en Afrique subsaharienne, dans l'objectif de contribuer considérablement à la bancarisation et à l'inclusion financière des populations, et ce avec la création de deux entités de microfinance et la prise de contrôle de quatre compagnies d'assurance s'inscrivent dans cette dynamique», précise le management de la banque. Conséquence de l'accentuation des risques l'année dernière, notons que le coût du risque ressort en renforcement de 7% à 3,2 MMDH au terme de l'année, traduisant la politique de provisionnement volontariste et prudente du groupe. Preuve de cette dernière, certes, la provision collective augmente de 27% à 2,3 MMDH, les provisions pour risques et charge un stock à fin décembre 2015 de 2,4 MMDH, mais le groupe a également opéré un renforcement du dispositif global de gestion du risque pays aussi bien sur les aspects qualitatifs que quantitatifs avec la constitution d'une provision complémentaire au titre de l'exercice 2015 d'une valeur de 130 MDH. Renforcement du positionnement Par ailleurs, l'encours de dépôts de la clientèle de la BCP a également enregistré une progression soutenue de 8,9% à 250,3 MMDH. Il est à noter que les entités en Afrique subsaharienne ont enregistré une progression des dépôts de la clientèle (16,5%) et des crédits (11,8%). La contribution de la banque en Afrique subsaharienne dans l'encours des dépôts se situe ainsi à 10,2% contre 9,5% un an auparavant. Sur le marché national, le groupe consolide son statut de premier collecteur de dépôts, améliorant son positionnement de 15 points de base avec une part de marché de 26,7%. Il est également utile de souligner que la BCP bénéficie d'une large base de dépôts non rémunérés qu'elle continue à optimiser en vue de préserver la meilleure structure des ressources de la place, soit 63,3% de ressources non rémunérées. De son côté, l'encours des créances sur la clientèle a été porté à 210,1 MMDH contre 206 MMDH un an auparavant. La répartition de cet encours fait apparaître une montée de la part de l'Afrique subsaharienne dans le total des crédits à l'économie (10,6% en 2015 contre 9,6% en 2014). À l'échelle nationale, la banque a gagné des points de part de marché pour se situer à 24,5%. Mohamed Benchaaboun Président du groupe BCP Accentuation des risques Au niveau du secteur bancaire, les créances en souffrance ont augmenté de façon beaucoup plus rapide en 2015, puisque ces créances dépassent, pour la première fois depuis bien longtemps, les 7% des encours de crédit. En effet, elles enregistrent une augmentation à 7,2% contre 6,9% à fin 2014. Quand on regarde le détail des taux de créance en souffrance, ils sont le fait d'entreprises et non pas des particuliers. Il est normal qu'en conséquence, les taux pratiqués soient beaucoup plus importants chez les entreprises. La différence entre les taux facturés aux clients et le taux directeur trouve son origine dans la logique de construction de la tarification. Celle-ci part du taux sans risque en y appliquant une prime de risque selon la nature du client. Naturellement, quand on parle de grands projets, on négocie une prime de risque limitée, en fonction de la qualité de la signature. Quand on est en face d'une entreprise qui est très risquée, soit le projet n'est pas financé, soit il le sera mais avec une importante prime de risque. Un nouveau cycle de croissance s'annonce Le Groupe Banque Centrale Populaire a adopté une vision stratégique amorçant un nouvel élan de croissance. Grâce à cette nouvelle vision baptisée «Elan 2020», le groupe ambitionne d'atteindre, à l'horizon 2020, un poids stratégique de référence, porté par la contribution substantielle de ses différentes lignes métiers. La vision Elan 2020 s'appuie sur 4 axes stratégiques majeurs à commencer par le renforcement de la banque de détail mutualiste, la poursuite du développement d'une banque de financement et d'investissement de référence au Maroc, le positionnement en tant qu'acteur financier de référence en Afrique subsaharienne, ainsi que le renforcement des fonctions support et régaliennes du groupe.