L'horreur a encore frappé. La terreur a encore sévi. L'Etat islamique (EI) s'est encore fait entendre en versant le sang d'innocentes victimes. Quelques mois après les sanglants attentats de Paris, et seulement quelques jours après l'arrestation de Salah Abdeslam, un individu qui a joué un rôle central dans ces attaques, c'est au tour de Bruxelles de pleurer ses morts. Les attentats multisites, qui ont visé le mardi 22 mars l'aéroport de Bruxelles-Zaventem et la station de métro Malbeek, située à quelques encablures de la Commission européenne se sont soldés par un bilan provisoire macabre : 31 morts et pas moins de 270 blessés, dont 50 graves. Un bilan qui risque malheureusement de s'alourdir. En frappant Bruxelles, Daesh s'en est pris à un symbole. Le symbole de l'Europe, le coeur de l'Europe. En visant Bruxelles, ce sont 28 pays qui sont pris pour cible. En visant Bruxelles, l'EI a frappé un grand coup dont il n'a d'ailleurs pas tardé à se glorifier, revendiquant ces attentats juste quelques heures après qu'ils ont eu lieu. C'est dire que le djihadisme ourdi par Daech n'a pas de frontière et déjoue insidieusement tous les dispositifs sécuritaires mis en place, ici et là, par de nombreux pays pour parer à des attentats terroristes. Cela justifie, tant s'en faut, les décisions prises par plusieurs pays dans le monde de relever leur niveau d'alerte anti-terroriste en renforçant leurs mesures sécuritaires. Et au Maroc, qui a fait de la lutte contre le terrorisme l'une de ses priorités, on suit évidemment les développements de l'enquête bruxelloise avec attention. Surtout que des connexions entre les auteurs de ces attentats (les deux frères Khalid et Ibrahim El Bakraoui) et ceux des attaques de Paris commencent à être établies. Attaques de Paris, rappelons-le, dont l'enquête a abouti à remonter jusqu'au cerveau présumé, Abdelhamid Abaaoud, sur la base d'informations précieuses fournies par le Maroc. C'est dire qu'il faut redoubler de vigilance face à ces barbares qui nourrissent leur ego du sang de victimes innocentes.