Les décrets d'application approuvés, la commission paritaire déjà constituée, le délai du recensement ayant expiré, la loi relative à la profession de comptable agréé va enfin entrer dans sa phase concrète. Il s'agissait du dernier décret manquant avant de lancer la machine de la nouvelle loi organisant la profession comptable au Maroc. Le Conseil de gouvernement vient de l'adopter lors de sa réunion hebdomadaire, le jeudi 25 février. Le nouveau décret a le mérite de préciser les modalités des épreuves de l'examen annuel d'aptitude professionnelle valant une inscription à la lise de l'organisation professionnelle des comptables agréés. Et c'est bel et bien l'Institut supérieur de comptabilité et d'administration des affaires (Iscae) qui s'est vu confier la gestion de cet examen. «Le choix de l'Iscae est tout à fait normal. Au regard de l'expérience qu'il a accumulée, et du fait qu'il s'agit de l'unique institut au Maroc dans lequel on prépare le diplôme national d'expertise-comptable, l'Iscae est mieux placé pour pouvoir organiser l'examen dans de meilleures conditions», souligne Issam El Maguiri, expert-comptable, commissaire aux comptes et président de l'Ordre des experts-comptables. «La composition du jury est aujourd'hui mieux équilibrée, quoiqu'on aurait souhaité que le nombre d'experts-comptables y siégeant soit identique à celui des comptables agréés», ajoute-t-il. Une fois admis, les candidats doivent passer une période de stage d'une durée minimale de deux ans continus auprès d'un comptable agréé en rendant un rapport à la fin de stage. «D'autres pays requièrent une durée de stage encore plus longue. Deux ans est une période tout à fait raisonnable», précise El Maguiri. Ainsi, après plusieurs mois de tergiversations (la loi ayant été publiée au Bulletin Officiel au mois d'août 2015), l'implémentation de ce nouveau dispositif a enfin atteint sa phase pratique et cruciale. La commission paritaire chargée du recensement a été constituée. Elle s'attelle aujourd'hui à étudier les dossiers qui lui sont soumis, sachant que le délai requis pour le recensement a déjà expiré. Parmi les 4.000 candidats identifiés, la liste définitive en a retenu environ 3.000, dont la moitié devra passer l'examen d'aptitude professionnelle. La loi, pour rappel, avait prévu un délai de grâce de dix ans pour régulariser la situation des comptables, gérants de fiduciaires, qui ne répondent pas aux conditions réglementaires, et qui sont inscrits à la patente au moins cinq ans avant la publication de la loi. Ces derniers doivent réussir l'examen pour pouvoir s'inscrire au registre de l'Organisation des comptables agrees